« En pleine crise du logement, où en sont les impayés de loyer ? Le gestionnaire en ligne Imodirect a mis à jour ses dernières datas en exclusivité pour BFM Business. Le constat est inquiétant la part des dossiers nécessitant des relances pour impayés a en moyenne été multipliée par 3 en l’espace de 3 ans.
Avec l’inflation et la perte de pouvoir d’achat, les locataires ont clairement de plus en plus de mal à payer leur loyer en temps et en heure. Et c’est l’augmentation des petits impayés qui est la plus spectaculaire. Ceux qui nécessitent des relances à J+1. En région parisienne on est passé de 5 % de baux concernés avant le Covid à 18 % au mois d’août.

Plus inquiétant encore, l’état de ces mêmes petits impayés à l’échelle des 10 plus grandes villes de France en dehors de la capitale. Là les relances à J+1 concernent désormais 25 % des dossiers de location. Un record historique. Même chose sur le reste du territoire. Un locataire sur 4 doit désormais être relancé, insiste le gestionnaire Imodirect.

4 fois plus qu’avant la crise sanitaire

Mais au-delà de ces « petits impayés » se sont ceux de plus de 30 jours qui sont évidemment les plus inquiétants. Ceux-là restent heureusement ultra-minoritaires. Ils représentent 3,7 % des dossiers. Cela peut paraître relativement faible mais c’est en réalité 4 fois plus qu’avant la crise sanitaire. »

Une crise immobilière profonde. 

Cela peut en choquer certains, pourtant c’est la simple réalité. Il n’appartient pas à un bailleur privé de faire la générosité en laissant ses logements dont il faut payer les taxes foncières, l’entretien, les charges et les réparations sans même évoquer les éventuels crédits bancaires, gratuitement à des locataires qui ne peuvent pas payer.

C’est d’ailleurs la logique française du logement social qui est très bonne. Les plus modestes et les plus fragiles sont logés dans le parc HLM public qui bénéficie largement des APL et de souplesses fiscales (pas de taxe foncière pendant les 25 premieres années pour les HLM par exemple).

Si les impayés de loyers augmentent autant, et peu importe les raisons ou les besoins de justice sociale, vous n’aurez dans les faits plus aucun investisseur qui voudra louer si dans 18 % des cas il risque un impayé avec des procédures d’expulsion de 24 mois. Vous pouvez trouver cela moche ou moralement condamnable, mais personne n’ira plus investir dans l’immobilier.

Quand il n’y a plus d’investisseurs pour louer des logements, il n’y a plus de logement à louer.

L’économie c’est toujours simple au bout du compte, et cela nécessite toujours la recherche de l’équilibre le plus juste.

Charles SANNAT

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source BFM Immo ici

Please complete the required fields.