Macron va-t-il sonner le glas de ce qu’il est communément appelé la Troïka, à savoir la BCE, la Commission européenne et le FMI ?

Depuis le début de l’affaire grecque, c’est cette « fameuse » Troïka qui intervient et finance les différents plans visant non pas à sauver la Grèce mais ses créanciers (dont les banques allemandes et françaises).

Il est évident qu’une Europe fonctionnelle ne doit pas avoir besoin du FMI, et que les solidarités européennes auraient dû être largement suffisantes pour sauver la Grèce, sans même parler de la BCE qui a et avait largement les moyens techniques d’enrayer la crise grecque avec des outils simples.

Le problème, donc, ce ne sont pas les moyens techniques, mais bien la volonté politique.

Le principal écueil c’est l’Allemagne qui a une peur panique de devoir payer pour tous les autres, d’où l’idée de ne pas aider la Grèce ou a minima, ce qui au bout du compte coûte infiniment plus cher que de prendre le taureau par les cornes dès que le problème se présente.

En attendant, Macron ne pèse pas bien lourd en Europe, pour le moment. La véritable patronne c’est Merkel, et Merkel, elle, non seulement ne veut pas payer mais en plus souhaite maintenir l’hégémonie et le leadership germanique sur l’Europe en général et sur la zone euro en particulier.

Charles SANNAT

Le Fonds monétaire international (FMI) a financièrement participé à deux programmes de sauvetage de la Grèce frappée par la crise de sa dette. Évaluant les résultats de cette aide, Alexis Tsipras, appuyé par Emmanuel Macron, estime que l’UE doit créer ses propres institutions au lieu de faire appel à des organisations comme le FMI.

Les activités du Fonds monétaire international (FMI) n’ont pas toujours été positives pour l’Europe qui doit désormais s’en passer, ont estimé jeudi à Athènes le Président français Emmanuel Macron et le Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Le FMI participe aux programmes grecs depuis sept ans et la Grèce attend sa décision concernant sa participation financière au troisième plan d’aide, d’après M. Tsipras. Le Premier ministre grec a appelé à évaluer la contribution du FMI aux programmes européens à l’aune de l’expérience grecque. Selon lui, les conséquences de des interventions du FMI n’ont pas toujours été positives.

« L’Europe doit régler ses problèmes par ses propres forces. Je crois que l’Europe doit créer des institutions appropriées à tous les niveaux – elle en a la possibilité – et régler ses problèmes par ses propres institutions et instruments financiers. Ce sujet nous préoccupe. Il est temps de lancer un dialogue et de se passer de tierces parties », a indiqué M. Tsipras.

M. Macron a critiqué les méthodes utilisées par le FMI pour contrôler les programmes européens. Selon lui, cela a porté préjudice à la dignité et à la souveraineté de l’Europe. Le chef de l’État français a déclaré soutenir le Fonds monétaire international qui joue un rôle important en France. Mais le Fonds ne devrait pas s’ingérer dans les affaires européennes.
« La crédibilité, la souveraineté de l’Europe justifiaient sans doute de faire différemment, et la présence du FMI a été le symptôme d’un manque de confiance entre pays européens et parfois même entre les pays européens et les institutions européennes », a-t-il noté.

M. Macron a proposé de perfectionner les mécanismes européens pour pouvoir régler les problèmes sans faire appel à des institutions internationales.

« Je souhaite que dans la durée notre Europe puisse s’organiser pour qu’en cas de crise (on évite de) faire appel à une institution internationale dont ce n’est pas la vocation première », a conclu le Président français.

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