La véritable discrimination c’est de croire ou de laisser par démagogie et par facilité que parce que l’on est issu de classes sociales défavorisées il n’y a pas d’espoir et que cet espoir ne nécessite pas un travail acharné et des efforts. Oui. Plus on part de loin plus le chemin est long, difficile et demande beaucoup de courage et de force. Le rôle des adultes et des enseignants ce n’est pas d’ériger la permissivité en dogme et en norme. Leur rôle c’est d’aider nos enfants à apprendre l’effort, le travail. De les pousser. Encore et toujours pour amener chacun le plus loin qu’il peut.
Quand les choses sont faites avec cet objectif cela fonctionne.
Il n’y a pas pire racisme que celui de baisser les bras et de ne pas exiger des enfants de Drancy et d’ailleurs.
L’exigence est la première des égalités.
Objectif bac : comment des lycéens de Drancy ont fait leurs preuves à l’examen grâce à la méthode novatrice de leur prof d’économie
“Jérémie Fontanieu a développé ces dernières années un projet pédagogique qui permet de donner confiance à ses élèves en vue du baccalauréat. Une équipe de la rédaction de France 2 a suivi ce travail toute l’année.
Voilà dix ans que Jérémie Fontanieu, professeur de sciences économiques et sociales, enseigne au lycée Eugène Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis), en Réseau d’éducation prioritaire (REP). Confronté à la difficulté de mettre les élèves au travail, il a façonné sa propre méthode, mêlant confiance, exigence mais aussi une “alliance avec les familles”. Avec cet objectif : atteindre 100 % de réussite au baccalauréat.
Pendant plusieurs années, il a travaillé en tandem avec un autre enseignant de mathématiques, David Benoît, et depuis cinq ans les résultats sont au rendez-vous. Nous avons suivi tout au long de l’année sa classe de terminale pour voir comment le projet baptisé “Réconciliations” fonctionne. Retour sur ces mois de travail.
Avant la rentrée : l’alliance avec les parents
Avant même la rentrée des classes, Jérémie Fontanieu contacte tous les parents de ses élèves pour leur donner rendez-vous. Pour l’enseignant, beaucoup de familles issues des quartiers populaires se sentent exclues du monde scolaire et il entend ainsi recréer une passerelle et du lien”.
Pour aller vois les vidéos de “l’expérimentation” de cet enseignant en REP qui ne sera jamais étendue au reste du pays et qui restera lettre morte, vous pouvez aller directement sur le site de France Info ici.
Qu’il me soit permis ici de rendre hommage à tous ces enseignants qui n’abdiquent pas et maintiennent leur degré d’exigence à l’égard de nos enfants dans ce monde de médiocrité et de démagogie ou proposer des écrans, du cannabis et des jeux vidéos sans oublier la “tablette” ludique pour apprendre est devenue “tendance”.
Derrière la “rudesse” apparente, l’exigence et l’ambition pour tous les enfants quelles que soit le milieu social ou les origines sont la meilleure preuve de respect.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Bonjour. Félicitations à Mr Fontanieu!!! Les années 50, les instituteurs enseignaient beaucoup mieux que maintenant!!
Absolument.
L’exigence est un moteur, si ce n’est pas LE moteur.
Alors bravo à ce professeur.
En tant que parent, une éducation réussie, c’est un jeune adulte qui est lucide et exigeant avec lui même. S’il trace son chemin dans le sujet qui lui plait, alors c’est le succès total.
Il sait alors que son travail lui rapporte bonheur et subsistance, et il progresse de façon solide et équilibrée.
Enseigner avant tout la curiosité…
Avec ce savoir, on apprend durant sa scolarité mais aussi tout au long de sa vie.
Or, de nos jours, les savoirs essentiels pour demain ne sont pas enseignés à l’école.
Avoir appris à vouloir apprendre est l’arme la plus puissante qu’on puisse avoir reçu dans l’enfance.
Bonjour
Un clin d’œil à Jean de la Fontaine et à sa fable Le laboureur et ses enfants
Bonne journée
En même temps “qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous”
devise elyséenne….
Le test ultime est de confronter ces eleves aux annales d il y a 40 ou 50 ans.
Parce que 100 % de reussite au bac ça n existait pas à l epoque des profs exigeants
Merci Charles pour cet article plein d’espoir pour nos enfants.
J’avoue qu’en vous lisant, je repense à ce jour de juin, il y a 2 mois, où j’ai fait passe un test de QI à mon jeune fils. La psychologue m’assène qu’il est effectivement à haut potentiel mais elle a rarement vu un enfant aussi stressé d’être performant. Elle m’a recommandé de n’avoir aucune attente de mon enfant et de le laisser grandir tranquillement.
Oui bien sûr. Je vais laisser mon enfant unique jouer à la tablette en mangeant des chips et il aura mal au ventre le jour des contrôles…. Cela va de soi.
Bon j’en rigole jaune. Mais je vous rejoins dans la bassesse générale de l’éducation en France. Je trouve que l’encadrement s’effondre. Bravo a ce jeune prof qui croit encore à l’égalité des chances et à l’autorité. Il remet les parents à leur place en tant que surveillants et lui en tant qu’élévateur social.
