La Chine lance aujourd’hui lundi son propre marché de contrats à terme sur le pétrole, « une étape majeure dans ses efforts engagés depuis des années pour peser davantage sur la fixation des cours en concurrençant les deux références mondiales que sont le Brent de la mer du Nord et le brut léger américain ».

D’après l’agence de Presse Reuters, « cette initiative du premier consommateur mondial de pétrole présente des attraits pour les négociants occidentaux, qui devraient trouver sur le Shanghai International Energy Exchange (INE) une grande liquidité et une opportunité d’arbitrages entre les marchés américain, européen et asiatique ».

Pourtant, si cette information peut sembler majeure, et elle l’est dans sa globalité, elle ne va pas bouleverser dès aujourd’hui le marché pétrolier actuel.

En effet, les marchés sont habitués à traiter le Brent londonien ou le West Texas Intermediate (WTI) américain et seront forcément très réticents à s’aventurer sur le nouveau marché chinois du pétrole en raison aussi bien des cours fixés en yuan que des horaires d’ouverture beaucoup plus courts, sans oublier les pratiques des marchés chinois qui peuvent rester fermés pendant plusieurs jours, des règles de trading très différentes et enfin des régulations chinoises qui sont très différentes des régulations occidentales et qui sont d’ailleurs un enjeu majeur des négociations sino-américaines autour de ce que l’on appelle le « libre-échange ».

Cela devrait donc fonctionner, néanmoins, encore une fois, nous ne sommes pas dans un big-bang mais dans un processus de désaméricanisation progressive. Ce marché est un outil d’indépendance supplémentaire pour la Chine et permettra de négocier du brut qui sera majoritairement « hors zone d’influence américaine ».

Peu d’impact à court terme. Une révolution douce à long terme.

Charles SANNAT

Source Reuters via Boursorama.com ici

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