C’est un article du Oxford Economics Research Briefing auquel je suis abonné que je traduis rapidement pour vous et qui revient sur le conflit sérieux opposant les instances européennes à la Pologne, puisque et c’est une grande première, Bruxelles vient de lancer une procédure article 7 contre la Pologne qui risque de voir certains de ses droits de vote notamment suspendus. En cause ? Une réforme pénale en Pologne portant notamment sur la Seconde Guerre mondiale.

Voilà ce que l’on en pense à Oxford.

« L’UE est confrontée à de nombreux défis populistes – la France et l’Italie sont une préoccupation en Occident, mais son plus grand défi est sans aucun doute la Pologne à l’Est. Bien qu’un compromis soit le résultat le plus probable de l’impasse actuelle sur des réformes judiciaires radicales, cela ne changera pas l’orientation fondamentale du gouvernement dirigé par le Parti de la loi et de la justice (PiS) et ne fera qu’aggraver les problèmes pour plus tard, tant pour la Pologne que pour l’UE.

Après plusieurs avertissements répétés au sujet des réformes judiciaires polonaises controversées, l’UE a lancé l’article 7, une procédure d’infraction qui risque de voir certains des droits d’adhésion de la Pologne réduits à néant. Mais sachant que la Hongrie (et éventuellement d’autres États membres) s’opposerait à la pleine application de l’article 7, l’UE propose de lier ses transferts fiscaux au respect de l’État de droit. La Pologne a jusqu’au 20 mars pour répondre.

Ce qui peut tempérer l’hostilité de PiS envers l’UE, c’est la politique intérieure. La Pologne est l’un des pays les plus pro-européens et a été un grand bénéficiaire de l’intégration européenne, en termes de fonds structurels, de commerce et d’IDE. Il est inconcevable qu’il y ait un soutien politique pour une rupture significative avec l’UE.

En ce qui concerne l’UE, à la différence de sa réponse molle antérieure à la Hongrie, l’UE considère désormais qu’il est beaucoup plus impératif de répondre à l’autoritarisme en Pologne, qui sera la cinquième plus grande nation de l’UE après le départ du Royaume-Uni. Toutefois, la position de négociation de l’UE est relativement faible et les fonds structurels – qui, selon notre analyse, représentent environ 1 % du PIB sur le cycle du cadre financier – pourraient ne pas constituer un levier suffisant.

Cela semble augurer d’une solution confuse, où les autorités polonaises s’en sortiront avec quelques concessions incrémentales aux préoccupations de l’UE. Cela aura peu ou pas d’impact sur l’économie polonaise à court terme, mais risque d’aggraver les problèmes à long terme. »

Où l’on voit donc bien encore une fois la grande difficulté du projet d’intégration européenne, qui bat de l’aile actuellement parce que partout en Europe, la défiance des peuples augmente. Cette défiance ne peut que s’étendre tant, en réalité, les dindons de la farce capitaliste sont bien les peuples européens eux-mêmes, unis dans toute leur diversité pour supporter et endurer une paupérisation massive liée à une globalisation violente et sans entrave ni contre-pouvoirs pour la réguler et même… la juguler.

Charles SANNAT

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