Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Dans ce pays nous marchons globalement sur la tête, et nous raisonnons à l’envers à peu près sur tous les sujets importants.
L’économie, n’est pas en reste, et c’est un grand foutoir. Le Général disait la chienlit, c’est même la grande chienlit.
L’une des raisons, et j’en parlais hier dans l’édito consacré à nos vedettes de l’Assemblée Nationale qui se font carabistouiller toute la journée par des lobbys, des associations et autres groupes de pression passés maîtres dans l’art de « raconter des histoires » (Story-telling) et dans celui de la mercatique (le marketing et l’art de la vente), sans même parler de corruption ou de PA, PA pour petits avantages…
Bref, voici encore actuellement un exemple de ces forces à l’oeuvre.
Prenez deux grandes sociétés comme Le Bon Coin et la CAMIF. Ajoutez-y quelques bons attachés de presse aux honoraires sans doute confortables qui font le siège de l’Assemblée Nationale et nos « zaimables zinfaillibles zélus »… qui se font mettre dans la tête de créer un avantage fiscal pour les achats d’occasion !
Ben, oui, pensez donc ma brave dame, acheter du Français (la Camif qui en fait son axe de vente) ou de l’occasion (le métier du Bon Coin) et vous obtenez une demande de 2 sociétés privées de créer une nouvelle niche fiscale. Vous pourriez ainsi déduire de vos impôts une partie des achats sur Le Bon Coin par exemple… Merveilleux n’est pas ?
Merveilleux pour les profits du Bon Coin, ça c’est sûr.
Pour l’intérêt particulier on voit bien l’avantage.
Pour l’intérêt général c’est moins sûr…
Taxer le neuf, et détaxer la réparation !
Il y a une proposition ou une approche assez simple pour essayer d’améliorer notre empreinte écologique, notre niveau d’emploi, et au bout du compte le bien-être dans la société.
Il s’agit de taxer fortement les produits neufs. Franchement de vous à moi payer mon aie-phone 1 200 euros ce qui est déjà considérable, ou 1 400 euros ne changera pas grand chose (il faudra attendre 3 mois de plus pour mettre plus de sous de côté), si ce n’est aux profits d’Apple.
Donc oui, il faut massivement augmenter la TVA sur tous les produits qui sont soit fabriqués loin (TVA écologique) soit non indispensables (on épargne les produits alimentaires, les produits d’hygiène de base etc), et on taxe tous les e-bidules électroniques au sens large.
Cela doit s’accompagner d’un obligation à rendre tous ces produits réparables et de disponibilité de pièces détachées pendant 30 ans.
Il ne faut pas permettre d’acheter moins cher, mais rendre l’acte de réparer économiquement rentable !
Puis, on détaxe totalement le travail de tous ceux qui auront une activité de réparation !!
Combien de fois nous jetons à la poubelle des choses que nous ne pouvons pas réparer, ou plus grave, qu’il n’est pas rentable de réparer parce que l’achat neuf est moins coûteux que l’acte de réparer qui se décompose en « pièces détachées » et en « main d’oeuvre ». Le problème c’est évidemment dans l’acte de réparer, le coût du travail, comparé à l’achat neuf de bidules produits en masse en Chine…
Ce sont des centaines de milliers d’emplois qui pourraient être facilement créés de cette façon et cela viendrait évidemment développer ce que l’on appelle l’économie circulaire.
Permettre de déduire de ses impôts les achats effectués sur Le Bon Coin est une ânerie sans nom, une gabegie fiscale, une honte démocratique ne serait-ce que d’y penser de cette façon-là est un non-sens économique.
Le problème ici n’est pas que quelques entreprises privées défendent des intérêts purement et spécifiquement particuliers. Mais que le système laisse la place à ce genre d’approches, et que la représentation nationale puisse finir par être sensible à ces actions de lobbying qui, à l’arrivée, finissent par nuire considérablement à l’intérêt collectif.
Les solutions existent, mais c’est tout qu’il faut revoir. Il faut revoir la fiscalité, la monnaie, les taux qui doivent être individualisés par secteur pour éviter la rigidité qu’impose un taux directeur unique, etc, etc… Le problème c’est que dans un monde totalement interconnecté, où nous avons perdu volontairement toutes nos souverainetés, nous n’avons, plus aucun, levier de commande.
Il ne se passera donc rien.
