Limitation des crédits immobiliers : les courtiers tirent la sonnette d’alarme car selon « les spécialistes du courtage en crédit immobilier, les recommandations du Haut conseil de sécurité financière (HCSF) entraîneront une baisse significative de la construction de logements ».

Le HCSF impose désormais aux banques que la durée d’emprunt n’excède pas 25 ans et que le taux de 33 % d’endettement soit respecté ; en admettant néanmoins que 15 % des crédits (en volume) puissent dépasser ces critères si les 3/4 de ces dérogations bénéficient aux primo-accédants (qui sont généralement aussi les plus fragiles).

Sophie Ho Thong, fondatrice de « J’aime mon courtier » estime que c’est d’abord cette règle des 33 % d’endettement qui posera problème puisque, selon elle, entre 35 et 40 % des acquéreurs n’auraient plus accès au crédit immobilier.

Sauf qu’il faut bien calmer la « spéculation » immobilière dans cette période de taux proches de zéro et que c’est plutôt une bonne chose que de rappeler les fondamentaux de l’octroi d’un crédit pour éviter au mieux les situations fâcheuses de surendettement.

Néanmoins lorsque Sophie Ho Thong explique « la règle du 33 % n’est ni juste, ni fiable, les établissements bancaires le savent et sont capables d’analyser au cas par cas les risques sur chaque dossier. » Elle a totalement raison.

Pourquoi ?

A cause du reste à vire.

Si je gagne 1 200 euros, et que je consacre 400 euros à mon crédit pour me loger, il me reste 800 euros pour finir le mois, et je ne suis endetté qu’à « 33 % » pourtant finir son mois avec 800 euros, c’est faisable mais il faut savoir gérer au cordeau.

Si je gagne 12 000 euros par mois, et que je suis endetté à 33 % cela fait… 4 000 euros par mois, mais il m’en reste encore 8 000 et avec 8 000 de reste à vivre, si je suis un peu économe, je peux même m’endetter à 50 % car il me resterait encore 6 000 euros de reste à vivre et largement de quoi finir mon mois sans me trouver sous les ponts et en payant même mes impôts !!

C’est en ce sens que les courtiers ont raison, et que cette règle des 33 % si elle est un point de repère évident, n’a pas le même sens en fonction des revenus, de l’âge, de la situation et aussi du patrimoine de l’emprunteur.

Charles SANNAT

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Source Batirama.com ici

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