L’économie est un sujet passionnant, c’est même l’un de mes sujets de prédilection.

Pour être plus précis, c’est mon second sujet de prédilection après la politique.

Pourquoi ?

Parce que le modeste économiste d’en bas que je suis sait parfois faire preuve d’humilité, et l’économie n’est pas tout.

Ces derniers temps, nous considérons l’économie comme l’alpha et l’oméga de toute notre vie. Rien n’est plus faux.

L’économie n’est que de l’intendance ! Et comme on dit, « l’intendance suivra » !

Lorsque soufflent les vents de l’histoire, alors le politique retrouve sa primauté et l’économie sa juste place d’intendance.

Nous ne sommes pas loin d’être dans une telle période et l’avenir nous le dira.

Pourtant, je voulais juste attirer votre réflexion sur le temps d’une révolution.

Une révolution c’est long !

Combien de temps dure une révolution ? Des mois et des années ! Si tout le monde connaît la prise de la Bastille, il se passe plein de choses avant.

Nous sommes au moment de BFM TV et à l’ère de l’information en temps réel.

Tout est immédiat.

Pourtant, le temps social, qui est un temps profondément humain, lui, n’a probablement pas changé et en tout cas, je fonde mon analyse sur cette idée (qui peut être totalement fausse). Je pense qu’il va falloir le même temps, ou un temps relativement identique, pour que des idées infusent dans la société. Le temps d’une révolution sociale et politique n’est pas celui des chaînes télé. Elles voudraient que le mouvement des Gilets soit déjà organisé en mouvement politique.

Les éditorialistes se plaignent des « menaces » entre Gilets jaunes, oubliant un peu vite les cours d’histoire qu’ils n’ont sans doute pas eus sur les mouvements révolutionnaires à travers le monde et les époques et à commencer par… la Révolution française. Derrière les hurlements politiquement corrects et de bon ton contre le mouvement des Gilets jaunes, il y a en réalité une immense intelligence collective qui est bien sous-estimée par nos élites politiques et médiatiques qui se délitent.

Qu’il y a une réponse politique du monarque moderne actuel appelé président de la République et qui, comme le fit Louis XVI, organise… un grand débat.

Le parallèle historique est aussi frappant que… flippant pour ceux qui dirigent.

C’est tellement frappant cette histoire de doléances et de réponse politique quasi identique à plus de deux siècles d’écart que même Le Parisien en a fait un article.

Grand débat : quand Louis XVI demandait à ses « fidèles sujets » leurs doléances

« Affaibli par la crise des Gilets jaunes et sa chute dans les sondages, Emmanuel Macron compte sur le grand débat national, lancé pour retisser le lien abîmé avec les Français – à qui il a écrit une lettre en début de semaine – invités jusqu’au 15 mars à livrer leurs contributions, lors de réunions publiques ou sur Internet. «Je tirerai des solutions véritables de ce débat, car je veux en faire un acte II de mon mandat», promet le président, qui a inauguré cette consultation lors de deux rencontres marathons avec des maires dans l’Eure et le Lot. Du déjà-vu ? La démarche ressemble en tout cas à celle de Louis XVI qui, à l’aube de la Révolution française, lançait ses états généraux… Retour en arrière.

«Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour nous aider à surmonter toutes les difficultés où nous nous trouvons, relativement à l’état de nos finances…» Bigre ! Il faut vraiment que le roi soit inquiet pour lever à ce point le voile sur les «maux de l’État». Le climat lugubre qui règne en début 1789 n’aide probablement pas à réchauffer son optimisme. Jamais, depuis le terrible hiver 1709, il n’a fait si froid. La température est descendue à -18 °C à Paris, où la Seine se transforme en lac de glace pendant deux mois !

À Versailles, les vitres du château, entièrement givrées, n’empêchent pas Louis XVI de contempler le désastre. Les moulins sont à l’arrêt. Le pain, terreux, mais hors de prix, torture les intestins. Les routes se remplissent de hordes de vagabonds. Le chômage explose, au point que dans la capitale, on recense 120 000 « indigents » sur 600 000 habitants !

L’humidité est telle que dans les cheminées, les bûches fument plus qu’elles ne flambent. Le seul combustible qui vaille, en ce mois de terrible mois de janvier, c’est la colère. En Bretagne, en Provence, partout, on signale des bandes de pillards qui s’attaquent aux greniers à blé ou à d’opulentes abbayes. «Il n’y a plus d’obéissance nulle part, on n’est même pas sûr des troupes», lui a confié Necker, son principal ministre.

Louis est peut-être le roi des indécis, mais il n’est pas aveugle : il lui faut agir vite pour éteindre ce volcan qui gronde sous un pays vitrifié par le froid. Après de longues tergiversations, il s’est décidé à ressusciter les états généraux, vieille tradition qui remonte à Philippe Le Bel, au début du XIIIe siècle. Or les derniers datent de 1614. C’est le signe que l’heure est grave et surtout, qu’il n’a plus de marges de manœuvre : la France est riche, mais son État, en faillite.

Ses quinze ans de règne ont multiplié la dette publique par trois. Parmi les coupables désignés à la vindicte populaire, une tête dépasse : sa femme Marie-Antoinette. Déjà surnommée « l’Autrichienne », la voilà « Madame Déficit », cible de tous les libelles haineux. Avec cet hiver maudit, les impôts rentreront mal. Quant aux changements de ministres, ils n’ont rien arrangé, alors que faire ?

Dans la lettre de convocation, rendue publique le 24 janvier, il en appelle directement à «ses peuples» pour «remédier aux maux dont souffre le pays». Dans ces lignes, on devine l’angoisse qui perce sous le ton paternaliste. «Sa Majesté désire que s’assemblent dans ses villes et villages et dans le plus bref temps les habitants pour conférer tant des remontrances, plaintes et doléances que des moyens et avis qu’ils auront à proposer.» En clair, voici l’équation qu’il soumet aux 26 millions de Français : réduire des déficits tout assurant leur «bonheur», «la prospérité du royaume», ainsi que «le calme et la tranquillité dont nous sommes privés depuis si longtemps» ? »…

Voilà, cela ne vous fait penser à rien ?

Macron ne vous demande-t-il pas comment réduire les dettes, tenir le budget et assurer votre bonheur, sans rien franchement vouloir changer ?

Macron, comme le monarque précédent, utilise les mêmes techniques… avec sans doute, au bout du compte, les mêmes résultats, pas forcément brillants.

Charles SANNAT

Lire tout l’article du Parisien ici 

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