C’est une information fournie par l’agence Reuters (source ici) qui nous apprend que la BCE demande aux banques de la zone euro d’adapter « leur gestion des risques face aux défis que représentent la fin des taux d’intérêt très bas et l’évolution du paysage concurrentiel, a déclaré jeudi le Conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne (BCE). »

Sans blague?

Heureusement que les effectifs de la BCE sont de 3700 spécialistes de hauts niveaux. Pas tous des Mozarts de la finance comme notre Roquet Balboa du Palais, le boxeur de l’économie mais des spécialistes aguerris tout de même. Un modeste économiste de grenier comme moi qui élève ses poules à la campagne n’a pas le niveau pour intégrer une aussi prestigieuse institution, les diplômes supérieur en bon sens paysan n’étant pas admis dans les critères de sélection.

« Les provisions pour créances douteuses sont restées exceptionnellement faibles, malgré un environnement proche de la récession, mais cela peut être dû à un soutien budgétaire et monétaire sans précédent qui a protégé les banques des chocs, a déclaré jeudi Claudia Buch, présidente de l’autorité de surveillance bancaire de la BCE ».

Et oui, c’est exactement ce que mes poules me caquètent dans les oreilles au petit matin. Des mois qu’elles me préviennent le « cout du risque » n’augmente pas dans les bilans des banques, et qu’elles distribuent des dividendes plantureux, alors qu’elles devraient passer plus de provisions et distribuer nettement moins et si c’était moi, pas du tout, pour tout mettre en réserve. On est comme cela à la campagne. Il faut des greniers bien remplis. On ne sait jamais. C’est le principe des inconnues connues. On ne sait pas ce qui va « merder », mais on sait que ça va « merder », alors on matelasse avant… parce que l’on sait que cela va servir, même si l’on en connait ni le jour ni l’heure.

ET la BCE de rajouter…

« Les futures évaluations des risques devront en tenir compte, car les données antérieures relatives aux défauts sur prêts ne fournissent pas une représentation fidèle des risques à venir sur la qualité des actifs », a-t-elle ajouté dans le rapport annuel du Conseil de surveillance prudentielle. »

Et oui les gros malins. Il ne faut pas simplement le dire.

Il faut interdire la distribution de dividendes à toutes les banques européennes au moins pendant 2 ans. C’est très simple à faire (un décret) et c’est instantané.

« Les banques doivent également mieux se préparer aux risques liés aux cyberattaques, au changement climatique et aux bouleversements géopolitiques, qui pourraient modifier fondamentalement leur modèle économique à long terme. Les banques doivent donc impérativement adapter leurs pratiques en matière de gestion des risques au nouvel environnement », estime Claudia Buch.

Là par contre ce sera plus compliqué. Les cyberattaques vont poser de gros problèmes et les banques sont et resteront toujours vulnérables. La bonne question n’est pas de savoir comment les déjouer.

Une autorité prudentielle devrait se demander comment reprendre les opérations bancaires après une cyberattaque majeure qui aurait réussie. Parce qu’un jour inévitablement une attaque majeure réussira.

Hélas ce n’est pas ainsi que toutes ces vedettes raisonnent. C’est des professionnels des probabilités et du risque moyen… ils construisent des lignes Maginot qui seront contournées en oubliant de bâtir des coffres-forts.

Charles SANNAT

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