Je vous invite à lire cet article du magazine Challenges qui revient sur le débat actuel aux Etats-Unis concernant la taxation des riches, ou la concentration des richesses, ou encore le fait que les riches deviennent une oligarchie. Bref, des débats passionnants et qui sont finalement peu éloignés des nôtres.

Pourtant, je voulais également partager avec vous certaines considérations absentes du débat qui occupent nos amis américains.

Par exemple, lorsque l’on parle de concentration des richesses, les riches ne sont pas toujours les mêmes loin de là!! SI vous prenez la liste des 50 plus grosses fortunes dans les années 90, 2000 ou pour la décennie encours 2010, les classements sont très différents. Ce n’est pas une excuse à tout, c’est un élément de réflexion et de complexité à prendre en compte.

Ensuite l’écosystème économique américain et français est radicalement différent. On peut lever beaucoup de fonds aux USA et payer peu d’impôts. La fiscalité doit se voir dans sa globalité et pas uniquement tranche par tranche.

En France nous avons tout simplement la fiscalité la plus haute du monde. Rajouter n’importe quel impôt ou taxe c’est alourdir un fardeau déjà insupportable. Il n’y a plus de marge d’augmentation contrairement aux Etats-Unis où l’Etat fédéral peut évidemment taxer beaucoup plus puisqu’il est un Etat beaucoup plus minimaliste que ce que nous avons en France.

Autre élément de réflexion pour illustrer ce débat, si vous mettez un ISF aux Etats-Unis, vous y avez toutes les start-up de la planète qui peuvent lever des millions avant de lever des milliards, c’est cela l’écosystème, vous avez le Nevada, un Etat sans impôt qui est par exemple un paradis fiscal intra-américain, bref, introduire un « ISF » aux USA n’a pas du tout les mêmes conséquences qu’en France.

Il ne faut pas non plus oublier que l’ISF n’a pas été supprimé, il a été remplacé par l’IFI qui pèse sur la fortune immobilière déjà plus que lourdement taxée.

Enfin dernière idée… plutôt que de taxer les riches pour les punir d’avoir réussi (je parle d’une acquisition légale de richesses), il serait sans doute souhaitable plutôt de réguler l’économie de telle sorte que les conditions de création de richesses extrêmes ne soient pas rendues possibles. Si vous considérez que la mondialisation permet de vendre ici très cher, ce qui a été produit à bas coûts là-bas pour presque rien, vous avez la raison des profits actuels et de l’accumulation des profits depuis la fin du protectionnisme des années 90.

Taxer mais laisser les conditions d’accumulation du capital me semble une réponse intellectuelle totalement erronée puisque l’on s’attaque à une faible partie des conséquences et pas du tout aux véritables causes.

En ce sens les débats sur la taxation des riches sont des débats d’imbéciles menés par des ânes qui n’ont pas encore compris d’où proviennent les inégalités.

Charles SANNAT

Supprimé en France, l’ISF fait son chemin aux États-Unis

« Alexandria Ocasio-Cortez, à New York, le 19 janvier. L’élue démocrate propose de taxer au taux marginal de 70 % les revenus supérieurs à 10 millions de dollars.

Aux États-Unis, de nombreux politiques, patrons et économistes demandent une taxation accrue des grandes fortunes. Un débat au coeur de la présidentielle de 2020.

A ma gauche, le millionnaire de Wall Street ; à ma droite, le gouverneur démocrate de l’Etat de New York. Scène surréaliste, ce 12 février : Morris Pearl, un ex-dirigeant du fonds BlackRock, supplie les législateurs de l’Etat d’instituer un nouvel « impôt sur les multimillionnaires » gagnant plus de 5 millions de dollars par an. En face, Andrew Cuomo, le gouverneur, ne cache pas son hostilité : « Taxer les riches, taxer les riches, taxer les riches. Regardez à quel point notre économie est fragile. »

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Source Challenges ici

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