Vous connaissez le poissonnier du fameux village gaulois d’Astérix, il suffit qu’un villageois parle de la fraîcheur des poissons pour que cela se termine inévitablement par une bagarre générale que seule la présence des Romains peut faire cesser.

Il faut dire que quand on lui demande si ses poissons sont frais, il ne peut dire que oui.

C’est un peu la même chose avec l’assurance-vie.

Assurance-vie : « pas de risque » pour les épargnants, estime France Assureurs…

Logique. Au lieu de vendre des poissons c’est de l’assurance-vie mais c’est bien la même logique.

« La fédération professionnelle de l’assurance a affirmé mardi 28 mars qu’il n’y avait « pas de risque » pour les épargnants en assurance-vie, alors que les déboires de plusieurs banques américaines et de Credit Suisse attisent les inquiétudes sur le secteur financier.

 » Il n’y a pas de risque en assurance-vie pour les épargnants », a souligné le directeur général de France Assureurs Franck Le Vallois, ajoutant qu’il n’avait « pas connaissance d’assureurs en situation de difficulté » en France.

L’assurance-vie est le premier poste d’épargne des Français avec 1.871 milliards d’euros à fin janvier, dont 1.378 milliards sur les fonds euros. »

Oui… 1 378 milliards dans les fonds en euros.

Et c’est quoi les fonds en euros ?

Des obligations d’Etats.

Et pourquoi SVB a fait faillite ?

Parce que ses obligations d’États avaient perdu 20 %.

Pourquoi les obligations d’États avaient baissé de 20 % ?

Parce que les taux sont passés de 0 à 4 %.

Et croyez-moi si les obligations de la SVB perdent de la valeur, celles des fonds en euros également !

Et nous en arrivons toujours au même point !

Si tout le monde veut récupérer ses sous en même temps alors la compagnie d’assurance-vie, qui n’a pas la liquidité, pas plus que la SVB n’en avait, est obligé de revendre ses obligations et alors la perte apparaît… et il manque des sous, beaucoup de sous.

Si les épargnants vont au bout de l’obligation (échéance) alors il n’y a pas de perte (en théorie si l’Etat en question n’a pas fait faillite), mais il ne faut pas avoir besoin de ses sous pendant 10, 20 ou 30 ans ! Impossible dans la vraie vie d’une compagnie d’assurance-vie.

Alors les assurances-vie sont comme les banques.

Génétiquement fragiles.

La seule chose qui puisse les sauver, ce sont les banques centrales qui prennent en pension (reprennent) les obligations à leur prix initial d’achat et pas au prix du marché.

C’est ce que fait la FED.

Pour la BCE, pour le moment c’est plus nébuleux et c’est là que réside le risque principal.

Quelle sera l’attitude de la BCE ?

Quant à Franck Le Vallois, il ne peut guère dire autre chose et véhiculer un message rassurant. C’est un exercice convenu dont il ne faut pas s’offusquer, sans être dupe pour autant de la profondeur de la crise que provoque la hausse des taux.

Charles SANNAT

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source Boursorama.com ici

Please complete the required fields.