Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Faisons simple, car sous des termes très compliqués, et si cela peut sembler loin de nous, l’Europe c’est essentiel, et notre avenir se joue désormais beaucoup plus à Bruxelles qu’à Paris.

Il y a deux façons de concevoir la prise de décisions en Europe.

La majorité qualifiée ou l’unanimité.

Quand les décisions doivent être prises à l’unanimité, si une décision vient heurter de plein fouet les intérêts stratégiques d’un pays membre de l’Union Européenne, celui-ci peut potentiellement s’y opposer. Dans les faits, dans presque tous les cas, le pays concerné fini par accepter un compromis après avoir négocié des contreparties.

Quand les décisions peuvent être prises à la majorité qualifiée, et quand on sait que chaque pays détient des « droits de vote » en fonction de la taille de sa population, quelques gros pays peuvent imposer leur loi à un très grand nombre de petits pays.

Mais pour tous, cela revient à abandonner définitivement toute ambition de souveraineté nationale.

Pour le dire autrement, lorsque les Allemands, les Autrichiens et quelques autres voudront passer une loi contraire aux intérêts français, nous ne pourrons pas nous y opposer puisque la majorité sera pour.

La dictature de la majorité en démocratie, peut aussi être une dictature… quand bien même elle semble plus douce, c’est la dictamolle.

Nous y sommes presque. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les souverainetés nationales. Voilà ce que rapporte cet article du très europhile site Euractiv.fr

Neuf États membres s’associent pour promouvoir le vote à la majorité qualifiée en matière de politique étrangère

Le « Groupe des amis », composé de l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie, a lancé un appel en faveur d’une réforme des modalités de vote pour les questions relatives à la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne.

Le « Groupe des amis », composé de l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie, a lancé un appel en faveur d’une réforme des modalités de vote pour les questions relatives à la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne.

Ils cherchent à accélérer et à rendre plus efficace la prise de décision dans ces domaines, notamment à la lumière de « la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et des défis internationaux croissants auxquels l’UE est confrontée ».

« La politique étrangère de l’UE a besoin de processus et de procédures adaptés afin de renforcer l’UE en tant qu’acteur de la politique étrangère » et « l’amélioration de la prise de décision est également essentielle pour que l’UE se tienne prête pour l’avenir », ont-ils déclaré dans une déclaration commune.

Au lieu de l’unanimité, le groupe préconise le recours au vote à la majorité qualifiée (VMQ) sur les questions clés de politique étrangère et de défense.

Cette modalité de vote nécessiterait l’accord de 15 des 27 États membres, à condition qu’ils représentent plus de 65 % des 450 millions de citoyens de l’UE.

Ce système favoriserait la France et l’Allemagne, les deux pays les plus peuplés de l’UE.

« La nécessité d’obtenir l’unanimité dans tous les cas a ralenti notre capacité de réaction dans des situations où la rapidité est essentielle », a confié un diplomate de l’UE à EURACTIV.

« Si nous voulons être un acteur géopolitique, nous devons être capables d’agir rapidement et de manière décisive », a-t-il ajouté.

Certains se montrent hésitants

Les États membres et les institutions européennes reconnaissent que la capacité de réaction de l’Union est souvent trop lente, en particulier dans les situations de crise. Toutefois, des tentatives précédentes visant à modifier les modalités de vote ont échoué, car les plus petits pays, en particulier les États d’Europe de l’Est, craignent que leurs préoccupations politiques ne soient pas prises en considération.

Les opposants au vote à la majorité qualifiée affirment qu’ils pourraient y perdre si toutes les décisions étaient prises avec un tel système. Cette modalité de vote est actuellement utilisée dans la plupart des domaines de l’UE, sauf dans certains domaines précis, notamment la politique étrangère et de sécurité, car il s’agit d’un élément essentiel de la souveraineté nationale.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer s’est prononcé contre la proposition, soulignant que la recherche d’un consensus au sein de l’UE peut être « épuisante », mais qu’il s’agit là de « la valeur ajoutée de la démocratie et de la diversité ».

La souveraineté nationale ou la souveraineté européenne. 

Les attributs de la souveraineté sont simples à comprendre.

Pour qu’un Etat soit un Etat, il doit décider de ses lois et avoir la force (la police et de la justice) de les faire appliquer.

Pour qu’un Etat soit un Etat, il doit pouvoir frapper monnaie.

Pour qu’un Etat soit un Etat, il doit décider de la guerre ou de la paix.

La France, dissoute dans l’Europe n’est plus que l’ombre d’elle-même puisque nous n’avons plus de souveraineté et sans souveraineté nous n’avons plus de capacité de décider. Quand on ne peut plus décider, on ne dispose plus de leviers d’action. C’est donc l’impuissance organisée et c’est cela que nous vivons. C’est cela que vous ressentez.

Nous ne décidons plus des lois puisque les directives européennes s’imposent à nous, nous ne frappons plus monnaie puisque c’est la BCE qui s’en charge et qui décide des taux d’intérêt et de la politique monétaire. Enfin, nous ne décidons pas de la paix ou de la guerre puisque c’est Ursula Von der Leyen qui n’a jamais été élue par le peuple qui s’en charge avec l’Ukraine et la Russie sans avoir reçu mandat des peuples. C’est également l’Otan et l’UE qui décident pour nous.

La France n’est plus un Etat, c’est cela qui vous met dans un si drôle d’état, car nous avons créé les conditions de notre impuissance.

Etre impuissant c’est se condamner à subir.

Subir c’est souffrir.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

 

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