Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Peut-être vous souvenez-vous de vos vieux cours d’histoire et de la bataille des Thermopyles.

À la suite d’une manœuvre de contournement par les Perses, la plupart des Grecs   ̶  pris sur leurs arrières  ̶  abandonnent le champ de bataille à cause de la trahison d’un des leurs, et seuls les 300 soldats spartiates commandés par le roi Léonidas Ier, ainsi que 700 soldats de Thespies sous les ordres de Démophilos, décident de combattre jusqu’au sacrifice, malgré une infériorité numérique prononcée, pour laisser aux Grecs le temps d’organiser leur défense.

Cette bataille devient un des emblèmes de la résistance grecque à l’envahisseur, car grâce à elle, et malgré la prise d’Athènes par les Perses, les Grecs conservent leur indépendance après leurs triomphes à Salamine, en septembre 480 av. J.-C., et à Platées, en 479 av. J.-C. …

Ce fut évidemment une bataille épique.

Pour l’or aussi la bataille va être épique et il va falloir passer le défilé de 1 350 dollars l’once !

Je sais, je vous ramène de la grande histoire à la bien petite des marchés financiers, pourtant, derrière une façade qui peut sembler bien morne, je peux vous assurer que dans les coulisses, il se joue une terrible bataille autour du métal jaune.

Comme nous le chroniquons ici depuis des années, la crise est réelle et les problèmes économiques, presque insolubles en réalité.

Nos dirigeants, au-delà de toute considération politique, tentent de gagner du temps, en achètent d’ailleurs de plus en plus cher, et utilisent tous les expédients et autres rustines à leur disposition pour faire tenir coûte que coûte l’édifice.

Je vous ai toujours dit, depuis 2009 et ce que l’on nous a “vendu” comme une reprise, qu’il n’y a jamais eu de croissance économique saine, autonome et durable.

Nous avons eu encore plus de croissance à crédit.

Les dettes mondiales sont passées de 50 000 milliards de dollars en 2008 à 250 000 milliards de dollars aujourd’hui avec un PIB mondial qui a peu progressé.

La conclusion est sans appel.

Les mamamouchis déversent 4 dollars de nouvelles dettes chaque année pour faire 1 dollar de croissance, et cela dure depuis presque 10 ans !

Ce n’est que le rythme d’injection de nouvelles dettes par rapport à la croissance qui varie d’un pays à l’autre et d’une année sur l’autre.

Pour l’année 2018, en France, nous avons 2,7 % de déficit sur PIB (dettes) pour une croissance de 2,2 %. Croissance obtenue uniquement grâce à une dépense supérieure donc. Cela signifie très concrètement que 2,7 % de dettes nouvelles – 2,2 % de croissance nouvelle = 0,5 % de récession réelle !

À cela doit venir se soustraire aussi… notre inflation, qui vient d’appauvrir le pays de… (en 2018) 1,8 % !

Vous pouvez toujours l’additionner à la croissance si cela vous chante, ou ne pas en tenir compte comme le font les gouvernements depuis la nuit des temps.

En ce qui me concerne, l’inflation cela ne me rend pas plus riche, mais plus pauvre!

Soit une récession en France de 2,3 % pour 2018.

Là, normalement, vous commencez à percevoir la profondeur du problème auquel nous sommes confrontés, et vous venez également de comprendre que les Gilets jaunes et ceux des autres couleurs de l’arc-en-ciel ne sont pas près de rentrer chez eux, car les problèmes ne font que commencer.

À  l’origine, une crise financière, mais en réalité une crise multifactorielle qui est un peu la crise de tout (environnement, ressources, énergie, démographie et j’en passe et des meilleures). Pour lutter contre cette crise, on baisse les taux pour relancer, on injecte autant de monnaie que nécessaire pour éviter l’insolvabilité généralisée.

Nous avons donc “visuellement” (ce qui est visible par tous) l’enchaînement suivant.

