Assurance vie : crépuscule ou renouveau ? C’est le titre du dernier billet de notre camarade Hubert.

Voilà une excellente question ! Une très bonne question même…

Pour ma part, la réponse est assez simple. L’assurance vie est une enveloppe fiscale que l’État va rendre de moins en moins intéressante, comme j’ai pu l’expliquer dans ma dernière lettre STRATÉGIES consacrée à la nouvelle fiscalité, comment l’anticiper et comment s’y préparer.

Je considère donc que fiscalement, l’intérêt sera moindre. Dans cette enveloppe, l’essentiel des fonds reste investi en obligations d’États pas franchement solvables. Bref, vous avez tous les éléments pour que ce placement soit au mieux très médiocre et au pire, relativement « ruineux » !

Mais laissons la parole à notre ami qu’il vienne utilement encore une fois alimenter nos réflexions. Son dossier exhaustif  sur l’assurance de 70 pages est disponible ici.

À bientôt et bonne lecture.

Introduction
Je vous offre l’ensemble de mes billets, pour élargir l’étendue de vos réflexions et ainsi augmenter le « champ des possibles », notamment sur le plan de votre patrimoine. Pour moi, « votre patrimoine » va bien au-delà des simples actifs financiers. Il est avant tout humain, car à mon sens, seul le respect de valeurs humaines telles que l’altruisme, l’honnêteté intellectuelle, la spiritualité… est capable de réaliser notre plein épanouissement et notre enrichissement. Le fait de citer divers auteurs très souvent politiquement incorrects, voire controversés et généralement pas cités par les « grands médias », ne signifie pas pour autant que j’approuve tout ou partie de la vision qu’ils développent. Mon propos est de vous apporter une pluralité de sources d’information pour éviter de sombrer dans la sclérosante « pensée unique » qui nous envahit continuellement.Étant parfaitement conscient que les avis et positions que j’exprime dans mes billets sont l’expression de « ma vérité » au moment de leur rédaction, je vous donne l’accès à mes propres sources et documents, afin que vous soyez en mesure d’avoir une appréciation éventuellement différente de la mienne et ainsi construire VOTRE vérité. La seule qui vaille à mes yeux.Pour mieux surmonter les bouleversements de toute sorte que nous subissons et allons encore subir, mon propos n’est pas de vous faire peur, mais de vous préparer. En effet, c’est en sachant les choses qu’on peut mieux les gérer.Contrairement aux grands médias pour qui une information chasse l’autre et qui « oublient » de revenir sur les sujets traités antérieurement… excepté pour les « marronniers » qu’ils affectionnent, je vous aide à nourrir une réflexion sur un « temps long » et reviens donc régulièrement sur des points que j’ai déjà abordés. Cette approche permet en toute humilité de confirmer, ou pas, un point que j’aurais identifié comme un marqueur de plus profonds changements, vous permettant ainsi de mieux cerner quelles sont les mutations qui s’opèrent dans nos sociétés afin d’en tirer tout le positif.

Chers lecteurs, tout comme moi, je vous invite à transformer vos éventuelles peurs en saine curiosité, vous verrez à quel point c’est un gage de sérénité. Bonne lecture.

 

CE QUE L’ON VOIT

Tout va bien, nos dirigeants politiques le disent. Ils ne sont pas les seuls, beaucoup de « grands patrons d’industries » le disent aussi. Serions-nous enfin sortis de la crise ? En mai dernier je vous relatais les déclarations « encourageantes et pleines d’espoir », faites par un certain Philippe DONNET, directeur général de GENERALI, la 3compagnie d’assurance au monde, lors des 26 e rencontres du Risk management qui se sont tenues à Marseille du 7 au 9 février 2018 : « Le retour de la croissance aux États-Unis avec une situation de quasi-plein emploi, une croissance toujours forte en Chine et en Asie, le retour de la croissance en Europe avec de nouvelles perspectives… » Les USA ne sont-ils pas la première économie du monde ? Quand l’Amérique va, tout va, c’est bien connu. Réjouissons-nous et soyons convaincus que tout va bien.

En France aussi tout va bien. Nous le savons tous, en matière économique, « quand le bâtiment va, tout va ». Pour ce qui est des choses du patrimoine, quand le placement préféré des Français va, tout va !!! Cette « référence » à l’assurance vie, savamment entretenue par les sociétés d’assurance et les médias, est intéressante à observer plus en détail. Prenons l’exemple des versements des épargnants affectés au fonds en unité de compte (UC) de leurs contrats d’assurance vie. Selon les chiffres communiqués par la Fédération française de l’assurance (FFA), nous remarquons que depuis le début de l’année 2018, cette collecte baisse alors que sur cette même période l’année dernière, elle était en progression.

