Lorsque l’on doit vous annoncer de mauvaises nouvelles, les processus sont toujours itératifs, c’est-à-dire progressifs. On y va en plusieurs fois pour rendre les choses « acceptables » et « gérables ». Un éléphant ne peut se manger qu’une bouchée à la fois ! Les plans de licenciements également !
On commence par les départs volontaires.
Puis lorsqu’il n’y a pas assez de volontaires, on passe à la désignation d’office des volontaires qui ne le sont pas vraiment et ce sont les licenciements secs.
C’est ce qu’il se passe actuellement un peu partout en France par exemple chez JC Decaux qui va licencier plus de 150 personnes ce qui est une grande première pour cette entreprise.
A Toulouse, c’est évidemment le cas d’Airbus qui défraie la chronique puisque le trafic aérien ne redécolle pas et que le patron d’Airbus vient d’adresser un courrier alarmant aux salariés.
« Une crise plus longue et plus difficile que ne le laissaient penser les différents scénarios ». Dans sa lettre, Guillaume Faury le président d’Airbus évoque notamment « le ralentissement profond et prolongé » de l’aviation commerciale, conséquence directe de la crise du coronavirus, et ses implications tragiques pour la trésorerie du numéro un mondial du secteur.
Pour la première fois, il indique que « les départs volontaires ne suffiront probablement pas ». Et que donc, il faudrait tailler dans les effectifs. Des licenciements secs sont à attendre et ils se feront sans doute par dizaine de milliers dans les années qui viennent.
Cela ne va pas toucher qu’Airbus mais l’ensemble de la filière aéronautique mondiale qui doit recalibrer ses capacités de production.
Alors qu’encore l’année dernière on nous expliquait qu’il allait falloir construire des milliers d’avions, on se retrouve dans une situation où l’on a des milliers d’avions en stock qui ne volent plus.
Vous remarquerez au passage que l’industrie aéronautique anticipe une crise très, très longue ce qui n’est pas logique puisque la crise sanitaire devrait être finie et terminée….
Alors à votre avis, pourquoi le trafic aérien ne repart pas ?
Et pourquoi faudrait-il licencier si cela ne doit pas durer éternellement ?
Sacrée question n’est-ce pas !!
Charles SANNAT
« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source Actu.fr ici
Ce qui est intéressant dans les articles du jour, c’est de « relier les points ».
Les « élites » sont au courant du peak oil, alertés et informés bien assez tôt, dès la fin des années 90 d’un millénaire passé.
Selon J. Laherrère, la production de pétrole atteindra prochainement un plateau ondulé avant d’entamer un déclin long et irréversible (Article de 1998, je cite de mémoire). Nous y sommes.
Les crises successives imaginées depuis l’aube des années 2000, dont le réchauffement climatique, ne sont que des tentatives de nous faire changer de comportement, donc réduire notre dépendance au pétrole. Devant l’échec de ces tentatives (personne ne veut réduire son train de vie, ou alors si peu), il fallait un moyen autrement plus puissant qu’une incitation basée sur la bonne volonté. Et voici l’ami COVID et surtout la peur entretenue depuis le début de l’année.
LE résultat est éclatant: presque plus d’avions, une demande de pétrole en baisse et un changement de tain de vie contraint et forcé.
Complotisme? À vous de voir. Reliez les points.
Quelques autres informations:
AIRBUS refuse pour l’instant l’application de l’APLD (chomage partiel longue durée) dans l’ensemble de la société, souhaitant la limiter à la production des A320 (qui redémarreront plus rapidement que les autres appareils). Ceci car l’utilisation de l’APLD s’accompagne d’une protection des emplois associés.
A noter aussi qu’AIRBUS évoquait la mise en place d’un accord de compétitivité (genre suppression de jours de congé, prime, avantage sociaux, etc.). Mais plus maintenant. De fait, la mise en place d’un tel accord se serait accompagné d’engagement à réduire les postes supprimés.
Bref, AIRBUS préfère garder les mains libres en termes de licenciements, sans doute plus particulèrement au niveau de son bureau d’étude, de la fonction support et de la production des longs courriers.
AIRBUS est une société dont la richesse vient des investissements et prises de risques étatiques (bref nos impots) effectués dans les années 80 (projet A320) et en distribue maintenant ses bénéfices à ses actionnaires privés.
Les risques pour le public et les bénéfices pour le privé.
Aujourd’hui, AIRBUS ne vise plus à contribuer à une vision stratégique nationale, mais à préserver ses dividendes sur les quelques années à venir.
Pourtant AIRBUS reste systématiquement aidé. Par exemple, au niveau foncier, les terrains sur lesquels les bâtiments sont implantés lui sont gracieusement fourni par les régions / conseil généraux.
De même, pour certaines des aides mises en place par le gouvernements – CORAC, aide à la recherche et développement – AIRBUS n’en profite pas pour ses projets, car préfère mener ces derniers à l’étranger au lieu de développer ses forces au niveau national.
Si on imagine bien les impacts sur les emplois directs, sur ceux chez les sous-traitants, il est plus difficile de voir ceux sur les infrastructures (écoles, hopitaux, services) dans les régions concernées. De même, ceux concernant les promotions des nombreuses écoles d’ingénieurs dont les promotions sont absorbées par AIRBUS dans une proportion non négligeable.
