Mes chères impertinentes, chers impertinents,

La crise économique que nous allons vivre sera bien plus terrible que celle de 2008 et je voulais vous en donner aujourd’hui une autre illustration pour faciliter la prise de conscience et inciter tout le monde à la réflexion et donc à  la préparation de sa propre résilience également professionnelle.

En 2008 comme je vous l’ai déjà dit y compris dans la vidéo que j’avais consacrée à ce sujet (je la remets en bas pour ceux qui ne l’aurais pas vue) la crise est d’abord financière. La FED, la banque centrale américaine, trouve que la spéculation immobilière est trop forte, elle veut calmer la bulle et augmente ses taux directeurs. Au bout d’un cycle de 2 ans de remontée des taux, les emprunteurs les plus fragiles deviennent insolvables, c’est la crise dite des « subprimes » dont tout le monde, sauf les plus jeunes, se souvient.

Une crise très classique d’endettement des acteurs économiques. Pour aller mieux, que faire ? Simple. On imprime de l’argent et on aide au désendettement des endettés. Dans un crise économique classique réouvrir les vannes du crédit et de l’argent pas cher, cela aide. Cela ne fait tout, mais cela aide bien évidemment avec une certaine efficacité.

Aujourd’hui nous sommes face à un arrêt cardiaque de l’économie réelle.

Vous imprimez tous les billets que vous voulez, et l’on ne s’en prive pas, mais aucune somme ne permettra de fabriquer plus de masques, ou de respirateurs etc…

L’économie est à l’arrêt.

Les commerces sont fermés.

Les consommateurs sont confinés.

Les entreprises sont à l’arrêt.

3 milliards et demi d’habitants de cette planète viennent de sortir de l’économie productive…

C’est tout simplement du jamais vu.

Jamais.

Même en temps de guerre, il n’y a que sur la ligne de front que l’activité économique cesse.

Même pendant la seconde guerre mondiale jamais un pays européen n’a été à l’arrêt de cette façon-là et Dieu sait que les destructions et les pertes furent énormes.

Le choc économique est donc considérable.

Pour le moment, les mesures d’urgence en France le rendent relativement peu palpable pour la majorité de nos concitoyens et c’est une bonne chose. Pourtant, la dépression que ce choc implique, si elle est masquée, (non pas par les FFP2 que nous n’auront jamais) est déjà à l’oeuvre par la destruction massive d’outils de production qu’elle implique.

Restaurants, hôtels, commerce… beaucoup ne rouvriront pas. 

Prenez l’exemple de la restauration.

C’est souvent des affaires fragiles parce que les marges sont faibles, les charges importantes.

Les aléas classiques sont déjà difficiles à encaisser pour beaucoup.

Lorsqu’il faudra réouvrir, lorsqu’il faudra payer les arriérés comme le loyers qui s’accumulent mois après mois, lorsqu’il faudra à nouveau payer du personnel lorsqu’il faudra attendre les clients qui ne viendront pas car beaucoup réduiront, forcés, leurs dépenses pour la simple et bonne raison que l’inquiétude économique, les plans sociaux, l’explosion du chômage provoqueront un choc terrible de confiance et donc une défiance envers la consommation.

Même sans cela, et même si l’on déconfine, il sera difficile de réouvrir rapidement tous ces lieux publics qui sont des vecteurs importants de contamination.

Combien de mois d’inactivité nos amis restaurateurs pourront-ils supporter ?

Certainement pas beaucoup.

Le PIB du tourisme en France, c’est 8 % environ du PIB total !

Les hôtel sont fermés, les salles de spectacle, toute l’industrie française du tourisme est à l’arrêt, elle est donc à plat. Les nuits d’hôtel qui ne sont pas vendues ne le seront plus jamais. Qui aura envie de voyager et quand ? A quelle vitesse l’activité reprendra ? Doucement, bien plus doucement que ce beaucoup pensent.

Pour le moment la situation est gelée.

Les choses, la France, sont figées.

Lorsque le moment de ressortir de nos maisons viendra, nous contemplerons une économie détruite. A plat.

Nombreux sont ceux, hélas, qui devront déposer le bilan, et nous découvrirons effarés, une véritable Apocalypse-restau.

Il faudra aussi, comme après une guerre, sans doute reconstruire nos centres-ville qui pourraient vite devenir fantôme si nous n’y prenons pas garde.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous et désormais protégez-vous!

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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