On nous a fait pleurer et couiner sur les pauvres Espagnols qui allaient mourir desséchés pendant quelques jours de printemps bien secs et chauds avant d’être remplacés par de grandes inondations et trop d’eau !

Il ne faut pas confondre météo et climat qui s’étudient sur des horizons de temps forts différents. Mais c’est un autre sujet.

Ici le débat c’est l’utilisation de l’eau en Espagne.

« Pour développer le metavers et l’intelligence artificielle, le géant américain Meta souhaite implanter un nouveau centre de données en Espagne, dans la région de la Castilla-La Mancha. Un projet très gourmand en eau qui pose question dans cette province régulièrement touchée par la sécheresse.
C’est dans une réserve naturelle protégée, refuge des aigles noirs de la région, que se situe le terrain convoité par Meta. S’il obtient toutes les autorisations, son prochain centre de données devrait voir le jour sur près de 180 hectares, le long de la zone industrielle de Talavera de la Reina.

Nous sommes à 130 km à l’ouest de la Capitale espagnole, dans un territoire agricole de la Castilla-La Mancha, très aride, malgré la présence du Tage. Ici la sécheresse dure depuis le mois de février. Si les agriculteurs n’ont pas encore de restrictions d’eau pour le moment, tous redoutent d’en manquer, et de renoncer à une partie de leur production, comme l’été 2022.

Aurora Gomez est militante écologiste et une enfant de la région. Le problème de l’eau, cette fille d’agriculteur le connaît bien, et c’est pourquoi dit-elle, elle ne comprend pas pourquoi Meta souhaite s’y installer. « Cet endroit va ressembler à un entrepôt géant… de l’extérieur, on ne verra plus l’horizon. Tout ce que vous voyez autour de vous, ça va disparaître ! » déplore t-elle, à travers la vitre de sa voiture électrique. »

600 millions de litres d’eau par an

Le projet de Meta prévoit 102 hectares de hangars pour abriter les milliers de serveurs qui marcheront en continu. Des systèmes informatiques qui ont besoin d’être refroidis, pour éviter la surchauffe. Et pour se faire, Meta prévoit d’utiliser environ 600 millions de litres d’eau par an, dont 200 millions, prélevés dans le réseau d’eau potable de la ville de Talavera de la Reina. Le reste dans un affluent du fleuve Tage.

Meta tempère : « Le centre de données pourrait potentiellement utiliser jusqu’à 200 millions de litres d’eau potable par an, avec 82,5 millions de litres renvoyés dans le réseau d’eaux usées ? La consommation globale serait donc estimée à 117,5 millions de litres. »

Pour la militante écologiste, cela risquerait de créer des pénuries, dans cette région touchée par des sécheresses à répétition.

600 millions le chiffre qui fait peur !

Pourtant, et je ne défends pas ce projet, je remets juste en perspective, cela ne fait « que » 600 000 m3 et ce n’est pas du tout la même chose ! La présentation des chiffres compte tout de même.

Alors cela ne veut pas dire que ce projet à cet endroit est une bonne idée, mais qu’il faut bien avoir une politique qui articule développement économique (pour ne pas dire numérique), gestion de la ressource en eau et stockage de cette ressource précieuse.

Charles SANNAT

 

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