La Fédération nationale de l’immobilier multiplie les recours judiciaires contre des professions connexes qu’elle accuse de dénigrement et de concurrence déloyale.

En quête de reconnaissance, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), premier syndicat d’agences, avec 7 000 adhérents, n’hésite plus à porter devant les juges ses différends avec les professions connexes, sans grand succès jusqu’ici.

Le 2 novembre, le tribunal de commerce de Paris déboutait la Fnaim de toutes ses demandes, notamment 800 000 euros de dommages et intérêts, dans l’affaire l’opposant au site d’annonces De Particulier à Particulier (PAP) à qui elle reprochait « l’exercice illicite de l’activité d’agent immobilier » et le « dénigrement de la profession ».

L’affaire avait démarré le 17 janvier 2019 avec l’interview, sur Franceinfo, de la présidente de PAP, Corinne Jolly, venue détailler son offre commerciale « Mieux qu’une agence », rebaptisée depuis « Coach’Immo », service de conseil aux annonceurs-vendeurs comprenant l’aide à l’estimation du prix du logement, des prises de vue professionnelles, une visite virtuelle en ligne, le filtrage des contacts inopportuns et une assistance juridique. Le tout était proposé, argumentait-elle, à un prix (690 euros) « 17 fois inférieur à celui des commissions d’agences que les particuliers jugent exorbitantes ». L’entretien se concluait par la question du journaliste, Jean Leymarie : « C’est une manière de relancer la bataille ? Vous voulez la mort des agences ? » et la présidente de PAP de répondre, en riant : « Au prix où elles sont aujourd’hui, oui. C’est trop cher. »

Le Monde va plus loin dans les explications dans son article que vous pouvez lire ci-dessous.

La FNAIM attaque donc ce qui peut sembler de la concurrence.

En termes intellectuels, je n’ai jamais vu une profession survivre quand elle se lance dans des combats judiciaires sans fin.

Je ne juge pas la FNAIM mais les modèles économiques doivent évoluer et parfois, certains meurent, c’est la destruction créatrice.

Il y aura toujours des agents immobiliers et des gens pour servir d’intermédiaires entre acheteurs et vendeurs, mais… ils travailleront sans doute très différemment dans les années à venir et avec des émoluments également différents.

Aucun secteur ne peut échapper à l’arrivée du numérique, et à une forme « d’ubérisation ».

Charles SANNAT

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Source Le Monde.fr ici

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