« Il n’y a pas de demande de salariat chez les livreurs » selon Melvina Sarfati El Grably, nouvelle DG Deliveroo France…

Vous pourriez me dire que la Dame Melvina prêche évidemment pour sa paroisse et pour l’ubérisation et la précarisation des métiers, mais pourtant je ne pense pas que ce soit-là l’unique explication.

Les syndicats sont vent debout contre les nouvelles formes de travail non salarié car c’est évidemment également aussi là l’ubérisation des syndicats !

Pas de salarié ? Pas de syndicat !

Voilà la réalité.

Alors les syndicats tentent logiquement et c’est bien normal de rameuter les faux travailleurs indépendants d’Uber ou de Deliveroo et de façon générale de toutes ces plateformes qui utilisent de vrais faux indépendants et essaient également par tous les moyens possibles de faire requalifier les collaborations en contrats de travail.

Pour autant, les gens sont généralement contents d’être indépendants, même si c’est une indépendance relative (pas plus et pas moins que celle d’un franchisé Mac Do qui doit respecter un cahier d’obligations de plusieurs centaines de pages).

Ils sont contents et ne souhaitent pas forcément devenir salariés.

Les sujets de préoccupation tournent généralement autour des tarifs des courses ou des modes d’attribution des courses pour que tout cela leur permette de gagner dignement leur vie.

Plus nous avançons dans le temps et plus le salariat semble apparaître pour une fausse sécurité et dans certains cas une prison, la prison de son emploi.

La fin du salariat, c’est aussi la fin des syndicats sous la forme que nous connaissons.

La lutte des classes ou plus précisément la lutte des plus faibles et des exploités contre les exploiteurs et les plus forts, elle, ne changera pas, elle sera toujours là, c’est son mode d’expression qui va évoluer très rapidement.

Le besoin de syndicat, le besoin de représentativité, de défense, la nécessité de contre-pouvoirs sont autant d’actualité hier qu’aujourd’hui.

Les syndicats se font ubériser et ils ne voient pas grand-chose venir.

Mais d’autres formes de luttes apparaîtront inévitablement, car le sujet, lui, demeure.

Charles SANNAT

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Source La Tribune ici

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