Le chef de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a exhorté les gouvernements européens à se préparer à un arrêt total des exportations de gaz russe cet hiver, selon le Financial Times.

« L’Europe doit être prête au cas où le gaz russe serait complètement coupé », a déclaré M. Birol.

Selon le responsable de l’AIE, « plus nous nous rapprochons de l’hiver, plus nous comprenons les intentions de la Russie. Je pense que ces réductions visent à empêcher l’Europe de remplir les stocks et à renforcer l’influence de la Russie pendant les mois d’hiver ».

« Les mesures d’urgence prises par les pays européens cette semaine pour réduire la demande de gaz, comme l’allumage de vieilles centrales électriques au charbon, étaient justifiées par l’ampleur de la crise, malgré les inquiétudes concernant la hausse des émissions de carbone », a ajouté M. Birol.

Il est assez logique encore une fois que la Russie utilise l’arme du gaz. Certes, cela est « habillé » par le fait que les Allemands ne livrent pas les compresseurs nécessaires pour maintenir la pression dans les gazoducs qui livrent l’Europe… Soyons sérieux, tout ceci est de l’excusite, et si les uns et les autres voulaient trouver une solution pour livrer deux ou trois compresseurs à la Russie cela fait bien longtemps que ce serait fait.

La Russie va donc empêcher l’Europe de reconstituer ses stocks de gaz pendant la période d’été qui sert justement à cela, à préparer l’hiver prochain.

Europe : la menace d’un rationnement de gaz cet hiver s’amplifie

En 2021, l’UE a consommé pas moins de 400 milliards de mètres cubes (environ 5 000 TWh), dont 90 % importés, principalement de Norvège et de Russie. Or, pendant l’hiver, les stocks de gaz en cavité souterraine accumulés par les Etats membres ont couvert environ 25 % de ces besoins, ceux-ci ayant été constitués dès l’été, lorsque la demande, moins forte, permet de bénéficier de tarifs plus abordables.

L’Europe ne pourra pas reconstituer ses stocks uniquement avec les importations de GNL américain pour la simple et bonne raison qu’il faut deux ans pour construire les terminaux nécessaires à la « déliquéfaction » du GNL et qu’il n’y a pas assez de navire pour transporter ce que la Russie vendait à l’Europe.

L’hiver 2022/2023 risque donc d’être particulièrement froid pour les pays dépendants au gaz, et nous pourrions connaître des baisses de pression et des rationnements de gaz…

Bref, pas joyeux.

Charles SANNAT

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Source La Tribune.fr ici

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