Oui vous avez bien lu.

« La BCE vient de révéler le panel des acteurs qu’elle s’apprête à charger de la mise en place de la première itération du futur « Euro numérique » ou E-Euro. Si la présence d’une banque espagnole ou de l’italien Nexi n’étonnera pas les observateurs, difficile d’en dire autant s’agissant de la présence surprise du géant américain… Amazon.

C’est une annonce qui fait l’effet d’une petite bombe et dont les implications iront probablement bien au-delà du simple périmètre technologique, voire même économique.

La Banque Centrale Européenne (BCE) vient en effet, de dévoiler les 5 partenaires stratégiques qui auront la tâche aussi lourde qu’historique de proposer un premier prototype de l’euro numérique.

Et, sur un territoire européen pourtant riche de compétences et d’initiative dans les secteurs économiques et fintech, c’est pourtant le géant Amazon qu’on retrouve parmi ces 5 acteurs, réunis autour d’une initiative de nature à reforger en profondeur le visage économique et monétaire de l’ancien monde.

Un acteur privé, de nature purement commerciale, et Américain donc. 3 caractéristiques qu’on qualifiera poliment d’étonnantes au regard des enjeux – notamment géopolitiques et de souveraineté – emportés par la mise en place de rien moins qu’une monnaie électronique européenne unifiée, très vraisemblablement associée potentiellement à des sujets aussi peu sensibles que les datas personnelles et l’identité numérique… »

Bien évidemment Amazon est un géant du e-commerce, et un géant des services web avec sa société AWS Amazon Web Service, mais c’est tout bonnement surréaliste en réalité de voir la BCE confier son euro numérique d’abord à des sociétés privées même européennes, car cela devrait déjà faire débat, mais oser mettre Amazon dans la boucle, c’est tout simplement incroyable.

Cela revient à confier la création de la monnaie à des entités technologiques privées qui de surcroit pourront imposer l’utilisation de cet euro numérique pour payer sur le plus gros site de e-commerce au monde. Alors on voit bien ici l’idée de la BCE.

En s’associant avec Amazon, l’adoption de l’euro numérique sera sans doute largement accélérée et facilité si vous voulez commander sur Amazon, mais cette collaboration entre une banque centrale et une société privée a de quoi susciter les pires craintes comme les pires rumeurs.

C’est évidemment ainsi que se nourrit le complotisme dont il ne faudra pas venir se plaindre par la suite.

L’euro numérique ne doit en aucun cas être confié à des sociétés privées et rester entre les mains de la Banque centrale européenne car la monnaie est le bien commun de 480 millions d’Européens, pas d’Amazon.

Charles SANNAT

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Source Journal du coin ici

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