Merci Charles de valoriser ces hussards noirs de la république que sont les professeurs, déconsidérés, mal payés voire parfois agressés et/ou assassinés : l’on s’étonne que peu de monde veuille exercer ce métier aujourd’hui, qui est en réalité une vocation.
Tout n’est pas parfait certes, mais le pays tient encore grâce à ces “petits” fonctionnaires, enseignants, policiers, infirmières, pompiers etc …
Voilà qu’on redécouvre l ‘eau chaude !
Combien d’enfants ont été et sont encore “abandonnés” par des profs ou des parents routiniers ou démobilisés !
Bravo à ce retour vers un enseignement optimiste et exigeant de la vie ! Bravo à cet enseignant et bravo aux jeunes !
Au grand et sincère désespoir de ma mère (mon père s’en foutait), je n’ai jamais rien foutu à l’école. Bilan : à la fin de ma période militaire de 16 mois, je me suis soudain demandé “maintenant tu fais quoi ?”. J’en ai conclu que si je voulais “arriver à quelque chose”, je devrai travailler beaucoup plus que les autres. Comme beaucoup je me suis cherché, et, au bout de 2 ans j’ai eu l’opportunité d’être embauché dans un filière où il n’existait aucune formation. De fait, je partais à égalité de chances avec tous les acteurs “nouvellement embauchés” Pour faire court, très rapidement ma hiérarchie impressionnée par mes capacités de travail, de disponibilité, m’a confié des responsabilités qui n’ont fait que croître au fil des besoins du groupe. Des directions de sites m’ont été confiées, je suis fier de le dire : avec succès en termes de management et… de résultats ! Pourquoi expliquer cela ? Certainement pas par gloriole, mais tout simplement pour faire comprendre qu’en effet tout est question D’ENVIE ! Si les jeunes ne l’ont pas, diplômés ou pas cela ne fonctionnera pas ! Ne pas oublier : Le diplôme est un indicateur de niveau… pas d’intelligence ! (A mon départ en retraite, pour intégrer la pépinière de Direction de sites du Groupe, il fallait avoir un niveau BAC + 5, de fait je ne sais quel a été le succès, ou pas de cette exigence)
Il est permis d’espérer pour notre jeunesse avec des exemples comme ce professeur qui ne renonce pas à élever les lycéens…Par l’effort et la persévérance, surgit le résultat!
Comment donner envie à nos jeunes dans un monde ou tout, y compris les valeurs les plus évidentes, s’écroule lamentablement dans un silence étourdissant !
Dieu que je suis content de ne pas avoir de petits enfants (cynisme ?) à qui offrir ce monde de m…
Merci Charles pour ce partage…inspirant pour un professeur qui prépare la rentrée ! Toujours voir plus haut pour nos élèves et nos enfants face à la médiocrité ambiante.
Merci bcp pour ce partage.
Je conseille de lire les commentaires sur le site de franceinfo c’est affligeant de médiocrité et sans doute de peur de devoir travailler pour réellement accompagner les élèves (pour un salaire de misère il est vrai).
Combien il est dur de vouloir changer les choses…
Ne pas oublier que ce sont les politiques ( élus régionnaux ) sous la gouverne des lobbys, qui imposent le lycée 4.0 dans lequel le laptop remplace les livres et bientôt l’IA remplacera les profs .
Une pensée au travail de Céline Alvarez, également… Faut rien lâcher !
“En s’infiltrant dans le système, Céline Alvarez espérait parvenir à faire bouger les lignes de l’intérieur. L’ex-institutrice a dû, depuis, quitter son poste, quand elle a compris que ses démarches ne seraient pas sérieusement considérées, ni même étudiées par cette grosse machine qu’est l’Éducation nationale.”
Tout est dit… c’est l’éducation nationale qu’il faudrait éduquer…
Tandis que les parents “mobilisés” sont contre le redoublement ou étant parents-d’élèves font la chasse aux prof “incorrects”.
L’énergie de ce professeur est louable, et son ambition pour ses élèves également. Le secteur n’est pas évident, le professeur semble l’avoir parfaitement diagnostiqué au début. Je vois d’autres points positifs, comme le suivi poussé avec les parents (qui s’apparente tout de même ici à un travail de bénédictin pour le prof) et surtout ll’absence de prise de tête avec les dernières modes de “pédagogisme” en classe qui font surtout perdre beaucoup en efficacité : des tables, un tableau et un discours clair, on n’a rien inventé de mieux pour transmettre à des groupes.
Mais il me semble que l’encadrement trop strict (SMS aux parents au moindre faux-pas, en plein cours) peut avoir des effets contre-productifs auprès de certains élèves. Il s’agit de jeunes adultes qui doivent développer leur autonomie et leur force de travail, un enseignant doit susciter cela par l’envie avant la contrainte, qui peut brider leur personalité et leurs capacité surtout lorsqu’elle est exercée de tous les côtés.
Enfin les résultats semblent là (même s’il faut rester prudent, et rappeler le contexte national : 95,7% de réussite au BAC, et près de 66% de mentions). Ce genre de fonctionnement mériterait d’être proposé aux élèves volontaires, par exemple dans une ou deux classe de terminale par établissement.