Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Arthur Schopenhauer disait que « toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence ».

Cette réflexion est particulièrement juste dans notre contexte actuel de manipulation et de fabrication « du consentement » et de la manière dont on forge la pensée des masses.

Il y a encore quelques mois, oser dire comme je dis depuis des années que les assurances vie et les fonds euros seront l’un des plus mauvais placements des 30 prochaines années alors qu’il fût le meilleur des trentes dernières était largement suffisant à vous faire passer pour un fou furieux, un pessimiste ou pire encore… un complotiste.

Pourtant, tout ce qu’il se passe depuis des années ne peut que conduire à certaines conséquences et, contrairement à ce que l’on veut bien croire pour se rassurer, tout cela est parfaitement prévisible.

Je refuse donc les raisonnements défaitistes du type « on ne pouvait pas prévoir » et autres « on ne pouvait pas savoir », arguments pour pleutres et victimes consentantes.

Si on analyse les faits sans idéologie et sans biais politiquement correct, il est évident que nous avons à faire face à un immense problème de dette. À partir du moment où la dette devient « négative » – comprenez par là que le prêteur est prêt à payer pour prêter son argent plutôt qu’à être payé pour le faire –, il ne faut pas être grand clerc pour penser ou imaginer que des choses aussi aberrantes risquent de provoquer des conséquences tout aussi aberrantes.

L’assurance fonds euros, c’est de la dette !

L’assurance vie, le placement préféré des Français, c’est à 82 % uniquement des titres de dettes qui ne seront vraisemblablement jamais remboursés…

Je le dis donc à nouveau, et je vous le répète, les contrats d’assurance vie vont connaître des années très difficiles et c’est exactement ce que pointe ce petit article dans le journal Investir du 27 août, dans le numéro 2 225, intitulé :

« Inquiétude autour des fonds en euros »

Et là, accrochez-vous car cet article du journal Investir est tout simplement énorme et symptomatique là encore de l’incapacité à sortir des faux-fuyants et à exprimer un avis justement de convictions !

Tout d’abord, les constats effectués sont implacables :

« Avec la baisse des taux obligataires, les rendements des fonds en euros ne cessent de diminuer. Ils ont atteint 2,25 % en moyenne l’an dernier et sont attendus en dessous de 2 % cette année. »

Parfaitement exact et je partage ce constat.

« Les pouvoirs publics appellent les assureurs à réduire encore de manière drastique ces revalorisations car ils estiment que la survie des compagnies d’assurance est menacée par cette situation. »

Parfaitement exact encore une fois. Je partage ce constat et les mises en garde des autorités se sont multipliées ces derniers mois.

« En effet avec des taux obligataires à moins de 1 %, ces compagnies voient leur rentabilité s’effondrer, et certaines pourraient avoir du mal à honorer leurs garanties… »

Pour faire un peu de traduction, « avoir du mal à honorer leurs garanties » cela signifie, pour le dire plus crûment, faire faillite, et si votre compagnie fait faillite, il y a peu de chance que cela se passe bien pour votre épargne…

« En outre en cas de remontée brutale des taux d’intérêt, les assureurs se trouveraient dans une situation risquée, car leurs portefeuilles seraient globalement en moins-values : pour honorer les sorties, ils devraient donc vendre des titres à perte. Certains assureurs ont déjà commencé à restreindre l’accès à leurs fonds euros pour tenir compte de cette situation ou à réduire leur garantie en excluant les frais de gestion de la protection. D’autres ont mis au point des bonus pour encourager à la diversification, et beaucoup refusent désormais les très gros versements qui sont uniquement orientés vers les fonds en euros… »

Il est donc devenu presque « interdit » car impossible de verser de gros montants en fonds en euros, et que ceux qui en sont bardés ne s’en réjouissent pas pour autant car ils risquent de perdre beaucoup et d’y laisser quelques plumes.

Le meilleur pour la fin… la conclusion de cet article qui laisse rêveur !

Mais rassurez-vous mes amis, mes chers lecteurs, lorsque le journal donne son avis sur cette question épineuse cela donne le conseil suivant :

« La baisse de rendement des fonds en euros est certaine, et elle pourrait être plus violente que ne le prévoient de nombreux observateurs. Nous ne croyons pas cependant à un scénario de faillite : les pouvoirs publics disposent d’outils pour l’éviter, par exemple en interdisant les retraits sur des contrats d’assurance pendant une durée de quelques mois »…

Hahahahahaha, mais quelle rigolade mes amis. Reprenons ensemble les principaux éléments.

Là encore je suis d’accord avec la rédaction du journal qui explique que la baisse de rendement est certaine, voire même qu’elle « pourrait être plus violente que ne le prévoient de nombreux observateurs ». Mais là où la conclusion est cocasse,  pour ne pas dire qu’elle confine à la plus grande des stupidités voire à de l’indigence intellectuelle, c’est lorsqu’il est affirmé que :

« Nous ne croyons pas cependant à un scénario de faillite : les pouvoirs publics disposent d’outils pour l’éviter, par exemple en interdisant les retraits sur des contrats d’assurance pendant une durée de quelques mois… »

C’est sûr que si personne n’a plus accès à son argent, par définition, il ne peut pas y avoir de faillite de votre compagnie, surtout si cette dernière est autorisée à ne plus vous verser et vous rendre votre argent.

Cela dit, je me pose tout de même une question. Quelqu’un est-il capable de m’expliquer quelle est la différence entre ne plus avoir mon argent parce que la compagnie a fait faillite, et ne plus avoir mon argent parce que la compagnie l’a bloqué pour ne pas faire faillite ?

Dans tous les cas, je n’ai plus accès à mon argent. Dans le deuxième cas, vous me direz qu’il y a encore un peu de chance que je récupère un petit quelque chose…

Et c’est vrai, mais pensez-vous qu’il est judicieux de rassurer les gens en utilisant ce genre d’argument fallacieux ? Un placement dont on ne récupère pas grand-chose est un placement tout simplement désastreux.

Je vous confirme donc, mois après mois, et années après années, mon point de vue. Fuyez l’assurance vie. Vous allez être ruinés.

N’oubliez pas cette citation d’Arthur Schopenhauer qui disait que « toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence »… D’ici quelques mois, il apparaîtra, soit parce que les taux seront encore plus négatifs soit parce qu’ils remonteront brutalement, comme une évidence, que tous les détenteurs de placements libellés en dette seront ruinés.

À vous de faire en sorte de ne pas en faire partie.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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 « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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