Le 24 février 2022 au début de la guerre en Ukraine, la Russie a pris en otage 400 avions étrangers, et maintenant les assureurs s’arrachent les cheveux, car « les grands constructeurs aéronautiques européens et américains ont perdu la main sur près de 400 avions qu’ils louaient à des compagnies aériennes russes. Deux ans après le début de la guerre, les assureurs refusent d’indemniser les constructeurs. Résultat : une perte de plusieurs milliards de dollars. »

On estime entre 10 et 15 milliards de dollars le prix de ces avions, et cela fait une petite perte tout de même qui traîne dans quelques bilans et qui n’est pas forcément très bien provisionnée si vous voyez ce que je veux dire mais je n’en dirais pas plus, bien que je n’en pense pas moins.

Il y a peu de chance que l’on revoit un jour ces avions, surtout que les Russes ne sont pas prêts de revoir les centaines milliards d’euros qu’ils avaient sous forme d’avoirs dans le monde occidental, l’Union Européenne ayant annoncé que les avoirs russes gelés allaient être utilisés pour financer les armes nécessaires à l’Ukraine pour lutter contre l’attaque russe.

…. Alors les 400 avions risquent fort de passer par pertes et profits… et surtout par pertes !

Les assurance ne veulent jamais payer !

Vous connaissez le modèle économique des assurances. Les primes ne sont pas très élevées, sinon personne n’irait s’assurer, donc les compagnies gagnent avec les petits caractères en essayant généralement de ne pas payer quand le sinistre est là !

Si « Airbus, Boeing et les entreprises intermédiaires de location essaient désormais de se faire indemniser pour cette perte financière immense. Mais la situation assurantielle autour des appareils fait débat. Lors de la location, les compagnies locales sont censées souscrire une assurance au niveau local. Les constructeurs, de leur côté, sont également assurés, notamment en cas de guerre.

Les assureurs russes sont prêts à payer

Les assurances des constructeurs estiment aujourd’hui ne pas avoir à indemniser leurs clients. La première raison avancée repose sur l’enchaînement des événements. Les constructeurs ont officiellement cessé leur contrat d’assurance en Russie après l’invasion, mais avant qu’ils ne comprennent que leurs avions étaient coincés sur le sol russe. Un délai de quelques jours tout au plus qui pourrait leur être préjudiciable.

Les assureurs souhaitent également avancer l’exclusion d’assurance parce qu’ils estiment que les États-Unis et l’Europe sont eux-mêmes en guerre. S’ils ne se battent pas directement contre Moscou, leur soutien à l’Ukraine, notamment à travers la fourniture d’armes et de munitions, indiquerait une implication significative.

De leur côté, les assureurs locaux en Russie ont déjà proposé des accords aux entreprises intermédiaires de location d’appareils. Plusieurs milliards de dollars ont donc été envoyés à certaines d’entre elles en échange d’un abandon des poursuites et pour que les avions restent en Russie. Une forme de rachat d’appareils, à prix cassés, qui n’empêchera pas la bataille juridique avec les assurances occidentales. »

Un conflit économique qui risque de durer aussi longtemps que l’affaire des emprunts russes.

Charles SANNAT

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