Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Le titre n’est presque pas de moi. Je suis tombé, lors de mes pérégrinations, sur cette dépêche de courte taille de l’agence Reuters qui titrait « Croissance 2017 relevée à 2,3 %, déficit confirmé à 2,6 % du PIB »…

Puis le communiqué de victoire d’usage !

Je cite l’agence Reuters : « La croissance de l’économie française en 2017 a été relevée de 0,3 point, à 2,3 % en données corrigées des jours ouvrables, selon l’Insee, qui a en revanche confirmé celle de 2016 à +1,1 % et celle de 2015 à 1,0 %, dans les comptes nationaux annuels publiés mardi.

En données brutes, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,2 % l’an dernier, après des hausses limitées à 1,2 % en 2016 et 1,1 % en 2015.

L’Insee a dans le même temps confirmé que le déficit public de la France a atteint 2,6 % du PIB fin 2017, contre 3,4 % un an plus tôt »…

Va suivre le blabla de rigueur sur la dette qui baisse, les dépenses publiques aussi, et que tout décidemment va mieux que bien dans la Macronie.

Vous ne voyez pas le problème ?

Pourtant, il est dans le titre et comme qui dirait même dans l’énoncé lui-même du problème concerné dont on parle… (Je sais, c’est une phrase légèrement redondante et lourde, un effet de style lié lui-même au problème tout aussi redondant dont on parle actuellement !!!)

Allez, je suis un gars sympa, alors je vous aide.

2,3 % de croissance et 2,6% de déficit ?

Autrement dit pour faire 2,3% de croissance nous avons dû collectivement faire une dette supplémentaire de 2,6 % de ce même PIB…

En clair, ce n’est pas franchement rentable.

Ce ne serait pas grave si cela n’était qu’une année dans des décennies d’excédents… Le problème c’est que l’on cherche désespérément les années excédentaires dans des décennies déficitaires….

Vous avez donc sous les yeux, et dans un titre mal calibré d’une des agences de presse les plus politiquement correctes et prudentes, la vérité qui vous saute aux yeux, un peu comme ces articles de la Pravda qui, à la belle époque de l’Union soviétique, expliquaient aux Russes qui crevaient de faim que jamais la production de blé et de farine n’avait été aussi élevée.

Les faits sont têtus.

La réalité est un mur sur lequel tous les mensonges et toutes les idéologies se fracassent douloureusement.

On ne peut pas éternellement financer une croissance virtuelle par une dette plus importante.

Il n’y a donc toujours pas de croissance en France, si ce n’est une croissance de notre dette.

Je ne sais pas combien de temps la partie peut se poursuivre. En ce qui me concerne, je refuse de jouer un jeu malsain et malhonnête.
Collectivement, ce serait d’ailleurs le meilleur service que nous pourrions nous rendre à nous-mêmes, à notre pays, et à nos mamamouchis.

Pour qu’une partie cesse, il suffit juste que les joueurs cessent de jouer.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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Source Reuters via Challenges ici

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