Et nous assisterons impuissant à l’accélération du rythme des âneries… jusqu’à l’effondrement aussi douloureux que salvateur.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Ah! La TVA écologique, la TVA sociale! Quelle connerie oui! On a vu ça en Allemagne où pour protéger les produits allemands on a passé la TVA de 16% à 19% sur tous les produits contre un prétendu allègement de charges. Je n’ai pas eu l’impression de payer moins de racket social pour ma retraite, mais bien de voir les prix flamber.
Il sera légalement impossible de mettre une TVA à 25% sur les chinoiseries et la laisser à 20% pour les produits estampillés Eurocature. Et quand bien même, le produit chinois qui arrive à 1 € HT demeurera toujours moins cher que le produit européen qui vaut 20 ou 30 € HT.
C’est sûr que dans la réparation, le travail automatisé n’a pas vraiment sa place. Il faut des femmes et des hommes bien en chair.
Vraiment » géniales » toutes ces idées à la …. ! C’est cela que l’on nomme LE PROGRES ?? L’Education Nationale a déjà compris, -après nos politiques- qu’éduquer les enfants ne sert à rien : si les adultes sont en marche arrière, OU ont de telles idées….. l’avenir sera TRES positif !! Bof….. pourquoi pas !!
Bonjour Charles.
Taxer le neuf, c’est déja fait a la vente, et détaxer la réparation est une bonne idée.
N’ oubliez pas que les français sont les rois de la débrouille.
Et grâce a internet on peut acheter directement un produit d’occasion près de chez soi pour trois fois rien! et faire de même pour la réparation.
Bonjour Charles,
Petite pub au passage pour Back Market, dont je suis un récent client, désintéressé et pour l’instant satisfait.
En repensant aussi à mon cordonnier qui a su ressemeler, il y a 2 ans, une vieille paire de souliers (achetée en francs) en cousu norvégien.
Bien à vous.
Votre proposition risque de créer une usine à gaz fiscale de plus. Le plus simple est la demondialisation en cours qu’ il faut accélérer.
Un crédit d’impôt signifie des justificatifs, sinon ce serait trop simple.
Ce qui signifie aussi des factures à émettre pour les vendeurs.
Vous la voyez la douille pour les vendeurs ?
Au début ce sera ; c’est bien pour tout le monde !
Et puis ça deviendra vite : dis donc Jean-Claude, t’as fais 100€ de vente ce mois ci, oublie pas l’état 🙂 (surtout qu’ils en avaient déjà parlé de taxer l’occasion).
Je n’aime pas ça du tout, mais récemment, j’ai été contraint de jeter une imprimante-scanner qui était en panne à la déchetterie.
Le simple devis m’aurait coûté plus cher qu’une imprimante neuve.
Mais du moins, cet appareil était-il vraiment en panne, car moi-même, je l’avais eu gratuitement d’une personne qui s’en débarrassait car les cartouches en magasin coûtaient plus cher que d’en racheter une neuve.
Pour cet appareil, je n’ai jamais utilisé que des cartouches compatibles recyclées achetées sur le net, mais la panne a signé son arrête de mort.
C’est totalement inadmissible: un appareil d’une technologie si avancée tel qu’une imprimante-scanner qui fini à la poubelle parce que les consommables reviennent plus cher que la machine…
C’est complètement et totalement insensé, mais c’est autorisé au nom de la liberté de commerce et d’industrie.
Quand j’étais gamin, les réparateurs de chaussures, de réfrigérateurs, de télé, même de matelas on les avait au coin de la rue parceque, des chaussures, un frigo, une télé, un matelas, ça coûtait cher! Aujourd’hui, ça ne coûte pas grand chose (en apparence) du coup, les décharges se remplissent et le chômage augmente. Vous préférez la chemise chinois à 20 euros + le RSA + la CMUC + la taxe déchet etc. soit 60 ou 70 euros le vrai prix de cette chinoiserie ou la chemise française à 50 euros « réparable » avec moins de charges sociales et plus de monde au travail?
Il existe a Paris l’Isel , institut des hautes études de lobbying(jargon novlangue) c’est à Paris et ce machin « forme » les futurs prestataires de pots de vin ,vous savez ces parasites qui transforment des élus en corrompus ,,c’est typiquement ,chimiquement un pur précipité Us d’Al Capone.Ceci existant hélas il faut savoir qu’en gros le prix d’une réparation main d’oeuvre est égal a trois fois le prix de la matière première,comme d’habitude l’inventeur de cette géniale idée a le compas dans l’oeil ,mais c’est la pointe
Merci de ce rappel holistique, le changement de paradigme se fera avec de vraies réformes
La commission européenne emploie 30000 fonctionnaires toutes catégories confondues;
Entre Bruxelles et Strasbourg, sévissent 25000 lobbysts.
