La loi Pacte, derrière le beau concept, est une loi orientée vers l’allègement des contraintes qui pèsent sur les entreprises. Cet allègement notamment via les notions de seuils qui déclenchent de nouvelles obligations pour les entreprises.

« Les dispositions les plus inquiétantes » sont, pour Force ouvrière, « l’augmentation des seuils sociaux conduisant à exonérer de plus en plus d’entreprises des obligations qui leur sont liées », « la multiplication des exonérations de forfait social accentuant encore davantage la perte de recettes pour les comptes sociaux », « ou encore le désengagement de l’État du capital de certaines entreprises, ouvrant la voie à de nouvelles privatisations ».

Sans oublier les « fameuses » privatisations… La CFDT « s’inquiète », par ailleurs, « des privatisations annoncées d’Aéroports de Paris, d’Engie et de la Française des jeux ».

Est-ce mal ?

Oui, c’est mal sur les privatisations, car nous connaissons tous la musique et cette terrible chanson qui consiste à faire de beaux cadeaux à quelques entreprises privées qui raflent la mise et la… rente ! Une rente qui serait nettement mieux soit dans les mains de la collectivité, soit dans celle des Français. Les seules privatisations justes seraient celles qui feraient uniquement appel à l’épargne populaire et individuelle. Dans la phase d’introduction sur les marchés du titre, seules les personnes physiques devraient pouvoir acheter.

En ce qui concerne cette histoire de seuils, les choses sont là plus complexes.

Plus d’obligations pèsent sur les entreprises, moins elles recrutent, et la plus grande des injustices n’est pas que les syndicats n’aient pas de local (seuil passant de 200 à 250 salariés pour la mise à disposition d’un local syndical) car il est toujours possible de se réunir à la cantine ou au troquet du coin. Non, la plus grande des injustices, c’est de ne pas créer d’emploi parce que créer de l’emploi devient trop compliqué.

À chaque fois que je parle avec des patrons (pas du CAC 40) mais d’en bas, les constats désabusés sont toujours les mêmes. Ce n’est même plus une question de coûts. Aujourd’hui, n’importe quel salarié ou ex-salarié peut faire mettre son patron en garde à vue en fonction d’accusations plus ou moins fondées… La pénalisation des petits patrons est vécue très durement et sur ce sujet, comme pour tous les autres, nous perdons complètement le bon sens de base.

Un patron n’est pas là pour être « gentil », ni même aimable…

Charles SANNAT

Source BFM.com

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