Entendez-vous ces sombres craquements ? La monnaie turque ? Crack ! La monnaie argentine ? Boum ! Comment expliquer cela à votre avis?

Voici ce que disent Les Échos :

« Effondrement du peso, envolée des taux d’intérêt, intervention du FMI… : l’Argentine semble replonger dans une crise financière comparable en intensité à celle qu’elle a connue lors de sa banqueroute de 2001.

Un coup dur pour le président Mauricio Macri arrivé au pouvoir fin 2015 et dont les réformes – progressives – pour passer d’un système protectionniste à un mode plus libéral, comme l’accord passé avec les fonds vautours qui a permis à l’Argentine de revenir sur les marchés internationaux, ont permis à la troisième économie d’Amérique latine de retrouver une croissance de 2,8 % en 2017, après une récession de 2,3 % en 2016.

Quels sont donc les ressorts de cette nouvelle crise ?

Où en est le peso ?

En 2000, le peso était à parité avec le dollar. Il en est aujourd’hui à plus de 95 % de dévaluation vis-à-vis du billet vert. Son long recul face au dollar s’est brutalement accéléré depuis le début de l’année (plus de 53 % de baisse), et il a enregistré jeudi sa plus forte dépréciation en une seule journée (-13,52 %). Caractéristique négative : le marché du peso est très peu liquide, et tout ordre de vente, même de taille modeste, suffit à faire plonger la devise argentine.

La hausse des taux d’intérêt aux États-Unis

Comme d’autres grands pays émergents, l’Argentine a été mise à mal par la hausse des taux d’intérêt et des rendements obligataires américains. Auparavant, les investisseurs empruntaient en dollar pour investir dans ces pays où les taux étaient plus élevés, provoquant une pression à la hausse des cours des monnaies locales, comme le peso. La politique de remontée des taux de la FED a rendu cette stratégie obsolète, et provoqué notamment un reflux des investissements en devise argentine. »

La faute à la hausse des taux !

Quand il y a une famine, les gros maigrissent, les maigres, eux, meurent ! Il en va de même pour l’économie. Les riches s’appauvrissent, certes, mais peuvent largement survivre. Les pauvres, eux, n’ont plus que la peau sur les os, et c’est exactement ce qui est en train de se passer avec les pays émergents, aux monnaies fragiles.

Les taux montent aux États-Unis, et ce qui était prévisible est en train de se passer. L’argent quitte les « petites » économies. Les monnaies périphériques s’effondrent. Le dollar ? La monnaie américaine, mais le problème du reste du monde.

Quand les États-Unis augmentent les taux américains, ils drainent des milliards chez eux, des milliards qui manquent aux autres économies.

Regardez bien ce qu’il se passe sur les émergents, sur les pays d’Amérique latine, c’est précurseur de gros problèmes monétaires à venir.

Charles SANNAT

Source Les Échos ici

Please complete the required fields.