Cela peut sembler contradictoire, mais c’est en réalité très cohérent.

Si à courts termes les prix du pétrole pourraient baisser parce que la croissance économique faiblissant, la consommation va suivre la même pente, à moyens et longs termes, c’est la raréfaction des ressources qui nous guette et qui finira par avoir un impact sur les prix de l’énergie.

A la fin de la première guerre du Golfe, on l’a oublié, le cours du baril de pétrole est descendu à 11 dollars… oui, 11 dollars seulement.

Lors d’une rencontre entre la Russie et l’Arabie saoudite, les Russes ont dit voir “de grands risques de surproduction” de pétrole dans le monde, n’excluant pas une chute des prix sous 40 dollars.

“Il existe actuellement de grands risques de surproduction”, a constaté le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak après une rencontre à Moscou avec son homologue saoudien, Khaled al-Faleh.

Pourtant au même moment, il y a aussi un vrai sujet sur l’épuisement des ressources russes. Bien évidemment tout dépend de plusieurs variables comme le prix, la demande, et les sources alternatives. Si tous ces éléments peuvent influer sur la date de l’épuisement et sur la durée d’exploitation qu’il reste encore, cela ne changera rien au point d’arrivée qui sera une forme de panne sèche.

Charles SANNAT

« Les rumeurs qui font état de l’épuisement des matières premières en Russie sont mathématiquement justes »

Dominique Fache, administrateur de la fondation Sophia Antipolis et spécialiste du secteur énergétique en Russie, dévoile dans une interview à Sputnik l’état actuel du secteur pétrolier et gazier du pays et les risques qu’il encourt à ce sujet.

Dominique Fache, membre du comité de la Nomination Internationale «L’énergie Globale», administrateur de la fondation Sophia Antipolis, ancien dirigeant des filiales des géants Schlumberger et ENEL en Russie, révèle dans une interview donnée à Sputnik en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg quels sont les investissements à réaliser absolument en Russie.

« Il y a 28 ans la Russie était en état de choc, elle était par terre, elle n’avait plus d’identité. Aujourd’hui elle l’a retrouvée en partie. En particulier grâce aux ressources énergétiques, qui représentent 50 à 60% du budget russe. C’est à la fois une chance et un danger », explique-t-il.

Il ajoute que « le danger pour la Russie est de rater les investissements nécessaires à son avancée technologique et [pour] faire en sorte que les entreprises du futur restent en Russie. Le fondateur de Google Sergei Brin par exemple n’est pas en Russie, il faut que le prochain Brin reste en Russie. »

Quant aux allégations expliquant que la Russie allait être à court de matières premières, l’homme d’affaires acquiesce mais nuance.

« Les rumeurs qui font état de l’épuisement des matières premières en Russie sont mathématiquement justes, mais il est impossible de savoir à quel moment. C’est une équation à plusieurs inconnues. Ne serait-ce que l’évolution de la technologie d’évaluation des réserves empêche de savoir sur quel chiffre se baser. Tout dépend aussi de l’évolution de la consommation de pétrole dans le futur dans le monde. »

Concluant sur les sanctions imposées à la Russie, il insiste pour distinguer celles de l’Europe de celles des États-Unis. Par cette distinction, il appelle l’Europe à faire bloc, à se doter d’une indépendance militaire et à se renforcer.
« Dans cette histoire de sanctions, l’Amérique joue ses propres cartes. L’Europe n’a pas à suivre les injonctions des États Unis. Nous devons jouer notre rôle pour défendre nos intérêts. L’UE doit retrouver de nouvelles frontières culturelles et éducatives, se rassembler, décupler Erasmus. »

Source Agence Russe Sputnik.com ici

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