D’abord on limite l’accès, puis on réforme.

Voilà la méthode qui est actuellement à l’oeuvre pour faire muter les fonds en euros qui constituent l’essentiel des sommes sur l’assurance-vie, placement financier préféré des Français.

Loin de moi l’idée de vous dire que l’assurance-vie c’est génial et cela fait plus de 10 ans que j’alerte sur les risques liés à ces placements.

Non pas qu’il faille forcément les fuir, disons qu’il faut en être conscient pour les limiter et intégrer ces risques dans votre gestion patrimoniale et les pondérer des avantages d’un tel placement.

L’assurance-vie est avant tout une enveloppe fiscale.

Son intérêt est donc avant tout… fiscal avec un avantage certain pour la taxation sur les bénéfices et encore plus certain dans le cadre des successions.

Là ou c’était un excellent placement, c’est qu’avec les fonds en euros, même faiblement rémunérés, l’épargne devait être garantie et le capital ne pouvait pas baisser.

Ce n’est plus franchement le cas.

« Best-seller de l’épargne, le fonds euros de l’assurance vie est en train de muter. Objectif : donner plus de latitude aux assureurs pris en étau par la baisse des taux d’intérêt. Les épargnants vont, quant à eux, devoir s’habituer à ces nouveaux supports, potentiellement plus rémunérateurs, mais aussi plus complexes.
Acte 1 : on limite. Acte 2 : on réforme. Il y a encore quelques années, le fonds euros était l’eldorado des épargnants. Aussi sûr qu’un livret d’épargne, il est parvenu à rapporter en moyenne, plus de 3 % nets de frais de gestion jusqu’en 2011. Mais, depuis, sa rémunération est tombée à 1,50 % de moyenne pour 2019. Cette chute s’explique par les rendements des actifs composant les fonds euros, qui, dans le sillage des taux d’intérêt en général, ont décliné.

Cette dégringolade, combinée au fonctionnement du fonds euros, piègent les assureurs. D’un côté, la garantie en capital les empêche d’investir sur des actifs risqués. De l’autre, ils doivent tout de même parvenir à dégager une performance au moins égale à leurs frais de gestion. Et même si la rémunération du fonds euros est de plus en plus faible, les épargnants continuent à miser dessus : près des trois quarts des montants des assurances vie sont investis sur des supports en euros, selon la Fédération française de l’assurance.

C’est pourquoi, après avoir, étape 1, conditionné l’accès au fonds euros à un investissement minimum sur des unités de compte (UC), non garanties, les assureurs passent à l’étape 2 : réformer les fonds euros eux-mêmes pour rendre la garantie en capital moins contraignante à gérer. Pour les épargnants, la promesse est bien sûr d’infléchir la baisse des rendements. A ce stade, trois alternatives aux fonds euros classiques émergent ».

De nouveaux fonds en « euros » plus ou moins risqués sont donc en train de remplacer progressivement les anciens fonds euros qui avaient fait le succès de l’assurance-vie.

Pour simplifier, désormais, il n’y a plus de garantie totale du capital et ce dernier peut baisser.

L’assurance-vie devient donc un placement risqué comme les autres.

Il reste encore une fois l’avantage fiscal dans les successions qui n’est évidemment pas négligeable du tout.

Quant à ceux qui détiennent des vieux fonds en euros, mieux vaut les garder précieusement si votre objectif est de garantir votre capital en vue d’une succession prochaine.

Charles SANNAT

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Source MoneyVox ici

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