Contretemps dans l’adoption de la loi « fake news »… qui a du plomb dans l’aile, voici le titre de cet article du site Euractiv.fr.

« La loi controversée sur la manipulation de l’information en période électorale ne sera pas adoptée avant juillet. De son côté, Bruxelles refuse de légiférer sur ce sujet sensible »…

Vous noterez donc, compte tenu de la sensibilité du sujet et évidemment des risques de déni de démocratie qu’une telle loi peut avoir, que même l’Europe, pourtant si prompte à nous pondre des directives y compris pour la taille des noix ou la contenance en eau des w.c., n’ose pas s’y aventurer.

Pour une fois, je suis totalement d’accord avec Bruxelles.

Voici l’une des petites perles de cet article !! « Nous devons inverser la courbe de l’abstention, qui se nourrit de la diffusion massive, artificielle d’information dangereuse visant à mettre en danger les scrutins électoraux » a précisé Bruno Studer, le rapporteur de la loi… Il ne viendrait pas à l’idée de Monsieur le Rapporteur de la loi que l’abstention n’a pas grand-chose à voir avec les fake news mais beaucoup plus avec l’inaction des politiques, voire, pire, l’action identique quel que soit le politique !!!

Les gens voteront si voter a une utilité. Force est de constater que le vote des Français a de moins en moins d’impact sur la politique menée qui est toujours la même, à savoir celle… de Bruxelles et plus de Paris, ce qui normal puisque nous avons transféré notre souveraineté législative à l’Union européenne.

Les députés français mal à l’aise face à la loi fake news

Pourtant, « plusieurs députés ont exprimé des craintes pour la liberté d’expression et de la presse lors de l’audition de la ministre de la Culture à propos d’une loi en préparation sur les fausses informations ».

« La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat », a souligné la ministre de la Culture et de la Communication, Françoise Nyssen, lors des échanges dans l’hémicycle, citant la philosophe Hannah Arendt.

« Le texte ne vise pas la production des fausses informations, mais leur propagation, c’est le nerf de la guerre », a rappelé la ministre. La ministre a pointé du doigt le rôle des plateformes, « qui ne joue pas le jeu démocratique ». Pour la ministre, leur modèle économique participe à la propagation des fausses informations, « elles vendent des likes et des followers à tous, même aux émetteurs de fausses informations », a-t-elle rappelé….

Sauf que pour interdire la « propagation » de fausses nouvelles comme l’affirme notre sinistresse de la Kulture, il va bien falloir définir ce que l’on doit cesser de propager, et donc il va falloir dire que telle info doit être censurée parce que c’est une « fausse nouvelle » ; le texte, par ricochet, va donc bien obliger les juges à juger ce qui est vrai et faux… et là, croyez-moi, on va commencer à se gratter les cheveux !!!

C’est ce qu’il se passe lorsque l’on tente de faire rentrer un truc rond dans un truc carré… !

Un texte très critiqué

« Outre les craintes sur l’utilité d’un texte national et l’équilibre précaire sur la liberté d’information, certaines dispositions du texte ont également été jugées peu efficaces par la société civile.

L’intervention d’un juge en référé est particulièrement critiquée. Selon le EU Dinsinfo Lab, une ONG spécialisée dans la de lutte contre les fausses informations, « l’assomption de la capacité du pouvoir judiciaire à démêler le faux du vrai en moins de 48h » n’est pas réaliste.

L’intervention judiciaire est également pointée du doigt par Reporters Sans Frontière (RSF), qui estime que « définir une fausse information comme “toute allégation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable” méconnaît la logique du travail journalistique et ne laisse pas au juge la charge de la preuve du caractère manifestement erroné d’une information ».

La seule façon de lutter contre les fausses nouvelles c’est d’être nettement plus transparent et d’accepter d’ouvrir les débats, même quand les citoyens justement risquent de ne pas vouloir des solutions portées par les gouvernements.

Il faut dire la vérité, tout simplement, et nous savons depuis quelques milliers d’années que « la vérité rend libre », le problème c’est que ceux qui dirigent ne veulent surtout pas nous rendre libres, d’où leur tortillage autour des « fausses nouvelles »… CQFD !

Charles SANNAT

Source Euractiv.fr ici

Please complete the required fields.