Bon, moi je vais poser la question autrement…

Croyez-vous que Alstom et Siemens seront capables de contrer un immense groupe chinois à qui ils continuent de donner l’essentiel de leur technologie en n’ayant pas accès au plus gros des marchés mondiaux (la Chine) et en ayant une structure de coûts profondément défavorable par rapport à leur concurrent chinois ?

Si vous répondez oui, vous n’avez pas compris grand-chose au film qui vient de se dérouler sur les écrans de la mondialisation pendant ces 20 dernières années.

Charles SANNAT

Le Groupe Alstom et Siemens AG ont décidé de réunir leurs activités de construction ferroviaire. Selon les experts, les deux leaders du rail européen s’allient pour faire face au géant chinois du rail, CRRC.
L’alliance formée par les industriels ferroviaires français et allemand, Alstom et Siemens AG, aurait pour objectif de résister au groupe chinois China Railway Rolling Stock Corp (CRRC) formé en 2015 par la fusion de deux géants chinois, CNR Group et CSR Group, a indiqué le magazine Expert.ru se référant à des spécialistes du secteur.

Les régulateurs français et allemands ont déjà approuvé ce mariage de raison entre les deux anciens concurrents. Le siège mondial de la co-entreprise Siemens Alstom se situera en région parisienne où se trouvera également la direction des projets ferroviaires. Berlin hébergera le département des solutions mobiles. Le nouveau groupe sera coté à la Bourse de Paris et dirigé par Henri Poupart-Lafarge, l’actuel PDG du groupe français. Siemens, quant à lui, désignera 6 des 11 membres du futur conseil d’administration.
Siemens recevra 50,6 % du capital du nouvel ensemble et mettra à sa disposition ses usines de matériel roulant et d’équipements de signalisation.

Le gouvernement français doit se dessaisir de ses 20 % d’Alstom d’ici au 17 octobre et en finaliser la vente avant la fin de l’année 2018.

Les deux sociétés tablent dans quatre ans au plus tard sur 470 millions de synergies annuelles. Selon les prévisions des deux parties, le chiffre d’affaires annuel du nouveau groupe franco-allemand s’élèvera à 15,3 milliards d’euros.

À titre de comparaison, le chiffre d’affaires du groupe chinois CRRC, premier producteur mondial de matériel roulant, s’élève à 37,8 milliards de dollars.

Orienté initialement vers son marché intérieur, le groupe chinois s’est récemment engagé sur la voie de l’expansion mondiale. Il compte ouvrir 11 succursales régionales à travers le monde d’ici à 2020 et s’implanter sur des marchés clés tels que l’Europe, l’Amérique du Nord, la Russie et les pays d’Asie centrale.

En 2016, le volume des exportations de CRRC a augmenté de 40 % grâce notamment aux contrats européens. L’entreprise souhaite fabriquer des trains, acheter des pièces détachées et créer des installations de maintenance et de service grâce à une stratégie de localisation ainsi qu’en embauchant des employés locaux sur ses marchés clés, d’après le journal en ligne Le Rail.
Le groupe Alstom, quant à lui, fait face à des problèmes depuis plusieurs dernières années. En 2015, il a déjà vendu sa branche énergie, Alstom Energy, au groupe américain General Electric pour 17 milliards de dollars. À présent, c’est le tour de sa branche ferroviaire de passer sous le contrôle d’un groupe étranger. En 2014, Alstom avait déjà étudié la candidature de Siemens qui était intéressé par sa branche énergie, mais ses actionnaires lui avaient préféré General Electric.

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