Pour Joachim Fels, conseiller économique de Pacific Investment Management « nous avons vu le pic de la reprise. À partir de maintenant, l’élan s’estompe un peu », dont les propos ont été repris par l’agence Bloomberg qui précise que l’économie mondiale risque de vivre une nouvelle période de récession dès fin 2020.

Cela serait fort logique car pour le moment l’aspect récession ne s’est pas encore réellement matérialisé. Nous avons eu le choc terrible lié au « gel » de l’activité économique, conséquence directe du confinement. Mais ce n’est pas tant ce choc, aussi violent soit-il qui est problématique, car si nous sommes enfermés pendant deux mois et que tout le monde ressort rattraper le « temps perdu », alors les séquelles économiques seront relativement limitées, et les affaires pourront reprendre leur cours.

Ce qui est inquiétant c’est donc les effets secondaires de long terme, avec les fermetures et les faillites d’entreprises.

Et c’est à ce niveau que réside le réel potentiel de récession et de crise profonde.

Pour le moment, il y a trop d’inconnues dans cette équation pour dire des choses très intelligentes. Mais, il est assez prévisible et évident de penser que passés les plans de soutien, la mortalité des entreprises et les destructions d’emplois vont aller bon train, et c’est ce rythme-là qu’il convient de surveiller pour tenter de cerner la dynamique de destruction en cours et c’est pour cela que hier je vous avais mis ce graphique des « destructions permanentes d’emplois ».

Une nouvelle récession mondiale est à craindre fin 2020, selon Bloomberg

« Des experts ont prédit de nouveaux problèmes pour l’économie mondiale d’ici la fin de l’année malgré les signes de relance perçus après la levée du confinement, relate l’agence Bloomberg.

L’économie mondiale risque de vivre une nouvelle période de récession dès fin 2020, annonce dimanche 6 septembre l’agence Bloomberg se référant à plusieurs experts.

Selon l’agence, les économistes constatent le rétablissement de l’économie suite à la levée du grand confinement contre la pandémie de Covid-19, mais de nombreuses craintes restent d’actualité.

« Nous avons vu le pic de la reprise. À partir de maintenant, l’élan s’estompe un peu», a notamment déclaré Joachim Fels, conseiller économique de Pacific Investment Management, dont les propos ont été repris par Bloomberg. Les gouvernements des pays développés ont déjà dépensé des milliards de dollars pour soutenir leurs économies nationales pendant la pandémie. Ces efforts ont notamment permis de réduire le taux de chômage grâce à la création de 1,4 million d’emplois aux États-Unis en août et d’améliorer la situation sur le marché du logement américain.

L’économie chinoise est en train de se redresser et la production en Allemagne est aussi en hausse. En même temps, les marchés émergents ont eu une période de «répit» en raison de la baisse du dollar.
Réduction des mesures de soutien
Mais les autorités devront redoubler d’efforts pour que la situation ne se dégrade, alors que beaucoup sont déjà prêts à réduire les mesures de soutien.

Malgré tous les progrès scientifiques réalisés pour créer des vaccins contre le Covid-19, les vaccins ne seront pas disponibles de sitôt à l’échelle nécessaire pour maîtriser la propagation du coronavirus, ce qui constitue une condition essentielle pour faire des affaires comme avant.

« Sans soutien financier, il sera difficile de maintenir le rythme », note Ryan Sweet de Moody’s cité par Bloomberg.

Il y a d’autres signes avant-coureurs de la récession. Plusieurs grandes marques dont Ford Motor, United Airlines et American Airlines ont récemment annoncé des réductions d’effectifs importantes. United Airlines compte notamment mettre 16 370 salariés au chômage partiel à partir du 1er octobre, American Airlines prévoit de supprimer 19 000 emplois et Ford Motor compte en supprimer 1 400 avant la fin de 2020.

En outre, les tensions entre les États-Unis et la Chine pourraient s’intensifier avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Cela saperait la confiance des entreprises, estime l’agence.

En Chine, où le Covid-19 a été circonscrit il y a quelques mois, les consommateurs ne veulent toujours pas dépenser d’argent. Dans le même temps, les plus grandes banques du pays ont signalé la pire baisse de leurs bénéfices en plus d’une décennie en raison de l’augmentation des créances douteuses.

En Europe, les usines tentent de réduire les coûts de production pour faire face à la faible demande et à la baisse des prix qui affectent les bénéfices, ajoute l’agence.

Un autre problème est le risque d’une deuxième vague de Covid-19. Même lorsqu’un vaccin est conçu, le rendre disponible dans le monde entier à l’échelle requise prendra du temps, estime Warwick McKibbin de la Brookings Institution et de l’Université nationale australienne.

À son avis, le coronavirus pourrait coûter à l’économie mondiale quelque 35 000 milliards de dollars jusqu’en 2025″.

Charles SANNAT

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Source agence de presse russe Sputnik.com ici

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