Je n’aime pas la paresse et le manque de courage à la tâche et au travail. Je n’apprécie pas plus l’assistanat généralisé.

Ceci étant posé, le travail ne doit pas devenir une aliénation et une souffrance terrible, ce qu’il devient et ce qu’il est devenu dans notre pays.

Cette situation explique bien évidemment, une partie du rejet du monde du travail par les jeunes et moins jeunes.

Cet article de Radio France ici revient de manière fort pertinente sur ce sujet dans ce podcast intitulé…

« Pourquoi le travail est-il devenu insoutenable pour une large partie de la population française ? »

« La question est enfin dans le débat public, mais il est vrai aussi que des personnes – n’ayant pas de connaissances particulières sur le sujet – prétendent que les Françaises et les Français sont paresseux, qu’ils n’aiment pas le travail et qu’il est faux d’affirmer que les conditions de travail sont très dégradées dans notre pays. Il existe néanmoins des enquêtes remarquables, conçues de manière scientifique, passées avec le plus grand soin, qui démontrent que nous avons vraiment un problème avec les conditions de travail dans notre pays.

L’enquête française sur les conditions de travail passe depuis 1978 tous les sept ans auprès d’un échantillon scientifiquement construit et représentatif d’actifs occupés, aujourd’hui composé de 25 000 personnes. Elle a été conçue et est maintenue par la Direction statistique du Ministère du travail, la DARES. Elle nous offre un panorama très précis et détaillé des conditions de travail. Elle met parfaitement en évidence qu’on assiste depuis plusieurs décennies à une dégradation des conditions de travail en France, due en particulier à l’intensification du travail. Il faut travailler toujours plus vite, les rythmes s’accélèrent, les exigences sont plus fortes, aux contraintes industrielles s’ajoutent les contraintes marchandes souvent accentuées par le contact avec le public.

On aurait pu croire qu’avec les nouvelles technologies le travail deviendrait moins pénible, mais c’est le contraire qui s’est passé. La diffusion de l’informatique a accéléré le rythme des demandes mais aussi la surveillance, l’exigence de reporting et de traçabilité ainsi que de mesure des performances. De surcroît, les modifications permanentes des systèmes d’information entraînent des changements organisationnels incessants. »

En gros ?

Ce qui est effroyable et insupportable c’est la pression, les changements permanents, les évolutions épuisantes, tout ceci rentre dans ce que l’on appelle l’intensité du travail. Le nombre d’heures de travail ne rend que très partiellement compte pour ne pas dire pas du tout de l’intensité du travail. En France, l’intensité du travail était moins forte avant les 35 heures et jusqu’à la fin des années 90.

L’autre sujet terrible, c’est évidemment le management, souvent violent et maltraitant. La « coolitude » n’est que de façade. Le « tutoiement » de rigueur, les pots alcoolisés aussi, et pour quoi ? Pour permettre la mise en place de méthodes de management par la manipulation. Plus le salarié est « protégé » plus les méthodes sont en réalité perverses, destructrices et hypocrites. Une bonne insulte ou un bon coup de gueule est bien moins destructeur que la perversité de la mièvrerie.

Charles SANNAT

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