« Cinq décès, un essai suspendu, de multiples batailles à mener de front. Las, le directeur général de Carmat, à l’origine des cœurs artificiels du même nom, pourrait bien jeter l’éponge. La société a en effet retiré la demande déposée auprès des autorités françaises de reprise d’un essai clinique suspendu après le décès d’un patient mi-octobre, selon les informations du Parisien. Stéphane Piat, son DG a par ailleurs confié au journal, ce lundi, qu’il n’excluait pas de poursuivre les recherches et l’expérimentation aux Etats-Unis. »

En cause ? Le principe de précaution !

« L’ANSM observe le principe de précaution. C’est normal, nous ne vendons pas des chocolats. Mais ce principe est dépassé dans beaucoup de pays où l’on parle plutôt de bénéfice/risque » a expliqué le dirigeant dans une interview. Finalement, Carmat a préféré renoncer face à des « demandes de documents trop importantes par rapport au problème identifié ». Et M. Piat de renchérir : « Si l’attente des autorités est le risque zéro, beaucoup vont être déçus, en premier lieu les patients qui attendent d’être implantés. » En effet, l’étude Pivot menée par Carmat, vise à implanter la prothèse à un large éventail de patients souffrant d’insuffisances cardiaques graves. Le DG de Carmat s’interroge : « Nous avons un produit dont l’objectif est de lutter contre le manque de cœurs humains ; nous traitons des patients dont l’espérance de vie n’est que de quelques semaines. Le bénéfice est positif. Pourquoi ne pas donner cette option au patient ? »

Le problème du principe de précaution, c’est qu’il empêche effectivement de prendre des risques, ce qui vous me direz est justement son objectif.

Nous sommes bien d’accord.

Et d’ailleurs, il ne faut surtout pas le jeter aux orties, mais l’aménager de façon raisonnable.

Quelle est l’utilité d’appliquer avec la même rigueur ce principe à des gens condamnés à l’avance ?

Comment peut-on d’un côté plaider pour l’euthanasie ou le droit au suicide assisté et refuser à un patient de tester de nouveaux médicaments pour des maladies incurables malgré les risque encourus ?

Ce sont donc ces limites absurdes du principe de précaution qu’il faut savoir franchir sans en avoir peur, pour ne pas non plus que notre pays perde des opportunités.

Je suis persuadé que l’on peut dépasser les limites sans enfreindre le principe général qui est bon. Là encore, faire confiance aux gens concernés est généralement une bonne solution.

Charles SANNAT

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