Crise des subprimes, crise bancaire, crise boursière, crise économique, puis plans de relance. Qui dit relance dit impression monétaire et création de dettes nouvelles. Puis nous avons la crise de solvabilité (tout le monde se demande si des pays comme l’Espagne, la Grèce ou d’autres vont pouvoir faire face à leurs engagements). Du coup, c’est la période de l’austérité, qui ne fonctionne évidemment pas plus que le reste. Pendant ce temps, on continue à créer de la monnaie pour créer l’illusion d’une reprise économique et pour éviter l’insolvabilité généralisée du système et son effondrement.

Les taux s’effondrent, deviennent même négatifs. On dit que les marchés sont manipulés.

C’est à la fois vrai et faux. Vrai parce qu’évidemment, les banques centrales interviennent chaque jour massivement, faux parce qu’en le faisant, en réalité, elles rendent l’argent tellement abondant que l’argent ne vaut littéralement… plus rien !

L’inévitable étape ultime de la crise sera… la crise monétaire !

Au bout du compte, nous aurons saccagé nos monnaies (l’euro, le dollar, le yen, la livre et toutes les autres grandes devises) pour éviter l’effondrement systémique global.

Nos monnaies ne valent plus rien, et cela ne se voit pas dans un système de change flottant, ce qui risque de surprendre plus d’un assoupi !

Notre argent ne rapporte plus rien tellement la monnaie est abondante ! Les taux sont donc proches de zéro.

Lorsque nous aurons accumulé trop de dettes, et nous y sommes, lorsque nous serons tous insolvables, et c’est déjà le cas, lorsque les dettes seront hors de contrôle, et nous y sommes déjà confrontés, alors viendra un moment, inéluctable, où les grands mamamouchis de la planète décideront de la remise à plat du système monétaire mondial qui date de 1971 et de la fin des accords dits de Bretton Woods.

Lorsque cette remise à plat monétaire se fera, ne vous leurrez pas : il y aura une perte de confiance massive et une crise monumentale. Tous ceux qui étaient assoupis se réveilleront brusquement, ruinés.

Pour émettre une nouvelle nouvelle monnaie qui sera acceptée, ce qui permettra de réduire la durée de la crise et de permettre un nouvel essor économique, il faudra invoquer… l’or !

C’est la raison pour laquelle se joue une bataille épique autour du métal jaune et que la Chine, mais surtout la Russie, augmente considérablement leurs réserves, c’est la raison pour laquelle nos amis américains s’intéressent de très près aussi bien aux réserves de la Banque d’Italie que celles de la Banque de France et tentent de s’accaparer le grisbi.

Comme vous pouvez le voir sur ce graphique, nous sommes à l’aube d’une bataille autour du seuil des 1 350 dollars l’once. Un seuil qui est une résistance de plusieurs années. Percer ce seuil, c’est ouvrir la voie d’une hausse très importante pour le métal jaune. Mais… ce n’est pas tout !

Faut-il encore épargner ?

Dans un tel contexte, il faut se demander, et c’est une très grande question patrimoniale, faut-il encore épargner ?

Je dis cela au-delà de l’épargne de précaution classique de quelques milliers d’euros, permettant aussi bien de remplacer la chaudière que de réparer la voiture.

Faut-il épargner pour le long terme ?

La réponse est a priori non et les chiffres, simulations, graphiques et analyses que j’ai réunis pour la lettre STRATÉGIES du mois de février ne plaident carrément pas pour l’épargne de long terme.

Alors que faire ? C’est la réponse que je partagerai avec vous dans la lettre STRATÉGIES de février intitulée “Faut-il encore épargner ? Et si non, quoi faire !” Pour vous abonner, c’est ici.

Dans tous les cas, et pour ceux qui ne franchiraient pas le pas, évidemment, avoir un peu d’or est une bonne idée… mais ce n’est pas la seule chose à faire !!

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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