« Le ministre allemand des Affaires étrangères a exhorté mercredi son pays à cesser d’être « avare » dans les discussions sur les réformes en Europe, dans une critique indirecte contre la prudence budgétaire d’Angela Merkel.

« L’épargne est une vertu, mais l’avarice est un danger pour ce que nous voulons obtenir et construire, c’est-à-dire l’unité et la force de l’Europe », a déclaré Heiko Maas dans un discours prononcé à Berlin.

Une flèche visant implicitement la chancelière allemande, qui renâcle à desserrer les cordons de la bourse pour des investissements en Europe, en dépit des excédents commerciaux et budgétaires allemands massifs et des appels en ce sens du président français Emmanuel Macron. »

Il faut bien avoir à l’esprit que le gouvernement allemand a été complexe à former et qu’il s’agit d’une coalition avec des rapports de forces et des équilibres bien précaires. Tous les courants ne pensent pas la même chose et la diplomatie a été confiée à un ministre qui est plutôt pro-européen, mais qui n’a pas les mains libres sur la politique menée par l’Allemagne.

Quand j’écris régulièrement que l’Allemagne n’a pas forcément le rôle qu’elle devrait avoir en Europe et qu’elle a une vision suprématiste, je ne suis pas le seul à le penser, et ce qui est important de montrer c’est que même en Allemagne, beaucoup sentent bien que sans abandon il ne peut pas y avoir par définition de grand saut fédéral.

Sans grand saut fédéral, il ne restera que le petit sot !

Et le petit sot c’est que s’il ne peut pas y avoir plus d’Europe, alors il en faudra moins.

Les Français tentent de pousser la partie de poker avec l’Allemagne en faisant « tapis » et en proposant ni plus ni moins une fusion avec l’Allemagne… Pourtant, les Allemands semblent avoir, pour le moment, beaucoup de mal à franchir le pas ! D’ailleurs, Merkel, dans le cadre de ces négociations de marchands de tapis, a mis dans la balance le siège français au conseil de sécurité de l’ONU qu’elle souhaite « européaniser » !

L’hégémonisme allemand est finalement, aujourd’hui, le principal frein à l’avancée du projet européen.

Je ne m’en plaindrai pas.

Charles SANNAT

Source AFP via romandie.com ici

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