Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Aujourd’hui je voulais vous parler de retraite puisque la réforme revient sur le tapis. Vous avez ici un article du site Boursorama.com ici qui a le mérite de poser quelques chiffres importants sous le titre suivant.

Transition démographique de grande ampleur et ralentissement de la croissance économique

« Selon la Cour des comptes, en 2019, 330 milliards d’euros de prestations de retraite (régime sécurité sociale et retraites complémentaires) ont été versés, soit un peu plus de 14 % du PIB.Comme les autres pays européens, la France connaît une transition démographique de grande ampleur : entre 1994 et 2019, la part des personnes de plus de 60 ans est passée de 20 % à 26,6 % de la population et celle des 75 ans et plus de 6 % à 9,5 %.

L’espérance de vie à 65 ans est passée de 16,2 à 19,6 ans pour les hommes et de 20,7 ans à 23,5 ans pour les femmes.

Par ailleurs, le nombre d’actifs rapporté à celui des retraités connaît une réduction continue : pour les salariés du secteur privé, il est passé de 4,5 actifs pour 1 retraité en 1965 à 1,8 actifs pour 1 retraité en 1992, puis à 1,4 pour 1 en 2019. Cette baisse s’explique par l’arrivée à l’âge de la retraite des générations du baby-boom nées à partir de 1945. Le rapport devient encore plus défavorable si on intègre les fonctionnaires de l’État, les régimes agricoles et les régimes spéciaux.

Ainsi, le ratio n’est plus que de 1,1 pour l’ensemble des régimes de retraite, cela signifie que chaque actif finance la pension d’un retraité« .

Vous pouvez tourner le problème dans tous les sens.

Vous pouvez vous rouler par terre.

Vous pouvez couiner, et pleurer.

Vous pouvez le regretter ou le déplorer.

Tout est contenu dans la dernière phrase. Au moment où nous parlons, chaque actif finance 1 retraité.

C’est évidemment impossible puisque cela voudrait dire qu’il faut prélever des sommes colossales sur les actifs.

C’est d’ailleurs ce que nous faisons. En le faisant nous faisons monter terriblement le coût du travail. Comme le travail est très cher, nous empêchons en partie (ce n’est pas le seul facteur) l’économie de créer des emplois.

Alors nous donnons des allègements de charges… pour que les entreprises embauchent quand même un peu.

Mais du coup il y a un gros trou dans la raquette du financement.

Alors nous empruntons et nous finançons les retraites de nos anciens à crédit avec de l’argent que nous n’avons pas et que nous n’aurons sans doute jamais.

Oui, mais j’ai cotisé toute ma vie et je mérite ma retraite !

Certes. Bien évidemment.

Tout le monde mérite sa retraite.

Mais peu importe que vous ayez cotisé ou pas. Ce que vous avez cotisé n’a jamais été mis de côté pour vous plus tard, mais donné hier à ceux qui étaient à la retraite !

Ainsi est construit notre système.

Les actifs du jour payent pour les retraités du jour.

Quand les actifs du jour ne sont plus assez nombreux alors il faudrait baisser tout simplement le montant des pensions perçues et versées pour que cela reste en cohérence avec le nombre d’actifs.

Vous imaginez si politiquement un gouvernement venait expliquer à nos aimables retraités, que maintenant le total des pensions versées sera égal aux cotisations payées par les actifs et pas un sou de plus. On peut toujours discuter de la répartition de l’effort et des sacrifices mais vous avez la règle de base.

Tant que l’on ne posera pas le sujet ainsi alors vous aurez un « problème de retraites » et vous aurez une succession de « réformes des retraites ».

Cela fait 40 ans que j’entends au « téléphone sonne », l’émission politiquement correcte de France Inter et de la Voix de son Maître, qu’il faut faire une nouvelle « réforme des retraites ».

Ce processus itératif a pour objectif d’arriver à baisser le montant des retraites dans les faits sans avoir jamais à le dire directement.

Vous n’aurez donc jamais droit à la phrase « il faut baisser les pensions », on ne vous le dira pas, on vous le fera sans vous le dire, ce qui implique que vous ne pouvez pas vous y préparer.

Alors, je vous le dis, les pensions baisseront. Il n’y a plus de sous.

Soit on paye les pensions en monnaie de singe de banque centrale, mais pour cela encore faut-il avoir une banque centrale ce qui n’est plus notre cas.

Soit on réduit les pensions, comme en Grèce.

Et c’est très douloureux. Très.

Surtout pour ceux qui ne l’ont pas vu arriver et qui n’ont pas pu s’y préparer.

Cela ne veut pas dire que ça va arriver, mais qu’il ne faut pas ignorer que cela puisse arriver !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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