Les constructeurs misent sur l’IA en Chine ! Ah, le marché chinois… Et celui de la voiture autonome ! Les constructeurs, européens en tête, ont largement emboîté le pas à Tesla dans ce domaine, et si la France n’a pas encore autorisé la circulation des voitures autonomes (sans toucher le volant), il n’y a pas que la Californie pour tester les modèles. La Chine s’invite à la fête et les constructeurs, PSA, BMW, Renault ou Daimler Mercedes, font rouler leurs modèles équipés d’une IA de conduite autonome. En dehors du fait qu’ils y sont autorisés, certains affirment que le marché chinois est prometteur… Mais qu’en est-il réellement ?
Eh bien ce fameux marché chinois n’a pas réellement tenu toutes ses promesses en ce qui concerne l’automobile. Elle est certes en développement dans le pays, mais les ventes ont commencé à baisser en 2018, pour la première fois. Que se passe-t-il ? D’abord, il faut savoir que si les vannes sont largement ouvertes aux produits chinois en Europe, l’inverse n’est pas vrai. Pour autant, en ce qui concerne l’automobile, les modèles chinois ne sont pas encore arrivés sur le marché européen. Plagiat esthétique, normes antipollution laxistes, absence de réseau et de communication et forte demande locale en sont les principales raisons. Mais les Chinois ne font plus seulement que copier et leurs normes ont aussi évolué. N’oublions pas non plus que les constructeurs européens ont dû s’associer avec des constructeurs locaux pour avoir le droit de produire…
Le marché actuel, c’est tout de même 245 millions de voitures en circulation (32 en France) et 28 millions de nouvelles immatriculations en 2018. Et si la croissance de la Chine s’est ralentie, la demande reste forte. Certaines métropoles en limitent maintenant le nombre en raison de la pollution et de la saturation de la circulation. À Benji, les immatriculations autorisées (il faut faire une demande pour pouvoir acheter une voiture) y sont de 1 pour 2 000 demandes ! Entre restrictions et contraction du marché, la poule aux œufs d’or fait un peu grise mine. PSA, avec DS automobiles, a d’ailleurs construit une belle usine capable de produire 200 000 voitures par an… mais n’en a immatriculé que 4 000 en 2018 !
Alors, les constructeurs qui ont misé sur une croissance à deux chiffres et qui espèrent reprendre la main avec des voitures autonomes frémissent… Les Chinois ne sont pas de gentils débutants sur le sujet de la conduite autonome et Baidu, l’équivalent de Google, a aussi développé ses propres systèmes sur lesquels mise justement… Mercedes ! Aujourd’hui, si ce marché se contracte, il mise aussi sur l’électrique… et là, les Chinois ont un peu d’avance et surtout, ils produisent les batteries et les moteurs électriques, indispensables à nos voitures. La partie n’est donc pas gagnée, et il n’est pas certain que cette option technologique de l’IA de conduite autonome puisse assurer l’avenir des marques automobiles européennes en Chine…
Il n’est pas trop tard… Mais presque !
Sylvain DEVAUX
Rédacteur en chef
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