Certaines catégories de fonctionnaires ont un statut qui ne leur permet pas de rémunérations légale. Qu’à cela ne tienne on leur promet de belles situations dorées, pas fatigantes, à leur sortie. Pour les autres, l’argent ruisselle bien mieux que sur les travailleurs des firmes!!!!!
En France, la notion de normes et de réglementation professionnelles appartient à l’Etat et doit s’exercer dans la démocratie.
Mais l’État qui est plus passionné par le marketing de soumission des peuples s’en remet aux associations professionnelles qui elles, sont complètement inféodées aux grandes entreprises qui ont les moyens de payer grassement des gens pour aller parloter dans des associations bien chicos.
Voila comment l’intérêt général et la préoccupation écologique passent totalement à la trappe.
Personnellement, je suis pour tout ce qui peut alléger notre empreinte écologique. Et à chaque fois que j’ai besoin d’un produit, je regarde en priorité sur CoinCoin. Donner une 2ème, ou 3ème vie à un objet, c’est essentiel. (Comme mes vieilles pièces d’or qui on circulé de mains à mains jusqu’à arriver dans mes popches…)
Tant qu’on y va à réformer la TVA, il faut revenir (au moins partiellement) à son prédécesseur: la taxe locale.
C’était un impôt sur le chiffre d’affaire qui n’était pas déductible.
Conséquence collective ? Il y avait « intégration ». Il n’y avait pas de sous-traitance en chaîne qui dilue les responsabilités et met en concurrence des personnes qui ne sont pas rattachées aux mêmes conventions collectives
(et finir par attribuer le travail à des pauvres tâcherons auto-entrepreneurs qui, faute de compétences diversifiées et le nez dans le guidon, ne se rendent pas compte de leur situation).
A quand une loi contre tel obsolescence programmée je viens de me débarrasser d une superbe gazinière BRANDTachetée 500 euros il y a 4 ans et non réparable puisque le thermostat four n est plus dispo
Ma cafetière melita m a lâché au bout de 2 ans
Et ainsi de suite…
Non je ne vendrais ni n achèterai jamais d occasion du matos un brin sophistiqué
Et je reste polie pour exprimer mon dégoût à l egart de nos élus de tous poil censés défendre la france cest à dire les français
Bonjour Charles,
Vous avez raison, il vaut mieux réparer que jeter et je fais encore réparer ma vieille tondeuse de 30 ans chez mon mécanicien qui ne comprend pas pourquoi je ne la change pas…
Une fois de plus on sent le système piégé dans ses contradictions, alors qu’on « oblige » les automobilistes à mettre à la casse des vieilles voitures qui roulent et peuvent encore servir à des jeunes, pour faire tourner des industries automobiles largement délocalisées, biberonnées à des bonus financés par le con-tribuable.
Ne faudrait-il pas (en même temps que se développent des réseaux de gens qui réparent : Emmaüs, ateliers coopératifs, etc…) organiser un boycott des multinationales de la con-sommation ??
On signe ou ?
La seule solution c’est la décroissance organisée !
Le neuf est déjà taxé (TVA), pour autant on peut aller plus loin, car le prix du neuf est basé sur un calcul faux: il n’intègre pas la globalité des coûts (environnementaux, sociaux, usure des infrastuctures, recyclage ultérieur du vieux produit, perte d’impôts, de charges sociales et de salaires liés à la production chinoise,….). Toute comparaison entre un coût de réutilisation justement calculé et un coût de substitution n’intégrant qu’une partie des dépenses réelles est forcément une escroquerie!
réparer de préférence à acheter, beau discours.
mais on est parfois obligé même lorsque le produit n’est pas en panne:
Ex: la bureautique informatique et ses nouvelles connectiques.
ports parallèles etc..
j’ai du changer tous mes appareils qui fonctionnaient, mon excellentes imprimantes laser, le scanner etc…
et je ne parle pas de la domotique
ou bien de mes vieux films etc…
« J’adore » » le monde moderne mais j’apprécierais qu’il le laisse en dehors….
Bien vu, mais il n’y a plus rien de réparable, tout juste le strict minimum et encore…il faut la mallette plus la licence logiciel.
En introduisant du logiciel dans les biens d’équipements, meme anodins, on introduit en fait en droit d’usage : celui des licences et des brevets.
Par ailleurs, l’économie des pièces détachées fut profondément modifiée : on ne veut plus de stock, on refile celui-ci en amont via les flux tendus et ce n’est là qu’un aspect de cette économie.