Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Notre pays reste terriblement fâché avec la richesse et le processus de création de richesse pourtant génétiquement particulièrement bien maîtrisé par les Français et notre population.

Dans cet article de BFMTV qui reprend l’étude de Capgemini on apprend que « le nombre de foyers français disposant d’un patrimoine de plus de 1 million de dollars a bondi de 50.000 en 2023. Avec 827.000 millionnaires, la France se classe au cinquième rang mondial.
2023 a été un excellent millésime pour les millionnaires dans le monde. Selon l’étude annuelle de CapGemini, le monde comptait en 2023 près de 23 millions de foyers disposant d’un patrimoine de plus de 1 million de dollars (920.000 euros hors résidence principale). C’est 5% de plus qu’en 2022 et même une progression de 70% de plus sur 10 ans. »

Voilà donc une excellente nouvelle.

Ceux qui raisonnent comme des pieds diront que c’est pô bien pour la justice sociale.

Avant d’aller plus loin, parlons de la richesse à travers l’histoire vraie et fort triste du boucher de Bègles.

Le destin maudit du boucher de Bègles, gagnant de l’Euro Millions

« Cette chance ne lui a pas porté chance. » Voilà comment Thierry, dit Titi, décrit le sort de son ami Pascal Brun, l’un des premiers gagnants français de l’Euro Millions. Celui que la presse avait surnommé « le boucher de Bègles » (Gironde) et millionnaire depuis 2004 est décédé le 11 juillet d’un cancer du poumon.

Le 17 décembre 2004, Pascal Brun tire le gros lot. Avec l’Euro Millions, il remporte un chèque de plus de 26 M€. De quoi changer la vie de ce fana de Ferrari. C’est donc désormais à bord de bolides que le fêtard part en virée. L’amateur de rugby et de pétanque s’offre une maison dans le bassin d’Arcachon, au Pyla, un château à rénover près de Bordeaux. Il voyage aussi, en Martinique, où il aime passer du temps. Et puis c’est tout. « Il n’était pas fait pour la fortune », décrit son ami Thierry, qui le connaissait depuis douze ans. Pascal Brun reste Gazou, ce frère, oncle et cousin, « généreux, joyeux, amusant et fantaisiste, qui dansait très bien le rock » que ses proches ont toujours connu.

Le boucher a revendu son commerce et se satisfait de sa rente quotidienne de 3 000 €. Des revenus qui lui valent une nuée d’« amis » pas toujours bien intentionnés. Son pote se souvient des centaines de courriers de femmes lui faisant des propositions explicites, photos à l’appui, des escrocs qui lui envoyaient des filles pour lui soutirer de l’argent… Sans parler des demandes de prêt incessantes. « Il ne s’est pas assez protégé, raconte Thierry, il ne pensait pas que la société pouvait être si jalouse de quelqu’un de chanceux. »

Une solitude qui a peut-être poussé le chef d’entreprise à retrouver ses vieux démons : l’alcool et le volant. Un soir de 2005, il est interpellé en état d’ébriété au volant de son 4 x 4. Deux ans plus tard, il est une nouvelle fois contrôlé dans le quartier des discothèques à Bordeaux. Au volant de sa Ferrari 612 Scaglietti, à moteur V 12, il affiche 2,4 g d’alcool par litre de sang. Cette fois, la justice ne le laisse pas passer : son permis lui est retiré avec interdiction de le repasser pendant un an. Il est également condamné à 210 heures de travaux d’intérêt général et à payer 4 500 € d’amende.

2009, encore un repas arrosé, encore un contrôle de police. Cette fois, c’est près du Pyla, et Pascal Brun zigzague bizarrement entre les voitures pour garer la sienne. Il est à 2 g. Et tente sa chance. Il propose aux deux policiers qui le contrôlent de prendre l’apéro chez lui et de s’arranger : 1 000 € chacun et on oublie tout. Le boucher est condamné à six mois de prison, dont trois avec sursis. En dix ans, c’est sa cinquième condamnation pour conduite en état d’ébriété. »

Les Français qui sont « riches » sont ceux qui savent épargner !

Et notre pays d’ailleurs a le plus fort taux d’épargne mondial. Nous sommes des paysans dans l’âme.

Nous accumulons le capital.

Nous amassons sans dépenser.

Et c’est ainsi que l’on devient « riche ».

Il y a un cycle normal et logique.

Quand on démarre dans la vie, en général on a rien ou pas grand chose et si vous demandez autour de vous à tous ceux qui ont quatre sous comment ils ont fait, vous verrez que la recette est d’une simplicité enfantine et que c’est toujours la même.

Mon pépé me l’a enseignée dès mon plus jeune âge.

Travaille beaucoup. Quand tu rentres un sou, ce sou ne doit pas sortir. Quand tu rentres deux sous, ces deux sous ne doivent pas sortir. Quand tu rentreras 4 sous… ils ne doivent pas sortir. Tu dois mettre tous tes sous de côté. Sois courageux. Travaille. Tais-toi. Mets de côté. Place ton argent. Le pépé roulait en BX14 beige. Un sou qui rentre c’est un sou qui ne sort pas. Sur une vie, cela est largement suffisant pour déclencher l’effet cumulé et… l’efficacité des intérêts composés.

