C’est une tribune publiée par le journal Le Monde (source ici) et intitulée « ll est nécessaire de créer un diagnostic de performance énergétique “bâti ancien” » sur laquelle il convient de revenir.

« Le DPE n’est pas adapté à un système constructif particulier qui aujourd’hui représente un tiers du parc français. Afin de rendre la transition plus juste, Martin Malvy, ancien ministre et président de Sites & Cités remarquables de France, préconise un état des lieux multicritères.

Pour avoir oublié que l’énergie a un coût, et que la produire a toujours été risqué, le réveil est aujourd’hui brutal. Le thème des économies d’énergie est redevenu d’actualité, ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Pour être acceptables les politiques restrictives doivent être justes, intelligibles, tenir compte de la diversité et faire appel à la solidarité.

Des mesures particulières pour l’habitat ancien

Quelque 10 millions de logements, le tiers du parc national, qui se divise en trois tiers : avant 1948, de 1948 à 1975 et depuis 1975, année des premières mesures à la suite du premier choc pétrolier. Au total, 30 millions de logements dont, en fonction des dates de construction, des lieux, des matériaux et de la réglementation, le comportement n’est pas identique. C’est le diagnostic de performance énergétique (DPE) qui règle le classement de chaque logement dans une grille à sept étiquettes, de A à G.

Les passoires thermiques sont rangées dans les deux dernières, avec, à la clef, outre des consommations élevées, des contraintes voire des sanctions qui iront s’alourdissant dans le temps. Il n’est pas question d’en contester le bien-fondé ni l’obligation d’affichage dans les actes ni l’interdiction éventuelle de louer. Par contre, il est essentiel de savoir si le document qui induit le classement est incontestable.

Pour l’habitat ancien, catalogué depuis longtemps, y compris dans l’imagerie populaire, de passoire thermique, en 2005 et 2011, à la demande du ministère chargé de l’écologie, le centre d’études techniques de l’équipement (CETE) de Strasbourg a effectué une étude : le projet Batan, résumé du bâti ancien. Celui-ci constate que les consommations des logements auscultés se situent autour de 200 kilowatt (kW) par mètre carré et par an, équivalent en moyenne à l’étiquette D.

Batan… pour Bâtiments Anciens. 

Et oui, il faut évidemment avoir un DPE spécifique pour les bâtiments anciens qui se retrouvent dégradés dans les DPE actuels alors qu’en réalité, bien souvent, ils ne sont pas fondamentalement plus énergivores que certains logements nettement plus récents.

Les DPE actuels sont une immense arnaque, techniquement ils ne valent rien, et les audits énergétiques qui arrivent sont une aberration où vous allez obtenir des notes différentes entre les DPE et … les audits énergétiques !

Tout ceci est une mascarade qui ne peut qu’aboutir à une catastrophe et à une crise du logement.

Alors nos vedettes gouvernementales et particulièrement notre ministre du logement, seraient bien inspirés de vite, très vite revoir leur copie.

Charles SANNAT

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