C’est d’autant plus « regrettable » pour les sociétés d’assurance qu’elles sont incitées par leur autorité de tutelle, l’ACPR, autrement dit l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, à privilégier ces fonds en UC au détriment des fonds en euro. Cet « amical conseil » est surtout une façon d’augmenter la profitabilité des sociétés d’assurance. En effet, le risque du contrat sur un fonds en euro est porté naturellement par l’assureur alors que dans le cas des fonds en UC, il est transféré à l’assuré, comme je vous l’ai expliqué. Ce transfert de risque permet d’affecter les sommes ainsi « économisées » à de nouvelles conquêtes de clientèle… ou à de nouveaux placements spéculatifs !!!

CE QUE L’ON NE VOIT PAS

Pour mesurer à quel point nos chers grands merdias façonnent les opinions, reprenons les exemples cités dans notre première partie « Ce que l’on voit ». Avec un peu de temps consacré à quelques investigations journalistiques, nous arrivons à trouver d’autres informations… quelque peu différentes.

L’Amérique et les Américains nous font toujours rêver. Il faut ajouter le fait que le dollar étant (pour combien de temps encore ?) « la monnaie du monde », cela joue aussi en la faveur de la « bonne réputation » de ce grand pays si souvent cité en exemple. Souvenez-vous les propos du patron de GENERALI rapportés au début de ce billet : « Le retour de la croissance aux États-Unis avec une situation de quasi-plein emploi… » Et pourtant… aux abords du temple du baseball de Los Angeles en Californie , le Angel Stadium of Anaheim, on trouve des rues entières emplies de tentes servant de refuge aux sans-abris… Non pas des immigrés « Syriens » ou « Irakiens » comme à Paris, mais d’Américains… ruinés !!!

Pour ce qui est de l’assurance vie, j’ai cité l’ACPR, dont le rôle est de « protéger » les épargnants, mais aussi et avant tout les sociétés d’assurance. N’oublions pas que le R de l’acronyme ACPR signifie RÉ-SO-LU-TION… des « Z’éventuelles difficultés » des établissements placés sous son contrôle. L’ACPR va donc, le cas échéant, privilégier la survie du système financier en place… fût-ce au détriment des épargnants. Vous ne me croyez pas ? Ses priorités sont ainsi précisées sur son site : « L’ACPR veille à la préservation de la stabilité du système financier et à la protection des clients, assurés, adhérents et bénéficiaires des personnes soumises à son contrôle. » Il est ici utile de se souvenir que c’est le président de l’ACPR qui peut déclencher non pas le «  tir nucléaire » pour protéger notre pays, c’est le président de la République qui en a le privilège, mais plus simplement la mise en œuvre du 5° ter de l’article L 631-2-1 du code monétaire et financier !!!! Comment ? Vous avez oublié de quoi traite cet importantissime article de notre règlementation financière ? Je vous en ai pourtant maintes fois relaté les implications désastreuses pour votre patrimoine financier et encore dernièrement. Eh oui, je sais, nous croulons tous sous une masse d’informations en continu et il est de plus en plus difficile de savoir comment faire le tri dans toutes ces « nouvelles importantes » et donc de « lire utile ». Allez, pour vous prouver une fois de plus à quel point je vous aime, je vous re-re-dis de quoi il s’agit… Tout simplement de « la possibilité », mais rassurez-vous, uniquement si « l’exubérance des marchés financiers » risque de mettre en péril les sociétés d’assurances… de bloquer tout mouvement sur tous vos contrats d’assurance vie ☹ ☹ ☹. Il y a des priorités à respecter pour que la bonne marche du système financier dure et perdure. Mais puisqu’ON nous dit que ces mesures conservatoires n’ont que très peu de chance d’être mises en œuvre. Faites confiance à nos dirigeants, vous les avez élus pour ça.

Vous, je ne sais pas, mais moi… je suis persuadé que c’est loin d’être acquis. V’là t’y pas qu’après la Grèce, c’est maintenant l’Italie qui s’active à « mettre le feu à l’Europe ». Ce n’est pas un manque de confiance dans notre monde politique pour faire « ce qu’il faut » pour éviter cela, mais quand j’entends « mettre le feu »… Je saute dans mes bottes, je revêts promptement « ma tenue de feu » et me tiens prêt à agir !!! Pardon, je me reprends. Nostalgie, quand tu nous tiens.

Il me semble tout à fait possible que la nouvelle donne politique de l’Italie mette le pouvoir technocratique, non élu, de l’Europe en position de vouloir « régler le problème italien » comme il l’a fait avec la Grèce. Les conséquences risquent d’obliger l’ACPR, et ses homologues européens, à prendre des décisions « anti-panique », dont le blocage des assurances vie est un élément conséquent. Mais soyons optimistes et revenons au « triste sort » de nos assureurs qui ont beaucoup de mal à faire en sorte que les épargnants « quittent » leurs contrats en euro pour se positionner sur les UC, comme le constate la FFA.