Mais comment voulez-vous faire c’était inévitable licenciement c’est la loi du marché ingrédients pas d’emploi pas d’avion c’est logique non sinon salaire en forte baisse
A mettre en rapport avec votre article sur la fin de l’oleocène et l’ avènement d’une forme de décroissance incontournable qui va mettre à mal les déplacements comme les vols en relation avec le tourisme sans frontiériste…
Le « monde d’après » va t’il ressembler au monde d’avant le monde d’avant ?…Les Amish ont-ils un coup d’avance ? Ah Ah Ah
Il y a plein de commandes d’avions chez Airbus… Airbus qui veut se défaire de ses salariés sans doute au seul profit de Chiffre d’Affaires monstrueux et en faveur des gros salaires de ses chefs !!!…
La Russie elle-même commence à reduire ses exportations afin de conserver son petrole pour l’usage interne des generation futures.
Excellente question ! Grand merci à Charles pour la poser aussi directement.
L’évoquerez-vous dans une prochaine lettre stratégique ?
Pourquoi licencier puisque la crise sanitaire ne devrait pas durer éternellement ?
Peut-être parceque la crise actuelle n’est pas sanitaire et qu’elle cache en réalité un effondrement contrôlé dont la raison centrale est expliquée dans l’article du jour de Charles sur le pic pétrolier.
Ce qui est incroyable c’est l’immense gâchis de matières premières de ces dernières décennies, tout ça pour qu’une poignée de milliardaires s’en mettent plein les poches avant cet effondrement. Car au lieu par exemple de nous vendre des machines à laver qui ne durent que 10 ans, on aurait très bien pu en fabriquer des durables et réparables qui auraient durer un siècle, quitte à nous les vendre 10 fois plus cher. Et ceci est valable pour tout un tas d’autres choses.
Il y a eu un gâchis phénoménal et une non-préparation à l’après pétrole qui est très inquiétante car que comptent-ils faire des milliards d’humains non préparés ?
Réponse à Fred, à Ptitpère et à Charles :
à Fred : il manque le dernier point …
à Charles : il manque la dernière question …
à Ptitpère : posez cette toute dernière question à BG, le plus grand eugéniste de tous les temps …
QUESTION FINALE : A QUI PROFITE LE CRIME DES MILLIARDS D’ETRES HUMAINS NON PREPARES ???
Vous avez un début de réponse ci-dessus !!!
Mr Sannat, il y a plusieurs mois je disai sur votre blog qu’Airbus devrait se défaire non pas de 7.000 employés mais plus probablement de 20.000 et plus.Permettez moi de revenir ici aujourd’hui avec de vraies infos.
Les gens nés en 1960 et vant font l’objet d’une attention particulière et on leur offre une voie de sortie plutôt bien ficelée, même si leur job est en sous-effectifs et c’est ça le point à noter.
Car cela signifie qu’Airbus n’en est plus à gérer finement mais commence à trancher dans la masse quite à perdre des pans de son fonctionnement.
Cela relève plus du sauf qui peut que la « logique » prgamatique, froide et inhumaine des drh…
@ Ptitpère,
« que comptent-ils faire des milliards d’humains non préparés ? »
toute la question est bien là.
la période transitoire sera terrible.
pour un ordre d’idée voir les « années spéciales » à Cuba.
et encore, là il y avait un maintien de l’ordre.
« Une crise plus longue et plus difficile …. »
Ils nous prennent pour des c…s ou ils sont c…s à ce point ? Çà fait des mois ,sinon des années ,que nous le disons et eux viennent de le découvrir ? il y a un loup quelque part !
Et si pour une fois, on commençait par le haut:
On vire Guillaume Faury, ainsi que sa clique d »assistant et conseiller en tout genre, plus quelques directeurs généraux on devrait pouvoir faire de sérieuses économies, et cela serait beaucoup plus logique car les mauvaises décisions et le peu de clairvoyance de ce groupe, on le doit certainement plus à la direction qu’aux ouvriers
Ah bon, parce que Airbus serait encore français? Peut-être regarder les plans de licenciement globaux, pays par pays, de la chaine logistique complète du fabricant. Et puis, vont-ils en profiter pour liquider des troupes liées à l’A400M qui est quand même un gouffre (de type EPR Flamanville)? Ou des hélicoptères?
Et bien d’un coté c’est une bonne nouvelle.
Ne me lynchez pas avant d’avoir lu la suite..
Ça va être terriblement douloureux pour les licenciés et leurs familles, c’est évident.
Il y a peu c’était l’A380 l’avenir du monde avec ADP comme business modèle phare…
L’A380 est au placard avec concorde (2007-2021 tout ce cinéma pour fabriquer cet avion 14 ans!)
Toute cette hystérie n’était pas soutenable mais il était interdit de le dire.
Et à quoi elle servait cette aviation ? transporter de la touristaille en short ? pour « aller faire » la Mongolie ou « aller faire » les maldives ? pour transporter des bananes ou des tamagoshis ?
Tout ça n’a aucun sens.
Bravo ! fin du tourisme, début du voyage !!! et oui voyager c’est long…
Bravo ! fin du transfert ultra rapide de productions inutiles… tiens produire local peut-être de quoi occuper les gens d’Airbus..
On a cru trop longtemps que le confort, le tourisme, le zéro-risque était éternel dorénavant…
Retour au romantisme …
Désolé, mais c’était écrit et c’est pas ma faute…en tous cas ce ciel bleu reste jouissif….
Aller que OuiOui nous protège encore un peu
????????????????????
Bcp de questions a se poser très louche cette histoire l’avenir eclaircira l’histoire sans DOUTE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!.
Et bien , vu l’aveuglement de nos decideurs et la betise de se plier aux conditions de l’ogre chinois ( dans tous les secteurs d’ailleurs ) avec leurs transferts de technologies , et bien ca y est, ils sont maintenant capable de tout fabriques par eux meme dans tous les secteurs ; et pour l’aeronautique et les avions , et bien ca y est , ils sont prets et forcement a des prix defiant toutes concurrences …