Dans l’édition d’aujourd’hui, je vous relaie plusieurs messages importants en provenance de la BCE. Le gouverneur par intérim de la banque centrale de Finlande explique que les taux pourraient bien continuer à monter, tandis que Philip Lane, chef économiste à la Banque centrale européenne (BCE), lui nous explique désormais que c’est la hausse des salaires qui alimente l’inflation et quand un banquier central vous dit cela, ce n’est jamais bon.

Jamais.

« La hausse des salaires dans la zone euro contribue au maintien d’une inflation élevée dans le bloc monétaire mais la croissance des salaires devrait se modérer dans les mois à venir, a déclaré mardi Philip Lane, chef économiste à la Banque centrale européenne (BCE).

S’exprimant lors d’un événement à Vilnius, Philip Lane a ajouté qu’il faudrait attendre Pâques 2024 pour déterminer si la croissance des salaires diminue effectivement, comme le prévoit la BCE.

Philip Lane a également salué la baisse de l’inflation en zone euro, tombée en septembre à son plus bas niveau en deux ans, mais il a jugé que de nouveaux progrès étaient nécessaires.

« Nous estimons que l’inflation des salaires va diminuer, mais cela prendra des mois, cela prendra du temps. Ce que nous avons vu en septembre est donc bienvenu mais nous devons assister à de nouveaux progrès », a-t-il dit. »

Le problème c’est ce que l’on appelle l’inflation de second tour !

L’économie c’est toujours très simple dans la logique même si parfois les termes peuvent sembler abscons.

Par exemple le mot abscons qui veut dire peu clair, donc compliqué peut-être remplacé par le mot simple… « compliqué ». Voyez-vous c’est simple de ne pas être compliqué, mais c’est tentant d’être compliqué quand on ne veut pas faire simple, soit parce que l’on veut-être abscons enfin pas clair pour noyer le poisson et ne pas être compris, soit parce que l’on veut-être pédant. Souvenez-vous ce que disait Alan Greenspan le gouverneur de la FED au début de ce siècle « si vous m’avez compris c’est que je me suis mal exprimé ». Formule aussi vraie que brillante.

Revenons donc à cette inflation dite de second tour.

Les prix montent.

Du coup notre pouvoir d’achat baisse.

Comme nous ne sommes pas contents… on demande des augmentations, on se roule par terre. Du coup les patrons nous augmentent un peu plus que d’habitude et toujours autant en retard qu’habituellement. Mais nous avons été augmenté (pas assez mais quand même un peu plus). Du coup, cela améliore notre pouvoir d’achat et cela permet aux fournisseurs de continuer à monter leurs prix… mais là n’est pas l’essentiel.

L’essentiel c’est qu’en étant tous augmentés… le pouvoir d’achat total est maintenu et la demande est toujours solvable.

Quand la demande est solvable vous ne pouvez pas calmer l’inflation, pour calmer l’inflation il faut faire baisser la demande et pour faire baisser la demande attaquer la solvabilité des gens.

C’est exactement ce qu’il se passe sur l’immobilier, mais il faudrait que cela passe aussi sur tout le reste.

Charles SANNAT

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Source agence de presse Reuters via Investing.com ici

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