« Selon la BCE, les difficultés sur le secteur pourraient amplifier le choc du système financier. Selon la BCE, les difficultés sur le secteur pourraient amplifier le choc du système financier.

« Le secteur de l’immobilier commercial en zone euro pourrait connaître des difficultés durant des années, faisant peser un risque sur les portefeuilles de prêts des banques, les fonds d’investissement et les assureurs, a déclaré la Banque centrale européenne (BCE) ce mardi.

Le ralentissement économique et les taux d’intérêt élevés ont fait baisser les prix de l’immobilier en 2022, réduisant la rentabilité des sociétés immobilières et allant jusqu’à remettre en cause le modèle économique du marché de l’immobilier commercial. Le secteur n’est pas assez important pour créer un risque systémique, mais il pourrait amplifier les chocs du système financier et avoir un impact important sur les institutions financières non bancaires – des entités allant des fonds d’investissement aux compagnies d’assurances.

« Les portefeuilles de prêts à l’immobilier commercial des banques sont limités, ce qui suggère qu’il est peu probable qu’ils soient à eux seuls responsables d’une crise systémique. Pour autant, ils pourraient amplifier les tensions issues d’un évènement de marché plus large », a déclaré la BCE dans un article publié dans la Revue de la stabilité financière (Financial Stability Review).

Les prêts hypothécaires résidentiels représentent environ 30 % du portefeuille de prêts des banques, contre environ 10 % pour l’immobilier commercial. Des pressions sur le secteur « entraînerai(ent) également des pertes importantes dans d’autres parties du système financier fortement exposées à l’immobilier commercial, comme les fonds d’investissement et les assureurs », a ajouté la BCE.

Les transactions immobilières commerciales ont diminué de 47 % au premier semestre 2023 par rapport à la même période l’année précédente. Il est donc difficile de comprendre jusqu’où les prix ont chuté, mais les plus grands groupes cotés se négocient avec une décote de plus de 30 % par rapport à la valeur de l’actif net, la décote la plus importante depuis 2008, a déclaré la BCE. »

La banque centrale a déclaré que, selon une analyse d’un échantillon de prêts bancaires aux sociétés immobilières, la part des sociétés déficitaires dans les prêts accordés au secteur pourrait doubler, à 26 %. Cette part pourrait atteindre 30 % si les conditions financières demeurent restrictives pendant deux ans, comme le prévoient les marchés, et que la totalité des prêts arrivant à échéance est refinancée. « Ce portefeuille de prêts fait montre de vulnérabilités importantes, en particulier dans un scénario de coûts de financement plus élevés et de rentabilité réduite pendant un certain nombre d’années », a déclaré la BCE. « Les modèles économiques établis sur des niveaux de rentabilité datant d’avant la pandémie et postulant des taux d’intérêt bas à long terme pourraient devenir non viables à moyen terme. »

Les chiffres à retenir sont simples. 

Un nombre de transactions en baisse de 47 % !

26 % de sociétés déficitaires et ce taux pourrait augmenter jusqu’à 30 %.

Autant de pertes potentielles à constater dans le bilan de certaines institutions financières et évidemment pour les banques.

De quoi faire frémir les régulateurs qui pourraient avoir encore à sauver les banques. Encore et encore.

Charles SANNAT

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source Reuters via l’indépendant ici

Please complete the required fields.