L’or oscille en fonction des nouvelles concernant l’évolution des taux d’intérêt. C’est actuellement, et depuis plusieurs années, l’élément clef qui explique les variations de l’or à la hausse ou la baisse.

Il peut manquer d’or, les mines peuvent être en grève, les cours du pétrole en hausse ou en baisse, les banques condamnées pour manipulation des cours, rien n’y fait, le seul paramètre scruté par les marchés ce sont les taux d’intérêt, et c’est assez logique.

L’or a chuté ces trois dernières années, parce que les marchés voulaient croire que tout allait mieux et que les taux allaient finir par remonter comme l’a dit la FED.

Pour le moment, on ne voit rien venir, et il est clair que toutes les banques centrales sont tombées dans le piège des taux bas et zéro, interdisant toute augmentation significative des taux sous peine d’insolvabilité généralisée.

L’or a de beaux jours devant lui, très beaux jours.

Charles SANNAT

Interview par KWN de John Hathaway, publiée le 10 juin 2016 :

« D’après le World Gold Council, le poids de l’or dans les portefeuilles d’investissement institutionnels s’élève à un minuscule 0,55 %. Le retour de l’intérêt pour l’or en tant que simple assurance, même dans le meilleur des mondes (croissance robuste, paix mondiale, etc.) pourrait déjà avoir un impact potentiellement puissant sur le cours de l’or.

Le déficit d’or physique se creuse

Les perspectives d’extraction d’or par les mines sont obscurcies par la baisse d’environ 40 % du cours de métal enregistré durant ces 5 dernières années. Cette baisse a handicapé le secteur minier de l’or de telle façon que l’on peut s’attendre, au mieux, à la stabilisation de la production aux niveaux actuels. Au pire, à une baisse de la production pouvant s’élever jusqu’à 25 % d’ici 2020 en l’absence d’une hausse durable du cours de l’or d’au moins 50 %. (…)

En plus de ces perspectives sombres concernant l’augmentation de la production minière, les inventaires liquides d’or physique stocké dans les centres financiers occidentaux (Londres, New York et la Suisse) ont été sévèrement réduits par la demande des investisseurs asiatiques. Comme documenté dans un autre article, le « flux » d’or physique alloué aisément accessible a baissé d’environ 67 % depuis 2011. La plupart de cet or a été exportés en Asie et ne retournera pas dans le circuit en l’absence d’une hausse substantielle des cours. Cela s’explique par le fait qu’il a été raffiné à des niveaux de pureté et dans des formes privilégiés sur les marchés asiatiques et qui ne sont pas acceptés en l’état par les marchés financiers occidentaux. Le graphique ci-dessus met en exergue la baisse de 67 % des stocks d’or privé. L’or des banques centrales stocké à la banque d’Angleterre n’entre pas en ligne de compte dans le cadre de cette discussion.

La résurgence de l’intérêt actuellement négligeable des investisseurs occidentaux dans l’or sera plus que probablement exprimée sous la forme d’arrivées de capitaux dans des ETF comme le GLD. Durant le premier trimestre, les flux entrants dans le GLD furent de 5,68 millions d’onces, le plus élevé depuis 2010, soit 18 mois avant la hausse de l’or vers son record historique. Le GLD et les autres instruments synthétiques similaires sont légalement obligés d’être adossés à 100 % au métal physique.

La poursuite des flux entrants dans les ETF or du premier trimestre semble avoir un impact marginal fort sur les cours de l’or. Nous estimons que l’augmentation de 1 % de la demande d’or (de 0,55 à 1,55 %) équivaudrait à 56 075 tonnes d’or (voir ci-dessous), bien plus donc que le flux d’or disponible connu. Dans ce scénario de réallocation, la rareté de l’or physique engendrera plus que probablement des flux de capitaux vers les instruments synthétiques comme les produits dérivés, les notes structurées, les marchés à terme et les options, des instruments qui engendrent des frais élevés ainsi que des risques que de contrepartie variés. Cependant, dans un environnement de hausse du cours de l’or, la défiance des investisseurs envers ces arrangements va s’intensifier à notre avis. Les substituts à la possession d’or physique en nom propre deviendront de moins en moins acceptables, menant ensuite à une ruée pour posséder le véritable métal.

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Conclusion

Nous pensons que le contexte est mûr pour une forte hausse des cours de l’or. Nous pensons qu’une simple baisse des actifs financiers sera suffisante pour détruire le semblant de confiance accordé à l’argent papier et aux conventions financières actuelles. En raison de l’augmentation du risque systémique, cette baisse pourrait se produire pour une kyrielle de raisons.

Nous continuons de recommander l’exposition à l’or physique et aux actions minières qui seraient les premières bénéficiaires d’un nouveau marché haussier des métaux précieux. Malgré le rallye substantiel que nous avons connu durant le dernier trimestre, nous pensons que les actions minières or restent grossièrement sous-évaluées à long terme vu le potentiel haussier de l’or que nous anticipons. »

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