Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Un rapport appelé le rapport « Lecoq » du nom de la députée en marche qui l’a écrit (et que vous pouvez télécharger en totalité avec ses 174 pages ici) a été rendu au premier ministre et force est de constater que dans les couloirs des ministères « on » souhaite attaquer le sujet de la sécurité et de la protection des salariés.

Evidemment, il ne s’agit pas ici d’édicter de nouvelles lois et normes pour renforcer la sécurité mais se débarrasser des normes actuelles parfois un peu excessives et qui empêchent l’économie de tourner parfois rond !

Un chantier pertinent, utile, nécessaire mais… très risqué !

Lorsque vous voyez cette photo qui illustre la sécurité au travail, avec la nécessité d’un véhicule équipé d’une nacelle, d’un chauffeur qui a son diplôme « conduite de camion nacelle » et un autre ouvrier qui a sa « capacité nacelle et paniers en tous genres » le tout pour monter à quoi… 1.80 m au maximum ce qui se fait en trois secondes avec une simple échelle pliante, pour 100 fois moins cher, car une journée de nacelle c’est entre 600 et 800 euros par… jour ! Vous pouvez relire cet article « Ainsi se meurt notre économie, ou la preuve par la nacelle ».

Donc oui, et mille fois oui, la « sécurité » au travail est devenue totalement folle avec une inflation de normes, de règles et de règlements qui étouffent l’économie et la croissance puisque tout devient extrêmement coûteux ou compliqué. Si vous utilisez des Fenwick, vous savez ces chariots qui permettent de déplacer des palettes entières ou de défoncer le portail du ministère de Grivaux (je précise que c’est pas bien et que ce n’est autorisé par la loi), il faut des portes aux normes entre chaque pièces, il faut une vérification tous les 6 mois (à 400 euros), un contrat d’entretien, une tension spécifique sur la chaîne et plein d’autres choses réservée à la sécurité. Bref, il y a des contrôles techniques pour tout, des permis pour tout le monde et pour toutes les activités.

Tout est devenu tellement complexe que la loi, non seulement ne supprime pas les accidents au travail, mais qu’en plus elle fabrique des coupables en permanence qui n’ont pas respecté telle ou telle obligation le plus souvent par méconnaissance, et qu’elle étouffe la croissance.

C’est ce que l’on peut appeler la « théorie de la nacelle »… ou dit plus sérieusement l’effondrement par la complexité.

Alors oui, il faut revoir la sécurité au travail… mais en ouvrant ce chantier, on prend évidemment un risque politique (mais celui-là on s’en fiche), on prend surtout un risque d’augmenter le risque d’accident et vous savez toute l’importance que j’attache au respect de la vie.

Quelques chiffres…

Des accidents du travail en baisse…

De même que le niveau d’emploi dans l’industrie…

Une terrible hausse des « maladies professionnelles »…

Oui la sécurité au travail doit être adaptée, et simplifiée… mais…

Les 10 commandements, les 7 pêchés capitaux etc…

Les meilleures lois, sont courtes et succinctes ! Cela devrait-être valable en toutes circonstances et pour tous les sujets.

Il serait intéressant de réfléchir à un droit édictant au maximum 20 grands principes permettant de baliser l’ensemble de la sécurité au travail, en remettant tout simplement au cœur la responsabilité individuelle et le bon sens, car les lois très détaillées ont également un terrible effet pervers.

La loi organise l’irresponsabilité de tout ce qu’elle n’a pas prévu et par définition, les accidents ne se conçoivent généralement qu’à postériori.

D’ailleurs chaque accident occasionnant un nombre important de victimes donne lieu à de nouvelles règles et normes.

S’il est nécessaire d’alléger des normes qui bien souvent ne préviennent pas grand-chose à part la croissance économique, il ne faut surtout pas oublier que derrière se cache l’enjeu de la protection de la vie humaine mais aussi de la prévention des maladies.

N’oublions pas l’amiante et tous ces « scandales » sanitaires professionnels qui nous conduisent à la notion par exemple de risque connu ou de risque inconnu…

Pour ouvrir un tel chantier, cela ne peut se faire qu’en réunissant ce que l’on nomme les corps intermédiaires à savoir les syndicats, les associations professionnelles, les personnels de santés etc…

Pour le moment, on ne peut pas dire que la mode soit vraiment au dialogue social. Du coup, cela risque fort de s’avérer être une réforme arbitraire et porteuse de risques physiques accrus pour les salariés et d’augmentation des marges pour les entreprises.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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