Le Monde remarque dans cet article que les magnats de la tech chinoise sont sous surveillance étatique !
En effet “Pékin a engagé depuis quelques semaines une reprise en main de ses héros de l’Internet, jugés trop hégémoniques. Avec, en ligne de mire, notamment, les géants de l’e-commerce et son porte-étendard, Jack Ma, le très puissant fondateur d’Alibaba.
Le vent tourne pour les géants de la tech chinoise. Enfants jusqu’ici chéris d’un régime dont ils symbolisent à la fois la grandeur et la réussite, Alibaba, Tencent, Meituan et autre JD.com sont victimes de leur succès. A la surprise générale, leur père spirituel, le Parti communiste chinois, leur inflige actuellement une série de rappels à l’ordre, leur intimant de rentrer dans le rang.
Logiquement, la victime expiatoire est le plus turbulent des frères ennemis : Jack Ma, président d’Alibaba, l’équivalent chinois d’Amazon. Moins de quarante-huit heures avant l’introduction en Bourse historique de sa filiale financière, Ant, les autorités de tutelle l’ont humilié, le 3 novembre, en bloquant l’opération, privant le milliardaire chinois de 37 milliards de dollars supplémentaires (31 milliards d’euros). Une décision prise, selon le Wall Street Journal, par le président Xi Jinping en personne. Mais au-delà du premier de la classe, c’est toute la bande qui est visée.
Lancement expérimental d’une cryptomonnaie par la banque centrale de Chine début octobre, ouverture d’un débat sur la protection des données personnelles le 20 octobre, publication d’un projet de loi sur la régulation de la fintech le 2 novembre, puis d’un autre projet de loi sur les monopoles huit jours plus tard… L’heure de la régulation et de la reprise en main a clairement sonné”.
Regardez ce qu’il se passe aux Etats-Unis.
On peut aimer Trump ou pas, tel n’est pas le sujet. Dans une démocratie, une entreprise privée mettant à disposition des réseaux sociaux ne peut pas censurer le Président des Etats-Unis lui-même.
Ce qu’il se passe, c’est la toute puissance des sociétés privées. Lorsqu’elles deviennent toutes puissantes, alors nous quittons le monde de la démocratie pour rentrer dans celui du totalitarisme marchand.
En occident nous nous sommes fait voler notre démocratie par les grandes multinationales dont celles de la Tech et des médias.
En Chine, c’est déjà un totalitarisme, mais un totalitarisme qui a très bien compris les dangers de se faire confisquer également son pouvoir au profit d’un autre totalitarisme.
Aucun totalitarisme n’est mieux que l’autre, car s’ils peuvent mettre plus ou moins de temps à devenir génocidaires, ils terminent tous dans d’affreux bains de sang.
Alors en Chine, le pouvoir de Pékin moins naïf que sous nos latitudes, a très bien compris le danger.
Cela nous rappelle d’ailleurs la primauté du politique sur l’économique.
Les entreprises cela se démantèle, et les chefs d’entreprises dangereux, cela se neutralise, soit par négociation, soit par prison, soit de manière plus définitive lorsqu’ils menacent le roi, l’empereur, ou le dictateur.
C’est un principe vieux comme le monde et comme l’histoire.
Charles SANNAT
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Source Le Monde.fr ici