Même BFM TV que l’on ne peut pas qualifier d’anti-gouvernemental primaire commence à s’inquiéter sérieusement des effets des nouveaux DPE et de la loi sur les « passoires énergétiques ».

« Le nombre de passoires thermiques serait largement sous-estimé, notamment en raison du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) en vigueur depuis juillet 2021, avec un faux départ pour les logements construits avant 1975 corrigé en novembre.

Déjà alerté à l’automne, le gouvernement avait procédé à une nouvelle modification dans l’urgence, mais les diagnostiqueurs contactés par BFM Business sont formels: les résultats n’ont quasiment pas bougé depuis. La France compterait donc 8 à 9 millions de logements très énergivores (classés F ou G). En outre, dans l’ancienne version du DPE, entre le parc privé et les HLM, on parlait déjà d’environ 3 millions de logements à rénover. Cette fois on devrait avoisiner les 4 millions de logements ! »

Une véritable bombe pour le marché de la transaction, mais aussi pour celui de la location.

« Tout d’abord, rappelons que ce nouveau DPE, qui est obligatoire pour toute vente, est désormais opposable. Lors de la vente d’un bien classé F ou G, l’acheteur pourrait tiquer et vouloir négocier le prix. Et si la note n’est pas juste il peut se retourner contre le vendeur. En conséquence, dans certaines zones, on constate des décotes de prix sur ces passoires thermiques. Mais c’est aussi une bombe sur le marché locatif, puisque tous les logements classés G ne pourront plus être loués à partir de 2025 et ceux classés G à partir de 2028, ce qui va créer un manque de logements si les propriétaires ne les rénovent pas d’ici là… »

Car le risque c’est bien celui-là, retirer du marché locatif des millions de logements sous prétexte qu’ils seraient brutalement devenus insalubres.

Plus grave, les sommes nécessaires pour rénover de nombreux biens sont totalement disproportionnées aussi bien vis-à-vis de la valeur des biens, que, et c’est encore pire des économies sur les factures d’énergie des locataires.

En gros on demande aux propriétaires de dépenser 40 000 euros pour qu’un locataire puisse économiser au mieux 1 000 euros pas an sur sa facture de chauffage. 40 ans de retour sur investissement c’est absurde économiquement.

Je ne vous parle pas même pas du nombre d’année de loyers que de telles dépenses de rénovations représentent.

« Alors que la moyenne basse pour sortir un bien de l’état de passoire thermique est de 40 000 euros par logement, cela représente 160 milliards d’euros à mobiliser dans les 5 prochaines années. Les 2 milliards d’euros de budget de la principale aide à la rénovation MaPrimeRénov’ ne suffiront sûrement pas… »

Si même BFM le dit…

Charles SANNAT

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Source BFM Tv.com ici

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