Après le flop des « nouveaux contrats Eurocroissance », il faut donc explorer d’autres pistes. Comme je vous en informais dès mars dernier, les assureurs cherchent à innover. Parallèlement, notre ministre de l’Économie et des Finances, Bruno LE MAIRE, réfléchit à « orienter davantage l’assurance vie vers les placements longs et productifs (…) avec une modulation de la garantie des nouveaux contrats d’assurance vie en fonds euros selon la durée de détention ». Notons au passage le langage employé par notre cher ministre. Tout est dit et de manière compréhensible… n’est-ce pas ?

Traduction : c’est la fin de la notion fondamentale de la garantie de valorisation des fonds euro. Rendez-vous compte du « séisme culturel » que représente la perte de l’effet de cliquet et donc de la garantie de percevoir au terme du contrat notablement plus que les sommes investies. Sire, c’est une révolution !!! Après la novlangue, voilà la « novphilosophie » de l’épargne en assurance vie : soit vous investissez dans des fonds en UC et vous risquez de gagner… ou bien de perdre… jusqu’à la totalité des sommes investies, ou bien, pour ce qui est des fonds en euro, il vous est garanti qu’au terme de, disons dix ans, vous percevrez, au mieux… le montant des sommes investies… Auxquelles il faudra appliquer la fiscalité… Le fameux prélèvement forfaitaire unique (PFU), aujourd’hui à 30 %. La notion de PFU ne vous dit rien ? C’est « normal », nous sommes en France et il est de bon ton et aussi tellement môôôderne d’employer l’anglais : le PFU, terme juridique réglementaire français est allègrement remplacé par les Z’ingénieurs patrimoniaux, les journalistes, spécialisés ou non et par les invités des chaînes de télévision, par l’anglicisme « Flat tax »Tout fou l’camp mes amis, tout fout l’camp.

Mais revenons au PFU. Très fort celui qui peut dire à combien il s’élèvera demain. Je ne pense pas que c’est avec ce type d’argument que les Z’épargnants vont être séduits… Quoique… À force de marketing et de belles promesses des « conseilleurs/vendeurs », les victimes seront, hélas, nombreuses. La grenouille je vous dis, la grenouille et son syndrome n’ont pas fini de sévir.

Mais notre ministre Bruno est passé par l’ENA et à ce titre, il a des Z’idées et même de bonnes Z’idées pour « enjoliver la mariée ». Il connaît bien la phobie de l’impôt que ressentent les Français. La solution est là. Pour « vendre » le « merveilleux contrat d’assurance vie de demain », rien de mieux que la promesse d’un avantage fiscal « à l’entrée », c’est-à-dire comme au début de l’assurance vie moderne, dans les années 60, lors de la souscription du contrat. « Baisser son impôt d’aujourd’hui tout en épargnant pour sa retraite », c’est le slogan qui a fait le succès de ce produit patrimonial et… une fois qu’il est devenu « le placement préféré des Français »… cet avantage fiscal a disparu☹ ☹ ☹.

Sur ce coup-là, pépère Bruno n’invente rien. C’est le même mode opératoire que pour « plumer le client » avec l’immobilier de défiscalisation. On attire le chaland avec un avantage fiscal à l’entrée et une fois qu’il est tenu dans la durée par le contrat, l’administration fiscale peut « récupérer sa mise » lors de la sortie, en jouant sur la fiscalité, mais cette fois dans « l’autre sens ». CQFD.

Autre point mis en avant par l’ami Bruno, la possibilité de sortir, au terme du contrat, en rente ou en capital. Les Français adôôôrent la sortie en capital, au grand dam des assureurs. Il faut reconnaître que cette option leur fait perdre une occasion de gagner beaucoup d’argent. J’ai maintes fois pu constater qu’une excellente solution consiste à choisir la sortie en rente, MAIS… de la gérer soi-même au lieu de la confier aux assureurs. Avec un minimum de connaissances et beaucoup de bon sens, cette stratégie est applicable par tous.

NE SOYEZ PLUS DES PIGEONS, DEVENEZ SEREIN

En quoi tout cela me concerne ? De toute manière, je ne peux rien faire à mon niveau. Et mes sous dans tout ça ?… « Sois le changement que tu veux voir dans ce monde » (GANDHI).

Évolution de la situation financière mondiale oblige, les « nouveaux » contrats d’assurance vie vont fleurir sur le marché des produits financiers. C’est à ce moment-là qu’il faudra être vigilant et se donner les moyens de pouvoir séparer le bon grain de l’ivraie. Je continue de penser qu’en matière patrimoniale comme en toutes choses, il faut « garder le contrôle ». Avec un peu de temps consacré à l’enrichissement de ses connaissances dans ce domaine, le retour sur investissement « en vaut la peine ». Dans mes billets de la fin janvier 2017, je vous ai déjà expliqué en détail comment procéder. C’est peut-être bien le moment de vous administrer une « piqûre de rappel ». Qu’en pensez-vous ?

Quel bonheur, voilà l’ami Alex de retour. Un peu de poésie fait toujours plaisir.

 

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