« Selon le prix Nobel d’économie Paul Krugman, les sombres prédictions d’une forte récession et d’une inflation galopante sont fausses et la Fed risque de déclencher une récession si elle tente de répondre à un scénario de stagflation qui n’existe pas.

« Jusqu’à il y a quelques mois, beaucoup, sinon la plupart des pronostiqueurs économiques étaient beaucoup trop négatifs quant aux perspectives de l’Amérique. Nous avons notamment traversé ce que j’appelle l’été de la stagflation »

Krugman a rappelé les sombres prévisions économiques de l’été dernier, lorsque l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis 41 ans et que les commentateurs du marché ont commencé à tirer la sonnette d’alarme quant à une grave récession, une crise de la dette et une crise de stagflation, les économistes affirmant que l’inflation pourrait devenir incontrôlable si les prix restaient élevés.

Mais les prix se sont refroidis, et si l’on examine les données plus récentes sur le logement et le marché du travail, l’inflation pourrait chuter encore plus rapidement que ne le pensent les responsables de la Fed, a déclaré M. Krugman. Il avait précédemment prédit que le « véritable » taux d’inflation tournait autour de 4 %, au lieu des 6,5 % enregistrés en décembre.

« Pour être juste, l’inflation n’est peut-être pas encore totalement sous contrôle. Mais elle a suffisamment baissé, sans la moindre hausse du chômage, pour qu’il soit clair que ces prévisions étaient extrêmement pessimistes »

« Les décideurs, notamment à la Fed, qui ont sous-estimé les risques d’inflation en 2021 seront-ils assez souples pour accepter qu’ils ont surcompensé en 2022 ? Parce que s’ils ne le font pas, la réponse politique à une stagflation imaginaire pourrait encore produire une récession inutile », a averti Krugman.

Alors l’inflation va-t-elle passer comme elle est venue ?

Oui, je pense que l’analyse de Krugman mérite que l’on s’arrête dessus quelques instants.

L’inflation à laquelle nous sommes confrontés j’en ai parlé 100 fois, n’est pas une inflation monétaire contrairement à ce que l’on croit, c’est une inflation liée à un choc de demande et à un choc énergétique en raison des perturbations liées à la pandémie Covid et à la guerre en Ukraine.

Lutter contre une inflation monétaire avec des taux en hausse est une bonne idée. Quand l’inflation est liée aux prix de l’énergie, augmenter les taux ne va pas faire baisser les prix du baril de pétrole sauf au prix d’une récession terrible pour créer une baisse artificielle de la demande.

C’est ce processus que craint Krugman et il a raison.

Charles SANNAT

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