Quoi que nous fassions, jamais, entendez-moi bien JAMAIS un Etat ne pourra lutter contre les injustices comportementales. C’est pour cela que je voulais vous parler de cette histoire triste du boucher millionnaire de Bègles. C’est dur d’être riche quand on a rien fait pour le mériter. C’est dur quand on gagne au loto sans rien faire. C’est dur quand on hérite sans rien faire. C’est aussi dur quand on est au RSA et que l’assistanat social ne vous aide pas tant que cela puisqu’en réalité il vous retire votre dignité et votre volonté de faire.

L’argent qui tombe tout cuit est sans saveur. Ce qui compte, c’est le chemin. Le processus.

« Ils » ne sont pas riches parce que « eux » sont pauvres. 

« Ils » sont plus riches parce qu’ils ont compris une règle simple. Sois courageux. Travaille. Tais-toi. Mets de côté.

C’est à ce moment-là que l’on me dit mais je travaille dur et je ne gagne rien !

Sois courageux. Travaille. Tais-toi. Mets de côté… pendant longtemps !

Très longtemps. C’est l’aspect constance dans l’effort et dans l’épargne. Aucun succès en dessous de 20 ans d’efforts.

Revenons à l’article de BFMTV.

« Ensemble ces millionnaires cumulent un patrimoine record de près de 87.000 milliards de dollars, soit plus de 3 fois le PIB des Etats-Unis. »

« La France est le cinquième pays du monde en nombre de foyers millionnaires, loin derrière l’Allemagne ou la Chine, mais désormais largement devant le Royaume-Uni qui en dénombre 200.000 de moins.

Le Brexit n’est d’ailleurs pas étranger à cette envolée française et ce recul britannique. Paris est devenu la solution de repli pour l’élite mondiale bancaire qui souhaite quitter Londres.

À cet environnement, il faut évidemment ajouter une évolution favorable du cadre fiscal ces dernières années (suppression de l’ISF, création de la flat-tax…) et un redécollage industriel symbolisé par une attractivité qui ne faiblit. La France est depuis cinq ans en tête des projets d’investissements en Europe. »

Vers un transfert historique de patrimoine

« Cette accumulation de richesse au niveau mondial ne manquera pas de relancer le débat sur un impôt mondial. Au G20 par exemple, le Brésil et la France poussent pour un impôt minimum de 2 % sur les 3.000 milliardaires de la planète qui pourrait rapporter 250 milliards de dollars. Un projet qui n’aboutira peut-être pas, les États-Unis n’y étant pas favorables.

Ce qui adviendra en revanche de façon certaine, c’est la transmission de ce patrimoine colossal avec le vieillissement et la disparition de la génération du baby boom.

En France, les retraités détiennent ainsi 40 % du patrimoine total des ménages alors qu’ils ne représentent que 25 % de la population.

Cette transmission à venir de patrimoine est appelé « grand transfert » tant le flux financier qui va changer de main est historique. Selon CapGemini, ce sont 80.000 milliards de dollars qui vont être transmis au niveau mondial dans les 20 prochaines années. »

Et l’éternel sujet de la taxation…

« Ce qui ne manquera pas d’alimenter le débat dans les années à venir sur le rôle que devra jouer l’État dans ce transfert. Ne pas intervenir davantage qu’aujourd’hui ou canaliser une partie de cette manne pour des transferts sociaux? »

« Les Français sont en tout cas majoritairement défavorables à une intervention de l’Etat puisque selon un sondage OpinionWay pour Les Echos, près de trois quarts d’entre eux (74 %) jugent les droits de succession déjà trop élevés en France et 66 % sont favorables à une baisse. Ils ne sont que 11 % à souhaiter les augmenter. »

D’ailleurs la France est aussi le pays qui a les droits de succession les plus élevés en Europe !

Pour résumer.

On découvre que les « vieux » sont plus riches que les jeunes, ce qui revient à dire que l’eau ça mouille et que le feu ça brûle.

On démarre sans rien ou avec si peu. On s’endette. On achète sa maison. On rembourse son crédit sur 20 ans, on crée du capital et du patrimoine. On économise encore. On achète un appartement pour faire du locatif avec un autre crédit sur 20 ans. Au bout de 40 ans, on est vieux… mais nettement plus « riche » qu’à 20 ans parce qu’il y a 40 années d’accumulation de capital, de travail, d’épargne et d’effet cumulé.

C’est donc normal que les « vieux » soient riches !

Ce serait anormal que les jeunes le soient plus !

Il y a un sens pour les choses.

Nous avons tous besoin de faire nos chemins de vie, de les parcourir, de les arpenter, avec leurs joies immenses et leurs tristesses insondables.

La richesse est juste et bonne. 

Elle n’est pas mal en soi, et notre monde est fait de bien plus d’abondance que ce que l’on pense. Nous avons d’ailleurs tous bien plus que nécessaire. La grand misère financière a en réalité été vaincue dans notre pays. Personne de meurt plus de faim. Les gens sont globalement logés et plutôt convenablement.

Vouloir plus et vouloir mieux est sain.

C’est normal.

Il faut donc enseigner l’ambition, et apprendre au plus  grand nombre la manière dont en peut capter les richesses.

Cet apprentissage est simple.

Sois courageux. Travaille. Tais-toi. Mets de côté pendant longtemps.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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