Files d’attente interminables, aucun tri ni priorisation massive, aucune organisation, pourtant ce n’est pas les possibilités qui manquent ni la « technique » !

Dans n’importe quelle formation de pompiers, de secouristes, ou médicales, on vous apprend à prioriser et à trier.

Ce n’est pas joyeux, et l’on préférerait ne pas avoir à trier, mais lorsque les ressources sont rares, lorsque le flux est trop important, il n’y a pas le choix.

Il suffit de quelques secouristes/bénévoles/ pompiers (comme cela a été le cas à Marseille devant l’IHU du professeur Raoult) pour opérer ce tri. Symptômes importants, fièvre, toux, zou… prioritaire. Plus de 65 ans ? Zou… prioritéaire ; bref, ceci juste pour illustrer ce qu’il est possible de faire sans prétendre organiser avec précision cette priorisation indispensable, parce que là, c’est la chienlit, et cette chienlit va se terminer en Bérézina épidémique.

Entre l’apparition des symptôme et l’obtention d’un RDV pour un test ?

Environ 4 jours.

Attente des résultats ?

Jusqu’à 6 jours.

Total du cycle de dépistage ?

10 jours.

La période d’isolement a été ramené de 14 jours à 7 jours (ce que désapprouve l’OMS d’ailleurs).

Résultat ?

Personne ne sait plus quoi faire et c’est à J+10 que la recherche des cas contacts éventuels peut débuter ce qui est évidemment beaucoup trop peu et bien trop tard.

Je vous invite à la lecture de ce témoignage édifiant de France 3 qui prend le cas d’une maman d’une adolescente positive au COVID-19, de la détection à l’isolement, un cafouillage généralisé.

Ceci correspond en tous points aux témoignages directs que je reçois.

France 3 parle de « cafouillage », un terme politiquement pour parler de bordel généralisé et d’incompétence notoire de nos mamamouchis des ARS qui n’arrivent décidemment à rien dès qu’il ne s’agit plus que de remplir des tableurs excel.

« Difficulté à se faire tester, flottement sur les consignes d’isolement et de prise en charge, nous avons recueilli le témoignage d’une mère de famille confrontée à la gestion du COVID-19. Elle habite Toulouse et souhaite garder l’anonymat, nous l’appellerons Marie.

L’histoire est somme toute banale en ces temps d’épidémie de COVID-19, une adolescente de 17 ans scolarisée en terminale à Toulouse se plaint de maux de ventre et de gorge.

« Ma fille a le nez qui coule, la gorge qui gratouille, des maux de tête, des symptômes habituels de la rhino-pharyngite, de l’angine ou encore de la gastro… Mais le doute s’installe. Alors dans le contexte hautement anxiogène de l’épidémie et pour jouer le jeu de la prévention, la décision est prise de faire passer à ma fille un test PCR. Le début d’une aventure incohérente où les limites du système deviennent concrètes ».
Se faire tester : un vrai parcours du combattant
Marie est en télétravail donc elle garde son adolescente légèrement fatiguée à la maison. Elle raconte la suite :

« Je passe un coup de téléphone au labo près de la maison qui propose un premier rendez-vous 4 jours plus tard. A force d’insistance, en précisant, que ma fille a potentiellement des symptômes du COVID, le délai se réduit à deux jours.
Elle se remet dès le deuxième jour et veut repartir au lycée. Cependant, elle reste cloîtrée à la maison, en pleine possession de ses moyens et ne comprend pas pourquoi elle est privée de cours.
Forte de cette pression, je décide, pour diminuer les délais de dépistage, de me rendre au drive d’à côté. A 10h du matin, la file des patients s’étale sur plusieurs centaines de mètres. Un vigile en place pour surveiller que l’ambiance reste bon enfant, indique au bout de quelques minutes à tous ceux qui patientent qu’il est inutile d’attendre. Que le nombre de tests possible pour ce drive est déjà dépassé. Et que l’on peut revenir le lendemain matin, mais plutôt à 7h, car il y a déjà du monde qui fera la queue.
On repart penaudes. Et toujours vierges de test. Arrivées à la maison, une autre tentative auprès d’un autre labo reste infructueuse.

Quel âge à votre fille ? 17 ans. Réponse : On ne teste pas les adolescents, il faut qu’ils aillent au drive. »

Bref, de labo en drive, les démarches n’aboutissent à rien. Finalement on se dit que l’on a de la chance d’avoir un rendez-vous pour le surlendemain. »
L’utilité de se faire tester
Au moment de se faire tester, l’adolescente n’a plus aucun signe de la maladie. Elle arrive au laboratoire à l’heure. Elle précise qu’elle a eu des symptômes et demande que ses analyses soient prioritaires.

« On ne sait jamais, si elle était positive, elle aurait pu contaminer, les jours précédents ses petits camarades de classe et sa famille rapprochée. Réponse, il n’y a pas de priorité, les délais sont de 5 jours.
6 jours plus tard, le résultat arrive.. Et là, patatras, il est positif….
Débute alors un engrenage ubuesque….
Le lycée est aussitôt alerté… Mais le résultat arrivant 6 jours après, il n’y a pas grand-chose à faire. Si ce n’est prolonger l’isolement d’un petit jour.
L’infirmière ne donne aucune consigne. Les parents doivent donc se tenir parfaitement informés. Et calculer les désormais sept jours au lieu de quatorze d’isolement.
En revanche, l’information circule vite. Le proviseur envoie un mail aux parents indiquant qu’il y a un cas de covid dans la classe. Sans plus d’information.
Sur le groupe de classe Snapchat, les élèves se déchaînent, voulant savoir à tout prix quel ou quelle est le ou la « coupable ». La pression monte, avec tentative d’intimidation pour faire craquer l’élève « pestiféré » qui a respecté les consignes du test PCR en cas de symptômes, ce qui n’est pas forcément le cas des autres élèves qui se sont bien gardés de signaler leurs maux et de faire un test qui les auraient privés de lycée pendant plusieurs jours. »
Un traçage bien rôdé, oui… mais
Pendant ce temps, laboratoire, ARS et CPAM contactent les parents. Réactivité impeccable, à ce stade, tout se passe bien.

« Nous avons le résultat du test de votre fille. Il est positif.
Il faut qu’elle reste à l’isolement pendant 7 jours… Ben comment dire, cela fait déjà 6 jours que le test a été fait. Ah oui, alors ça ne sert à rien…
Le reste de la famille doit se faire tester dans les meilleurs délais… Ah oui, et comment, le premier rendez-vous est dans 4 jours.
Normalement vous êtes prioritaires, indique le médecin de l’ARS. On va vous envoyer un sms qui vaut pour ordonnance.

Texto reçu :
ASSURANCE MALADIE : prenez rdv dès maintenant pour réaliser votre test COVID-19. Pensez à retirer vos masques en pharmacie et à vous isoler.

« Fort de ce sms, on pense pouvoir raccourcir les délais. Et bien que nenni. 4 jours minimum. Si le début du traçage (hormis les délais de test) avait l’air bien rodé, son efficacité s’arrête à la réalité des laboratoires qui ne peuvent assumer la quantité trop importante de demandes de test. »
Effets collatéraux disproportionnés
Côté travail, Marie est renvoyée à son télétravail. Quant au papa, on lui propose un arrêt maladie d’office, sans qu’il y ait une seule tentative de savoir si le télétravail est possible.

Charles SANNAT

« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Lire la suite sur le site de France 3.

Source France 3 ici

Please complete the required fields.