Je vous propose la traduction d’un article de CBNC le média américain de référence en économie. C’est un peu le BFM Business aux Etats-Unis, mais en mieux !!

Les demandes d’allocations chômage ne baissent pas pour de bonnes raisons.

Le nombre de travailleurs recevant et demandant des allocations de chômage a considérablement diminué la semaine dernière, selon les chiffres du ministère du travail publiés jeudi.

C’est une bonne nouvelle pour les travailleurs et l’économie américaine – des milliers de personnes reprennent le travail et sortent du chômage.

Mais les chiffres et les titres ne donnent pas une image complète.

Certaines dynamiques du marché du travail masquent des tendances plus profondes.

« Il est absolument vrai que le marché du travail et l’économie se renforcent », a déclaré Heidi Shierholz, directrice politique du think tank Economic Policy Institute et ancienne économiste en chef du département du travail sous l’administration Obama.

« Mais ces chiffres représentent une énorme quantité de souffrance », a-t-elle ajouté. « Les niveaux sont dévastateurs ».

Demandes d’allocations chômage

Il y a eu une baisse de plus d’un million de personnes qui ont déposé une demande continue d’assurance chômage d’État au cours de la semaine qui s’est terminée le 10 octobre, selon le ministère du travail.

Les demandes continues sont une mesure approximative du nombre de personnes qui perçoivent des prestations d’une semaine à l’autre.

Près de 8 millions de personnes ont déposé une telle demande – le niveau le plus bas depuis le 21 mars, au début de la pandémie de coronavirus, lorsque le marché du travail s’est effondré. (Ces chiffres, et d’autres ci-dessous, ne sont pas corrigés des facteurs saisonniers).

Mais cette amélioration ne signifie pas que plus d’un million de personnes sont retournées au travail début octobre.

Prestations élargies

C’est parce que les chiffres de l’assurance chômage de l’État ne tiennent pas compte des travailleurs qui passent à d’autres programmes de prestations pour les chômeurs de longue durée. Ce nombre augmente au fur et à mesure que les semaines s’écoulent.

L’un de ces programmes, le Pandemic Emergency Unemployment Compensation, a vu ses rangs gonfler d’environ 510 000 à 3,3 millions de personnes au cours de la semaine qui s’est terminée le 3 octobre, selon le ministère du travail.

Ce programme, créé par la loi d’allégement financier CARES Act promulguée en mars, a permis aux travailleurs de bénéficier de 13 semaines de prestations supplémentaires en plus des six mois traditionnels que les États offrent généralement. Le travailleur typique licencié en mars aurait commencé à bénéficier de ce programme en septembre (et même plus tôt dans certains États).

Les travailleurs doivent toutefois demander ces prestations supplémentaires, selon Andrew Stettner, senior fellow à la Century Foundation et expert en matière de chômage. Il y a beaucoup de travailleurs qui ont épuisé leur assurance chômage d’État mais qui ont des retards pouvant aller jusqu’à un mois pour toucher la PEUC, a-t-il dit.

« Une partie de la baisse des demandes continues n’est pas due au fait que les gens ont trouvé un emploi », a stipulé Monsieur Shierholz à l’Institut de politique économique. « C’est parce qu’ils ne passent pas au PEUC. »

Les chiffres du PEUC sont probablement sous-estimés pour d’autres raisons, a ajouté Monsieur Stettner.

La Floride, par exemple, ne communique pas ses chiffres pour ce programme au ministère du travail. Mais l’État a signalé ailleurs qu’environ 600 000 personnes ont reçu des prestations du PEUC en Floride pendant la pandémie, a expliqué Monsieur Stettner.

Un programme similaire, Extended Benefits, offre généralement 13 à 20 semaines de prestations supplémentaires dans les États où le chômage est élevé. Ces rangs ont été gonflés d’environ 90 000 personnes, pour atteindre 445 000, dans la semaine qui s’est terminée le 3 octobre.

Main d’œuvre

D’autres travailleurs ont probablement quitté le marché du travail, ce qui a encore réduit le nombre de bénéficiaires de prestations.

Par exemple, en temps normal, les travailleurs doivent être activement à la recherche d’un emploi pour avoir droit aux allocations de chômage. De nombreux États ont suspendu ces exigences en raison de la pandémie.

Une douzaine d’États ont réintroduit des exigences en matière de recherche d’emploi au cours des dernières semaines. Cela signifie que les personnes qui ne cherchent pas de travail dans ces États, peut-être en raison de responsabilités familiales ou d’adultes à haut risque qui craignent d’être infectés par le Covid-19 sur leur lieu de travail, n’auraient plus droit aux prestations.

Dans l’ensemble, la moitié environ de la réduction d’une semaine sur l’autre du nombre total de chômeurs est probablement attribuable à un retour au travail, selon Monsieur Stettner.

Environ 23 millions d’Américains perçoivent des allocations de chômage sous une forme ou une autre.

Demandes initiales

Près de 757 000 travailleurs ont déposé une première demande de prestations de chômage la semaine dernière – une baisse d’environ 9 %, soit 73 000, par rapport à la semaine précédente, selon le ministère du travail. (Pensez à une demande initiale comme à une nouvelle demande de prestations).

Toutefois, ce total est quatre fois supérieur au niveau des demandes initiales déposées au cours de la même semaine en 2019.

Ce chiffre ne tient pas compte non plus des travailleurs indépendants, des pigistes et des autres travailleurs qui ont demandé des prestations dans le cadre du programme fédéral d’aide aux chômeurs en cas de pandémie. Environ 345 000 personnes ont demandé des prestations PUA la semaine dernière, selon le ministère du travail.

Au total, environ 1,1 million de personnes ont demandé des prestations la semaine dernière.

Le nombre de demandes initiales a été volatile, selon Monsieur Stettner. Il ne serait pas surprenant de constater une nouvelle augmentation dans les semaines à venir au lieu d’une nouvelle baisse, a-t-il dit.

Par exemple, environ 731 000 personnes ont déposé une première demande début octobre, le niveau le plus bas depuis le 14 mars. La semaine suivante, le nombre a augmenté d’environ 100 000 personnes, pour atteindre 830 000, son plus haut niveau depuis le 5 septembre.

Charles SANNAT

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Source CNBC.com

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