Aux Antilles, les forces françaises se préparent à une éventuelle rupture des câbles sous-marins de communication

Outre les satellites, les câbles sous-marins sont aussi vulnérables. Et la Russie s’y intéresse depuis déjà un bon moment, le navire Yantar ayant souvent été repéré près de ceux reliant l’Europe au continent américain.

D’ailleurs, les forces françaises se préparent à une rupture de ces câbles de communication sous-marins. Rupture qui peut être accidentelle, comme cela est arrivé à celui qui relie la Guadeloupe à Antigua, en décembre 2020, ou provoquée sciemment.

C’est la raison pour laquelle la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information [DIRISI], dont on ne parle sans doute pas assez alors qu’elle tient un rôle devenu essentiel de nos jours, a conduit l’exercice TRITON [Tests de résilience interarmées des transmissions], le 23 février dernier.

Selon l’État-major des armées [EMA], cet exercice a consisté à « à préparer les Forces armées aux Antilles [FAA] à faire face à une coupure de ses transmissions » vers la Métropole. Et de préciser : « L’objectif était de mettre en œuvre les moyens de transmissions de secours par voie satellitaire, en simulant une panne totale des liaisons transatlantiques sous-marines ».

Cet exercice a ainsi mobilisé plus de 150 militaires de la DIRISI en Martinique, en Guadeloupe et en Métropole, ainsi que ceux du centre des opérations des FAA. Le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-Mer [BSAOM] Dumont d’Urville et la frégate de surveillance Germinal ont également été mobilisés.

Nos forces armées ont raison de simuler une coupure des câbles de communication, car si la situation devait continuer à s’aggraver ce serait sans doute l’une des mesures de rétorsion non militaires des Russes et cela ne concernerait sans doute pas que les Antilles mais toutes les communications sous marines.

Mais lorsque nous n’aurons plus de câbles, nous utiliserons les satellites. Parfaits. Mais ils sont également très vulnérables.

La Russie a un avantage sur le « low tech », traduisez par « basse technologie ». Ils ont beaucoup plus de vieux tanks que nous. Les nôtres sont modernes et comme tous les truc modernes, cela nécessite de l’entretien, des pièces détachées et finalement c’est très fragile.

Nos effets multiplicateurs de forces proviennent de notre technologie.

En cas de conflit, même conventionnel, les Russes supprimeront nos facteurs multiplicateurs de forces, en détruisant nos câbles sous-marins, comme nos satellites.

La vraie question, c’est comment peut-on communiquer sans câble et sans satellite ?

Tous les exercices actuels reposent sur la disponibilité de haute technologie.

C’est loin d’être une supposition évidente en cas de guerre, et je pense que nous pourrions bien vite retrouver du charme à nos anciens pigeons voyageurs.

Aux dernières nouvelles nous en avions encore quelques-uns.

Dans notre monde d’hyper-communication, en cas de guerre, ce sont les communications qu’il faut couper.

Imaginez l’effet sur la population de ne plus avoir BFM toute la journée ! Les implications sont aussi bien civiles que militaires.

Charles SANNAT

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Source Zone Militaire ici

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