« Henri Guaino : « La primauté du droit européen est une impasse démocratique »

Observateur avisé de la vie publique, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy propose de revenir au principe dit de « loi écran », qui prévalait avant 1975 et qui donnait le dernier mot au législateur français.

LE FIGARO. – Le thème du droit européen s’impose dans la campagne. Le lundi 18 octobre, Emmanuel Macron a condamné les remises en cause de celui-ci, fustigeant une « vieille maladie française ». Qu’est-ce que cette déclaration vous inspire ?

Henri GUAINO. – Que c’est tragique de ne pas avoir pris conscience de l’impasse démocratique dans laquelle nous sommes enfermés, en oubliant au passage la virulence avec laquelle son gouvernement fustigeait en 2019 la décision de la Cour de justice de l’Union européenne d’interdire la fusion entre Alstom et Siemens et j’entends aujourd’hui le procès non moins virulent qu’il fait aux règles du marché européen de l’électricité.

Est-ce réellement « une spécificité française » ? Rappelons que, dans son fameux arrêt du 30 juin 2009, la Cour constitutionnelle fédérale allemande prévenait que « la République fédérale d’Allemagne ne reconnaît pas une primauté absolue d’application du droit de l’Union »…

La Cour de Karlsruhe rappelle souvent que c’est le peuple allemand qui est souverain ». 

Et oui.

Il ne peut pas y avoir de souveraineté et donc de démocratie – le pouvoir du peuple -, en dehors du cadre de la nation.

Que cela plaise ou non, seul l’échelon national permet une véritable démocratie.

L’Union Européenne édicte des lois à travers des directives écrites par des commissaires européens qui sont nommés et en aucune façon élus et choisis par des peuples sur des programmes.

L’Union Européenne est la négation même de la démocratie.

Reconnaître la primauté du droit européen, c’est accepter de ne plus écrire les propres lois de son pays.

Les commissaires sont soumis aux lobbies loin du contrôle des peuples.

Ce système est profondément vérolé et malsain. Il n’y a pas de contrepouvoir.

L’Europe ce n’est pas la paix. C’est la destruction des démocraties nationales et c’est un drame pour les peuples.

Charles SANNAT

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Source Le Figaro.fr ici

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