Paradoxalement, ce n’est pas dans les zones les plus pauvres de notre pays que la crise sera la plus dure.

C’est assez logique à comprendre. Des zones entières de notre pays ont connu les fermetures d’usines et les délocalisations.

Pour beaucoup d’endroits, il n’y a plus grand chose à fermer, parce que presque tout ce qui pouvait fermer a déjà fermé.

En revanche, dans les grandes villes, les populations ont été plutôt les gagnantes de la mondialisation d’où cet immense fossé entre la France des gilets jaunes et celle des villes qui n’a toujours pas compris ni le sens ni la naissance de ce mouvement.

Pourtant tout ceci est sur le point de basculer dangereusement.

Les grands perdants de la crise actuelle sont évidemment les classes moyennes supérieures des grandes villes qui tremblent pour leur emploi… et leur pouvoir d’achat !

Privé : le salaire des cadres va être impacté par la crise, prévient l’Apec

« Après une année 2019 marquée par la stabilité, le salaire des cadres du privé va « certainement » être impacté en 2020 par la crise économique engendrée par l’épidémie de coronavirus, a prévenu mercredi 2 septembre l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

La rémunération brute annuelle médiane des cadres du privé (la moitié gagne plus, l’autre moitié gagne moins), incluant la part fixe et la part variable, s’est élevée à 50 000 euros l’an dernier, selon une étude réalisée en mars et basée sur les réponses de 16.000 cadres du privé, clients de l’Apec. « La crise économique a d’ores et déjà un impact visible sur l’emploi des cadres mais elle aura aussi certainement un impact sur leurs rémunérations », alerte le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau, cité dans un communiqué.

L’Apec souligne que la crise « devrait avoir un impact sur les composantes variables » du revenu des cadres du privé, liées à leurs résultats ou aux performances de l’entreprise. La part variable de leur rémunération « devrait baisser », ce qui touchera « en particulier les cadres commerciaux et ceux des grandes entreprises ». L’intéressement et la participation « devraient être plus faibles » , avec « des effets notables pour les cadres des grandes entreprises ».

En outre, la crise devrait « ralentir » les hausses de salaires « individuelles ou collectives », ainsi que les mobilités internes ou externes qui permettent « fréquemment » d’obtenir une augmentation. Et en cas de chômage, le retour à l’emploi « s’accompagne parfois d’une baisse de la rémunération », relève l’Apec.

Autres craintes : une baisse de la rémunération fixe des cadres via la signature d’accords de performance collective (APC) dans les entreprises et une évolution salariale moins favorable pour les cadres « en début de carrière ».

Bref, sale temps pour les hauts salaires des grandes villes.

C’est une très mauvaise nouvelle, car les classes moyennes supérieures sont déjà peu nombreuses. Or, ce sont elles qui assurent le « ruissellement » économique dont on parle. Ce sont tous les petits riches qui emploient, consomment, investissent, achètent de manière significative. Les secteurs de l’automobile ou de l’aéronautique ont toujours été rémunérateurs pour les salariés. Ces deux secteurs sont sinistrés, de même que des pans entiers de notre économie.

Le chômage va augmenter, les salaires baisser, et le cercle vicieux de la déflation pourrait vite devenir une terrible réalité.

Charles SANNAT

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Source Boursorama.com ici

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